Foncier : des terres agricoles plus chères et moins d'artificialisation en 2022

Les terres agricoles se sont vendues à prix d'or en 2022 et leur artificialisation est tombée au plus bas "depuis une trentaine d'années", a annoncé la FNSafer lors de la présentation de son rapport annuel.

Selon la fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (FNSafer), le prix moyen des terres agricoles et des prés libres non bâtis est reparti à la hausse par rapport à 2021 (+3,2%) pour atteindre 6.130 euros par hectare, un record depuis 1997. Le prix moyen des terres louées s'établit de son côté à 5.060 euros par hectare, en hausse de 2,9%.

Le volume de surfaces libres et louées vendues, qui s'élève à 480.000 hectares (+2,7%), a aussi atteint "un pic" depuis 1994. Toutefois, les différences de prix sont de plus en plus importantes selon la nature et l'emplacement des terres : la fédération constate de plus en plus de difficultés à trouver un acheteur pour certaines exploitations laitières, ou pour des terres qu'il n'est pas possible d'irriguer.

Par ailleurs, la proportion d'agriculteurs qui achètent ces terres et prés (51% en 2022), a "vocation à diminuer" avec l'essor des sociétés d'exploitation agricoles et de portage foncier, qui peuvent faire entrer des associés non-exploitants au capital et ont acquis l'an passé 24% des surfaces cédées.

Selon Loïc Jégouzo, adjoint au directeur des études de la FNSafer, le prix des domaines viticoles s'est envolé en 2022 en Val-de-Loire Centre, Champagne, Bourgogne, tandis que celui des vignes de l'appellation Bordeaux a chuté pour la quatrième année.

Emmanuel Hyest, président de la fédération, s'est félicité de la "baisse du marché de l'urbanisation", et du fait que les différents acteurs "intègrent le fait le protéger les terres agricoles". L'an dernier, 20.000 hectares ont été vendus pour être transformés en logements ou en zones d'activité, un chiffre "au plus bas depuis une trentaine d'années", avec une chute du volume de surfaces destinées à l'urbanisation évaluée à 46%.

Les cessions de parts sociales et d'actions de sociétés agricoles ont progressé de manière inédite en 2022, avec une hausse de 25% des transactions (pour une valeur de 3 milliards d'euros), juste avant l'entrée en vigueur de la loi Sempastous début 2023, censée mieux réguler l'accès aux terres agricoles face aux appétits des sociétés d'investissements.