Chèque alimentaire : la FNSEA et La coopération agricole dans les starting-blocks

Outre la fourniture de denrées durables et de qualité aux plus démunis, le chèque alimentaire aurait la vertu de retirer une arme à la guerre des prix et de reconnecter l’agriculture et la société. Le gouvernement en dévoilera les modalités d’ici au 12 juin, jour du premier tour des élections législatives.

« Dans un contexte de tension sur les prix et les approvisionnements, nous souhaitons réaffirmer que l’agriculture française a l’avantage de disposer d’une grande diversité de productions qui saura répondre aux critères de durabilité et nutritionnels posés, initialement par la loi Climat et résilience, dans les objectifs du chèque alimentaire ». Dans un communiqué, la FNSEA et La coopération agricole (LCA) réaffirment leur engagement en faveur de l’instauration d’un chèque alimentaire, un dispositif que ces deux organisations prônent depuis 2017 et que les livraisons de l’Insee sur l’inflation légitiment chaque mois toujours un peu plus.

Les co-bénéfices du chèque alimentaire

Pour la FNSEA et LCA, le chèque alimentaire aurait l’avantage de permettre aux personnes en situation de précarité économique de manger à leur faim en qualité et en quantité, ayant accès à une alimentation durable. Mais pas seulement. Les deux organisations y voient aussi le moyen de désarmer les grands chevaliers du pouvoir d’achat que sont les distributeurs. « La lutte contre la précarité alimentaire est l’affaire de tous et ne doit pas être préemptée par des acteurs économiques qui prônent les prix bas comme solution unique », expliquent-elles. Autre bénéfice collatéral : la re-création du lien entre producteurs et consommateurs. « Cet outil doit répondre à l’urgence sociale mais il doit aussi être l’occasion de reconnecter la production agricole et les citoyens en favorisant notamment l’accès des plus démunis à des produits locaux et durables ».

Projet de loi avant les législatives

Le gouvernement de Jean Castex avait entériné le projet de création d’un chèque alimentaire dans la loi Climat et résilience promulguée en août 2021 mais sans la moindre traduction concrète. Emmanuel Macron l’avait repris à son compte dans son programme présidentiel. La Première ministre Elisabeth Borne l’a mis à son agenda, dans le cadre d’un projet de loi anti-inflation, englobant d’autres mesures telles que la revalorisation des minimas sociaux et des pensions de retraite. Les modalités du futur chèque alimentaire (critères d’éligibilité, montant, produits concernés, lieux d’encaissement...) seront connues d’ici au 12 juin, jour du premier tour des élections législatives.