Néonicotinoïdes : l’AGPM demande des dérogations pour le maïs

Au lendemain de l’engagement du gouvernement à ré-autoriser les traitements de semences néonicotinoïdes pour les betteraves, l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) souhaiterait elle aussi bénéficier de dérogations pour les situations d’impasses techniques.

« La maïsiculture est également en situation d'impasse totale pour lutter contre les mouches », fait savoir l'AGPM dans un communiqué le 7 août. Alors que le ministère de l'Agriculture a annoncé la veille la ré-autorisation des semences traitées aux néonicotinoïdes pour les betteraves, l'AGPM estime que « la voie dérogatoire pour l'accès aux solutions efficaces doit également être ouverte pour la culture du maïs ».

Dans son rapport de 2018 sur les alternatives aux néonicotinoïdes, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait d'ailleurs fait état noir sur blanc de cette impasse technique : « il n'existe aucune alternative suffisamment efficace et opérationnelle, qu'elle soit chimique ou non chimique, pour l'usage mouches sur le maïs », avait écrit l'Anses.

L'AGPM rappelle que la campagne 2016 avait été marquée par de violentes attaques de mouches (mouches des semis, oscinies, géomyzes) qui avaient occasionné d'énormes dégâts sur plus de 40 % des surfaces bretonnes avec des parcelles totalement dévastées.

« Et pour le taupin, premier ravageur du maïs, les solutions alternatives ne sont pas satisfaisantes. Nous le constatons de nouveau aujourd'hui : l'interdiction anticipée des insecticides néonicotinoïdes, sans réelle solution alternative est une folie », clame l'AGPM, qui rappelle que « les enjeux de la protection de la culture sont tout aussi sérieux pour la maïsiculture, source de souveraineté alimentaire et énergétique » que pour la culture de la betterave.