Bovin : Le manque de marchandise entraîne une flambée des prix

[Bovin : conjoncture sem 07-2022] L’absence de reconnaissance de la valorisation des produits engendre une destruction importante du tissu de production.

Comme tous les ans, la dernière ligne droite des négociations commerciales entre les éleveurs, les industriels et les distributeurs est extrêmement tendue. Elle révèle des écarts de comportement importants entre les enseignes ou les industriels qui ne semblent pas avoir pris la mesure de ce qui est en train de se passer sur le terrain. Fort de la loi Egalim2, les agriculteurs toutes filières confondues montent au front pour dénoncer l’absence de cohérence de certaines marques face à l’origine des composants qu’elles emploient. Les mesures miroir, demandées par l’UE, sont dans une logique de ne pas imposer aux consommateurs des aliments produits d’autres pays, sans les mêmes règles. Il serait souhaitable que ces mêmes règles s’appliquent au sein des pays de l’UE. 

Il y a une quarantaine d’années, la filière ovine avait subi la même hécatombe, ce qui avait conduit à une insuffisance de production française pour la couverture des besoins. L’import est maintenant obligatoire pour couvrir les besoins du marché. Faudra-t-il en passer par là pour retrouver des tarifs rémunérateurs dans la viande bovine ou fera-t-on le choix d’ouvrir les portes de l’Europe aux viandes d’outre-Atlantique malgré des mesures miroir ?

L’absence de reconnaissance de la valorisation des produits engendre une destruction importante du tissu de production. Jusqu’à présent, les industriels n’ont jamais manqué de viande, mais ce scénario commence à préoccuper sérieusement certains acteurs de la filière, qui vont néanmoins toujours chercher du prix sur le marché du trading de la viande. 

Depuis quelques mois, les industriels ressentent le recul des disponibilités. Ils ne peuvent plus compter sur les importations hollandaises ou allemandes, car le déclin de la production est également très fort dans ces pays. Les équilibres matières restent compliqués, car tout le monde recherche du minerai pour la production de viande hachée. La commercialisation des aloyaux demeure compliquée dans un contexte d’offre limitée et de tarifs en progression constante dans les bovins vifs. La guerre des prix entre industriels pour écouler la marchandiserisque de faire de gros dégâts dans les sociétés les moins compétitives. Il ne faut pas oublier que la capacité d’abattage française est surdimensionnée au regard de l’évolution du cheptel.

Certains magasins ont pris conscience du désastre qui s’amplifie dans les campagnes et signent des engagements tarifaires plus responsables. Ils utiliseront la vitrine du salon de l’agriculture pour donner une résonance médiatique plus forte à ces accords.

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