Énergie éolienne : état des lieux et perspectives (4/4)

L’énergie éolienne présente l’avantage d’être illimitée et propre. Elle est également porteuse de retombées économiques positives grâce à la création d’emplois et aux revenus générés au niveau local. 73 % des Français ont ainsi une bonne image de l’énergie éolienne.

1- L’éolien, au cœur de notre mix énergétique

En France, l'électricité produite par des énergies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire, méthanisation) complète la production d’électricité des centrales nucléaires et des centrales à combustibles fossiles (« mix énergétique »). Avec les autres énergies renouvelables, l'énergie éolienne contribue à sécuriser la production d’électricité. 

Place de l’éolien dans notre mix énergétique (chiffres 2020) :

  • L’énergie éolienne est la 3ème source d’énergie en France derrière le nucléaire et l'hydraulique et devant la production au gaz (qui représente la quasi-totalité de la production thermique française) ;
  • L’éolien terrestre a produit 8,8 % de la consommation nationale d’électricité sur l’année (soit l’équivalent de 2h/jour d’électricité en moyenne) et représente la 2e source d’électricité renouvelable la plus utilisée (31,2 %) après l’énergie hydraulique (51,4 %) ;
  • La France détient le 1er gisement européen pour l’éolien terrestre ;
  • Les 8 000 éoliennes françaises ont produit 40 TWh, ce qui correspond à la consommation électrique de près de 8 millions de foyers.
     

2- Vers un mix énergétique décarboné et diversifié ?


Quelques chiffres prévisionnels :

  • La demande d’électricité va augmenter de manière significative : + 20 % d’ici 2035 et + 40 % à 50 % d’ici 2050 ;
  • En 2030, l’éolien devrait représenter plus de 20 % de notre production électrique ;
  • En 2050, l’énergie éolienne pourrait permettre d’atteindre plus de 80 % d’électricité renouvelable en France
     

Objectifs français de développement de l'éolien

L’objectif que la France s’est fixé dans la loi Energie et Climat de 2019 est d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, avec l’objectif intermédiaire de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique en 2030 tout en faisant face à la hausse prévue de la demande en électricité. Le développement des énergies renouvelables électriques doit contribuer d’une part, à l’atteinte des objectifs climatiques en se substituant à des moyens de production fossile et d’autre part, à permettre la diversification du mix énergétique.

Le déploiement de l’éolien s’inscrit dans ces perspectives. La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2023-2028, qui exprime les orientations en matière de politique énergétique, prévoit ainsi de multiplier par 2,5 la puissance installée en éoliennes terrestres d’ici 2028 et de continuer à développer l’éolien en mer. 

Mesures pour encourager l’acceptabilité des éoliennes

Le développement maîtrisé et responsable de l’éolien en France implique que l’implantation d’un parc ne soit plus subie mais acceptée par les collectivités et les riverains. La ministre de la Transition écologique a annoncé, en octobre 2021, 10 mesures autour de 3 axes, pour un déploiement des parcs d’éoliennes compatible avec la protection de la biodiversité, du patrimoine et des paysages et qui garantit une meilleure prise en compte des préoccupations des riverains :

  • Instruction des projets avec le plus haut niveau d’exigence : 
    • Instruction aux préfets de réaliser une cartographie des zones propices au développement de l’éolien (premiers résultats en novembre 2021) ;
    • Instruction aux préfets d’appliquer le plus haut niveau d’exigence sur la compatibilité des projets éoliens avec les enjeux environnementaux locaux, ce qui conduit à refuser les demandes d’autorisation en cas d’impacts environnementaux inacceptables ;
    • Création d’un médiateur de l’éolien au sein du ministère de la Transition écologique pour les projets de parcs les plus controversés.
  • Réduction de l’impact des parcs éoliens pour les riverains :
    • Bridage sonore en cas de dépassement des seuils autorisés (contrôles systématiques du bruit à partir du 1er janvier 2022) ;
    • Réduction de l’impact lumineux ;
    • Excavation complète des fondations et obligation de recycler 90 % des éoliennes démantelées à partir de 2022.
  • Encouragement des collectivités et des citoyens à participer davantage aux décisions :
    • À compter de début 2022, consultation obligatoire du maire avant le lancement d’un projet ;
    • Mise en place de comités régionaux de l’énergie ;
    • Soutien au développement des projets citoyens ;
    • Création d’un fonds de sauvegarde du patrimoine naturel et culturel, alimenté par 1% des ventes d'électricité d'origine éolienne en France, afin de répondre aux préoccupations relatives aux paysages. 

 Sources : Ademe ; Ministère de la transition écologique ; RTE ; Totalenergies.fr ; Les Échos ; Novethic

Article : Énergie éolienne : comment ça marche ? (1/4)

Article : Pourquoi les éoliennes font-elles débat ?  (2/4)

Article : Les atouts de l’énergie éolienne (3/4)