Dérogations pour les néonicotinoïdes : le projet de loi présenté jeudi en conseil des ministres

Le projet de loi pour permettre des dérogations à l'interdiction des néonicotinoïdes, réclamées par les planteurs de betteraves, sera présenté jeudi 3 septembre, a annoncé le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie sur RMC/BFMTV.

"Il y aura dérogation, en tout cas il y aura présentation d'un projet de loi dès cette semaine en conseil des ministres" a-t-il dit, pour "permettre des dérogations à ces néonicotinoïdes quand il y a une urgence sanitaire".

Le gouvernement avait annoncé début août viser une modification législative à l'automne pour autoriser les planteurs de betteraves à utiliser dès 2021 et jusqu'en 2023 maximum, sous "conditions strictes", des semences de betteraves enrobées de cet insecticide afin de "pérenniser" la filière sucrière française.

"Je présente cette loi avec (la ministre de la Transition écologique) Barabara Pompili avec un seul objectif, c'est la betterave sucrière", a affirmé Julien Denormandie, avant de reconnaître que "la loi ne l'écrit pas comme ça", ouvrant la voie à des dérogations dans d'autres secteurs.

Les producteurs de maïs ont déjà réclamé début août de pouvoir à leur tour bénéficier d'une dérogation pour utiliser des pesticides à base de néonicotinoïdes pour lutter contre les mouches.

Selon le ministre de l'Agriculture, il y a urgence à agir sur la jaunisse de la betterave pour sauver le secteur qui en France, premier producteur de sucre européen, concerne 46.000 emplois. "C'est une question de souveraineté et d'indépendance", a-t-il martelé. "Moi je ne veux pas laisser tomber la filière de la betterave et que demain mes enfants ne mangent que du sucre belge ou allemand".

Julien Denormandie a également justifié ce projet de loi par le manque de solution technique à la jaunisse de la betterave.