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Influenza aviaire : cinq mesures pour gripper la fatalité
État, syndicats, interprofessions et collectivités se sont accordés sur un plan d’actions anti grippe aviaire, ménageant la diversité des modes d’élevage. Premières mesures d’ici à septembre, clause de revoyure en mars 2022.
Anvol, APCA, CFA, Cifog, Confédération paysanne, Coordination rurale, FNC (chasseurs), FNSEA, InterProchasse, JA, Modef et bien entendu le ministère de l’Agriculture, auxquels il faut ajouter la Région Nouvelle-Aquitaine et le Département des Landes : tous ont apposé leur signature sur la feuille de route destinée à éviter une nouvelle épidémie d’influenza aviaire. Celle de l’hiver dernier, la troisième en cinq ans, s’est traduite par l’abattage de 3,5 millions de canards et une facture, encore provisoire, de plus de 70 millions d’euros.
Actant que des progrès étaient manifestes à tous les étages (État, opérateurs, éleveurs...) et que le virus circule activement tous les ans au sein de l’avifaune, il fallait changer de fusil d’épaule. Cinq mesures phares ont été adoptées. Le prochain hiver aura valeur de test avant revoyure en mars 2022.
La feuille repose sur des bases scientifiques, en l’occurrence l’avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), publié en mai dernier.
La mise à l’abri plutôt que la dérogation
Finies les dérogations permettant aux élevages comptant moins de 3200 canards permettant d’éviter la claustration en période à risque. Désormais, en période à risque, les animaux devront être mis à l’abri. Il n’y aura pas de dérogation possible. Les contraintes et exigences seront adaptées à la diversité des élevages et dictées par une analyse des risques propre à chacun. La nomenclature adaptée, qui sera consignée dans un arrêté, spécifie différents d’abris (bâtiment, abri léger, parcours réduit sous filet attenant à un petit bâtiment, mise sous filet intégral etc.), assortis d’obligations de résultat (herméticité à la faune sauvage, nettoyabilité, absence de mares etc.), le tout décliné par espèces (prêts à gaver PAG, gallus, gallinacées, oies reproductrices, gibier...) et par modes de production (PAG, circuits courts, gallinacées sous label en bio plein air), avec des seuils d’animaux et de densité le cas échéant.
Outre les conditions de mise à l’abri, les conditions de protection de l’alimentation et de protection des abreuvements seront également spécifiées.
Télédéclaration des élevages et des mouvements
Afin de permettre aux services de l’État de mieux organiser la réponse en cas d’épidémie, les éleveurs auront l’obligation de télédéclarer les données consolidées de leur élevage ainsi que les mouvements (mises en place, déplacements, abattages) de toutes les volailles, y compris les gibiers d’élevage.
La création de zones à risque de diffusion
Outre les modalités de mise à l’abri, le futur arrêté définira des zones à risque de diffusion, autrement dit les zones où la densité d’animaux est susceptible de démultiplier les impacts de l’introduction du virus par l’avifaune. Dans les zones en question et lors des périodes à risques, les densités de palmipèdes gras seront diminuées sur la base d’un accord interprofessionnel, qui définira les modalités de production. Dans ces zones à risque de diffusion, des mesures de biosécurité spécifiques et adaptées au risque pour chaque espèce seront appliquées.
Des indemnisations sous condition
En cas d’abattage sanitaire, les indemnisations seront conditionnées au respect des mesures prescrites dans la réglementation.
Audit et certificat de biosécurité
Le plan d’action prévoit la mise en place d’un audit de biosécurité. Il sera réalisé par un vétérinaire sanitaire qui se réfèrera à des grilles d’audit adaptées à chaque typologie d’élevage. Le cas échéant, des adaptations pourront être exigées. Un certificat de biosécurité sera délivré aux élevages conformes.
Les éleveurs bénéficieront de formations continues relatives à l’observance des règles de biosécurité. Les règles de biosécurité s’appliqueront à tous les maillons de la chaîne (techniciens, ramasseurs, etc.).