Grippe aviaire : le ministère précise les règles

Le ministère de l’Agriculture a publié deux arrêtés qui précisent le nom des communes situées dans les zones à risque de diffusion du virus de la grippe aviaire, ainsi que les mesures de biosécurité à respecter. La mise à l’abri des volailles en période à risque est vivement critiquée par le Modef et la Confédération paysanne.

En application de la feuille de route signée avec les professionnels en juillet dernier, le ministère de l’agriculture a publié le 30 septembre deux arrêtés qui précisent les règles pour rendre les élevages de volailles moins vulnérables au virus de la grippe aviaire.

Le premier arrêté définit les parties du territoire au sein desquelles le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a une forte probabilité de se propager d’un élevage à un autre, en cas d’introduction. Au sein de ces zones à risque de diffusion (ZRD), des mesures renforcées de prévention et de biosécurité s’appliquent en fonction du niveau de risque. 539 communes de 9 départements (Gers, Landes, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Maine-et-Loire, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Deux-Sèvres, Vendée) sont intégrées dans ces ZRD. La liste des communes concernées figure en annexe de l’arrêté.

Mise à l'abri obligatoire

Lorsque le niveau de risque épizootique est « élevé », des mesures additionnelles s’imposent dans tous les élevages de volailles des communes en zone à risque de diffusion (dépistage virologique, conditions de mouvements des personnes, des véhicules et des animaux, notamment).

Le second arrêté publié définit les mesures de prévention à respecter dans les établissements détenant des volailles ou des oiseaux captifs, sur la base d’une analyse de risques (audit biosécurité). Les modalités sont adaptées aux espèces, aux types et aux modes d’élevage et à la zone géographique où est implanté l’élevage. La mise à l’abri des volailles est ainsi rendue obligatoire en période à risque, selon des modalités adaptées aux différents types d’élevages et aux différentes espèces.

"Fin programmée de l’élevage plein air"

Dans un communiqué commun, le Modef et la Confédération paysanne déplorent que ces deux arrêtés « signent la fin programmée de l’élevage plein air en France ». Les nouvelles dispositions publiées sont, selon les syndicats, « contreproductives pour lutter contre la grippe aviaire et vont à l'encontre du bien-être animal et de la santé en élevage ». Ils estiment que « rien n'est prévu pour baisser en densité, pour limiter les mouvements d'animaux vivants, de flux, d'intervenants, pourtant facteurs majeurs de propagation de l'influenza aviaire et étayés scientifiquement notamment par l'Anses ».

Pour rappel, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a décidé le 10 septembre d'élever le niveau de risque de « négligeable » à « modéré » sur l'ensemble du territoire métropolitain, depuis la détection d’un foyer d’influenza (H5N8) dans les Ardennes. Depuis le 9 septembre, on dénombre 4 cas d'IAHP en France, dont 3 cas H5N8 dans des basses-cours ou chez des particuliers, et un cas H7N7 dans la faune sauvage.