Être une femme en agriculture : portrait-type de l’agricultrice française

Les agricultrices gèrent des exploitations plus grandes que la moyenne nationale, et sont davantage engagées en labels et en circuits courts. C’est ce qui ressort d’un sondage BVA pour le Crédit Agricole, qui interroge également les agricultrices sur leur perception de leur place dans la société et leurs motivations à exercer ce métier.

Un peu plus d’un quart des chefs d’exploitation agricole en France sont des femmes. Selon le dernier recensement agricole décennal, elles représentaient en 2020 26% des chefs d’exploitation, un chiffre en léger recul par rapport à 2010 (27%). La part des agricultrices est en revanche plus élevée parmi les jeunes installés de moins de 40 ans, à 32%.

Un sondage réalisé par BVA pour le Crédit Agricole, publié le 1er mars, dresse le portrait des agricultrices et de leurs ressentis quant à leur profession. Le sondage permet de dresser un profil-type de l’agricultrice française : il s’agit d’une femme de plus de 40 ans (87%), mariée, avec deux ou trois enfants, qui est plutôt diplômée, de formation générale supérieure (55%), ce taux s’élevant à 82% chez les 40-49 ans.

Transmission familiale

Elle a également exercé une autre activité professionnelle avant de s’installer (70%) et souvent sans aucun lien avec l’agriculture (50%). 82% sont originaires d’une famille d’agriculteurs et 9% d’origine citadine. En très grande majorité leur exploitation vient de leur famille (53%) ou de celle de leur conjoint (24%). Le désir de maintenir en activité l’exploitation familiale étant, de fait, l’une de leurs premières motivations (47%).

Cependant, près d’une agricultrice sur quatre (23%) a acheté ou repris l’exploitation d’un tiers (15%) ou même l’a créé (8%). Ce taux de reprise ou création monte à 66% en arboriculture ou en maraîchage. Il est également plus élevé chez les plus diplômées.

Élevage, labels et circuits courts

Les agricultrices gèrent des exploitations plus grandes que la moyenne nationale, avec 75 ha de SAU en moyenne contre 69 ha pour le total des exploitations en 2020. Elles sont plus nombreuses à faire de l’élevage (43% contre 37% au global). Le fait de s’occuper des animaux est d’ailleurs l’un des principaux plaisirs du métier (41%) aux côtés de la vie au plein air (43%) et surtout du fait d’être indépendante (44%).

L’aspect rébarbatif du métier est largement dominé par le machinisme ou la mécanique (57%) comme la conduite des tracteurs ou le réglage des outils.

En terme de production, les agricultrices françaises sont plus engagées que la moyenne nationale dans les productions sous label (30%, +5 pts) et en agriculture biologique (21%, +8 pts). Elles sont aussi plus nombreuses à afficher leur volonté de s’y intéresser à l’avenir, lorsqu’elles ne le pratiquent pas encore (13% et 21% respectivement). En terme de diversification, les agricultrices sont aussi plus présentes dans la vente directe aux consommateurs (30%, +7pts) et 16% pensent s’y intéresser.

Elles se sont, en revanche, moins diversifiées dans la production d’énergies renouvelables (8% vs 14% moyenne nationale) mais affichent la volonté de s’y intéresser (33%).

Heureuses de leur métier malgré les contraintes

Concilier vie privée et vie professionnelle est un défi pour ces femmes en charge d’une exploitation, qu’elles estiment relever avec brio. 72% considèrent qu’elles y arrivent, tout à fait (35%) ou plutôt bien (37%). Les agricultrices se sentent très bien entourées tant sur le plan social (86%), que sur le plan professionnel (71%). Elles expliquent d’ailleurs être aidées dans leur travail par au moins un membre de leur famille (51%).

L’une des contraintes du métier réside dans le peu de vacances disponibles. En moyenne, les agricultrices ne bénéficient que de 10 jours et un tiers n’en ont pas pris depuis trois ans.

Au final, 92% des agricultrices françaises se déclarent heureuses d’exercer ce métier et sont majoritairement positives en ce qui concerne leur avenir professionnel (58%). Une grande partie d’entre elles demeurent toutefois encore peu ou pas du tout confiantes (42%).

En grande majorité, les agricultrices se sentent reconnues par leur entourage professionnel et en particulier leur collègues masculins (70%) ou le grand public (68%, soit +14 points depuis le sondage précédent en 2013).

Enfin, à la question « Être une femme en agriculture : avantage ou désavantage ? », l’opinion des agricultrices est segmenté : 36% considèrent que c’est un avantage (-7 points qu’en 2013), 27% considèrent que c’est un désavantage et 36% sont neutres sur la question.