FDSEA : un syndicat “qui a la gnaque”

Éleveur aubrac et adhérent de la FDSEA, Bertrand Barriol témoigne des retombées positives de la mobilisation syndicale.

Bertrand Barriol en est convaincu : en matière de défense du monde agricole, seul le collectif paie. “Ça ne sert à rien de rester chacun de son côté, dans nos petites campagnes, ça ne fait pas avancer les choses, assène-t-il. Pour se faire entendre, il faut un syndicat qui a la “gnaque” et qui arrive à fédérer les gens derrière lui. Et dans le Cantal, avec la FDSEA, on est plutôt bien lotis !” Fort de cette certitude qui l’a aussi poussé à s’engager comme administrateur de la Cuma de Pierrefort et au bureau du syndicat aubrac du Cantal, l’éleveur de Cézens n’a pas hésité, en mars dernier, à faire le déplacement à Clermont-Ferrand comme peu de temps avant à Saint-Flour. “C’était une obligation de se mobiliser au vu de ce qu’on nous annonçait sur la Pac. On a pas mal d’annuités en cours(1), on se demandait franchement si, avec ce qui était projeté, on allait pouvoir rembourser les emprunts ou devoir renégocier avec la banque...”  Pas de rendez-vous nécessaire avec le banquier au final. “Les politiques se sont bien aperçus qu’il y avait du monde en bas de l’échelle et qu’il fallait revoir les choses. Globalement, les aides devraient rester stables pour nos systèmes d’élevage”, évalue Bertrand, qui élève avec son frère Anthony, un troupeau de 70 mères aubrac en race pure avec des produits vendus repoussés mais aussi pour la reproduction qu’ils soient mâles ou femelles.
Le collectif paie
Adhérent à la FDSEA après l’avoir été aux Jeunes agriculteurs, l’agriculteur du Pierrefortais met aussi en avant les batailles menées pour venir en aide aux éleveurs sinistrés par les sécheresses à répétition, les rats taupiers... “Ça a bien payé. La FDSEA est le syndicat majoritaire et je suis satisfait de leur travail. Ils font leur possible, ce ne sont pas des magiciens, mais on a aussi la chance d’avoir des responsables cantaliens au niveau national, qui restent proches du terrain, qui savent de quoi ils parlent. Personnellement, je leur tire mon chapeau pour tout le temps qu’ils passent à nous défendre”, salue Bertrand Barriol, évoquant parallèlement le soutien apporté par le syndicat pour solutionner un problème de DPB (droits à paiement de base) lors de l’installation de son frère.
L’éleveur de Cézens formule néanmoins deux vœux. Le premier : que la recherche scientifique parvienne enfin à trouver un levier afin d’enrayer le fléau des rats taupiers. “On a obtenu le Ratron GW mais ce n’est pas la solution miracle, les rats ont toujours un temps d’avance...”, déplore-t-il alors que les pullulations refleurissent. Deuxième attente : un horizon plus serein alimenté par une stabilité des revenus. “On est toujours à flux tendu, à se demander si ça va passer... C’est quand même stressant”, témoigne celui qui, avec son frère, représente la troisième génération d’éleveurs sélectionneurs aubrac de la famille avec un palmarès que chaque concours vient enrichir : premier prix d’ensemble au Départemental à Saint-Flour, premier prix pour une vache de l’élevage au National à Cournon. Une 30e édition du Sommet de l’élevage dont l’égérie de l’affiche était une certaine “Pretty”, protégée de... Bertrand et Anthony.

(1) Notamment liés à des investissements bâtiments.