Thiaclopride : la France demande à Bruxelles de cesser d’importer des fruits et légumes traités

L’insecticide de la famille des néonicotinoïdes est interdit en France depuis 2018 et en Europe depuis 2021. La demande illustre la nouvelle doctrine de la France avec « des mesures miroir partout, des clauses de sauvegarde pour lutter sans relâche contre la concurrence déloyale ».

« Les autorités françaises demandent à la Commission européenne de mettre fin aux importations de denrées alimentaires issues de végétaux traités au thiaclopride qui pourraient exposer les consommateurs à cette substance. A défaut, les autorités françaises envisagent, conformément à la réglementation en vigueur, de prendre à titre conservatoire et dans l’attente d’une interdiction à l’échelle de l’Union européenne, une clause de sauvegarde qui suspend la mise sur le marché des fruits et légumes frais exposant les consommateurs au thiaclopride ». Telle est l’annonce faite par le ministère de l’Agriculture le 9 février, huit jours après les déclarations du Premier ministre visant à mettre fin à la crise agricole. « Nous devons mieux protéger notre pays et nos agriculteurs français contre la concurrence déloyale, avec des vraies mesures miroirs et des clauses de sauvegarde », avait déclaré Gabriel Attal.

Le thiaclopride est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes utilisé notamment sur les fruits à pépins, les légumes ou encore les pommes de terre. L'approbation de la molécule dans l'Union européenne a expiré le 3 février 2020 et n'a pas été renouvelée car considérée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) comme étant cancérogène de catégorie 2, toxique pour la reproduction de catégorie 1 et perturbateur endocrinien.

A défaut de LMR revue à la baisse, le « zéro » importation

Le ministère indique que depuis plusieurs années, « la France demande à la Commission européenne d’abaisser les limites maximales de résidus (LMR) des substances telles que le thiaclopride. A défaut de pouvoir s’assurer que ces substances dangereuses ne sont pas utilisées pour la production des denrées alimentaires dans leur pays d’origine, comme c’est le cas pour les agriculteurs européens, il s’agit de s’assurer que les aliments importés ne contiennent pas de résidus de ces substances en quantité mesurable ». A défaut de LMR revues à la baisse, la France demande donc le « zéro » importation.