« Ça fait un bien fou de rentrer de la qualité après plusieurs années compliquées »

Lentille verte du Berry/ Après trois campagnes marquées par une qualité et des rendements insuffisants, la récolte 2023 présente des volumes dans la moyenne avec des grains d’un bon calibre.

Pour cette campagne, les producteurs de lentilles ont pris le parti d’étaler la période de semis. Leur objectif : jauger l’incidence des semis tardifs sur la bruche, ennemi numéro un de la culture. Ainsi, les premières parcelles ont été semées début mars et les dernières vers mi-avril.

Les premières parcelles ont été battues vers le 26-28 juin et les dernières devaient l’être autour du 28-30 juillet. « Près de la moitié des producteurs ont récolté. Les premiers échos montrent une grande hétérogénéité avec des rendements entre 6 et 20 quintaux, ce qui est relativement bas. Mais la graine est belle, bien verte, marbrée, dans le calibre de l’appellation. Ça fait un bien fou de rentrer de la qualité après plusieurs années compliquées », résume Cécile Taillandier, responsable commerciale chez Cibele.

Des cultures propres et de la qualité

Cette semaine, Christophe Roger faisait le même constat : « je tourne autour de 13/14 quintaux. Je ne pouvais pas attendre un gros volume dans mon secteur à Brives. Les précipitations ont été rares, la lentille s’est peu développée, il n’y a pas eu de ramifications. On voit encore les rangs de semis mais la parcelle est propre », explique-t-il.

" je tourne autour de 13/14 quintaux. Je ne pouvais pas attendre un gros volume dans mon secteur à Brives. Les précipitations ont été rares, la lentille s’est peu développée, il n’y a pas eu de ramifications."

Les plantes étant relativement basses, il bat à 2-3 km/heure et s’appuie sur la conduite assistée du GPS afin « d’être attentif à ma coupe, d’éviter de remonter trop de roches. Pour récolter de la lentille, il ne faut pas être pressé. Après les dernières semaines où l’on ne savait plus où donner de la tête car tout était à battre en même temps, prendre son temps pour les lentilles est appréciable », estime-t-il.

"Prendre son temps pour les lentilles est appréciable "

Sa parcelle de 15 hectares a été semée le 17 avril, derrière un blé. « Je suis un des plus tardifs », précise le producteur. « Certains grains sont bruchés, il reste à en connaître le volume. Il suffit de presser le grain entre les doigts : s’il est souple, c’est qu’il y a une larve de bruche en son cœur ».

A l’usine de Saint-Georges-sur-Arnon, Cécile Taillandier confirme que les « bruches sont en train de sortir, on les voit très bien au tri. Nous les savions présentes depuis des mois, mais le climat ne leur a pas forcément été favorable. Nous pourrions espérer un impact moindre sur la collecte cette année ».

"Les bruches sont en train de sortir, on les voit très bien au tri. Nous les savions présentes depuis des mois, mais le climat ne leur a pas forcément été favorable. Nous pourrions espérer un impact moindre sur la collecte cette année »."

Un itinéraire cultural simple

Les producteurs de la zone d’appellation des lentilles vertes du Berry ont dû composer avec la météo et piloter avec encore plus de précision leurs traitements.  « Je n’ai pu faire qu’une intervention sur mes lentilles cette année. J’avais dans l’idée, entre autres, de positionner un insecticide à demi-dose dans la campagne, mais j’ai fait l’impasse par manque d’eau », poursuit Christophe Roger, qui avoue avoir suivi un itinéraire cultural « très simple ».

Même si le volume n’est pas celui escompté, la qualité des grains suffit à mettre du baume au cœur du producteur. Cela l’encourage à engager une autre parcelle en lentilles vertes du Berry l’an prochain.