Deux tiers des nappes sous la normale à fin mai

Selon le BRGM, 66% des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles en mai. La situation est particulièrement critique dans les Pyrénées-Orientales avec un risque d’intrusion saline.

« Les précipitations du début printemps ont permis de ralentir la vidange des nappes sur les secteurs les plus arrosés. En mai, les précipitations sont restées insuffisantes pour engendrer des épisodes de recharge et améliorer l’état des nappes. Les niveaux sont majoritairement en baisse ». Tel est le condensé de la situation hydrologique dressé par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) au 1er juin.

Niveau des nappes et tendances évolutives au 1er juin 2023 (Source : BRGM)
Niveau des nappes et tendances évolutives au 1er juin 2023 (Source : BRGM)

Après un étiage 2022 sévère sur une majorité de nappes et une recharge peu active durant l’automne et l’hiver 2022-2023, 14% des points d’observation sont au-dessus des normales mensuelles à fin mai (17% en avril), tandis que 66% des niveaux restent modérément bas à très bas (68% en avril) et 19% sont très bas (20% en avril). La situation est proche de l’année dernière (69% des niveaux sous les normales en mai 2022) mais plus contrastée, les situations les plus critiques étant enregistrées entre le Dijonnais au Bas-Dauphiné, dans la Région Paca et en Roussillon.

Intrusion saline dans les Pyrénées-Orientales

Dans la Pyrénées-Orientales, le BRGM fait état d’un risque d’intrusion saline « fort », du fait de la forte sollicitation de la nappe profonde. Le département est soumis à des restrictions d’usage de l’eau depuis le 23 février (alerte renforcée) et plus encore depuis le 10 mai avec le passage en « crise » sécheresse, que la Préfecture vient de proroger jusqu’au 26 juilet, avec cependant un allègement du risque et des contraintes dans les hauts cantons du département, qui ont bénéficié ces dernières semaines de pluies à caractère orageux.

Selon des prévisions établies par la Chambre d’agriculture à la mi-mai, le préjudice pourrait osciller entre 367 et 754 millions d’euros, affectant massivement les secteurs arboricole et viticole, avec un ratio de 75/25 entre pertes de récolte et pertes de fond.

En septembre, le Préfecture devrait présenter un plan de gestion de l’eau sur le long terme, activant plusieurs leviers tels que la réparation des réseaux, la réutilisation des eaux usées, le suivi numérique de la consommation ou encore le dessalement.