Inquiétudes sur la promotion des vins européens

La filière viticole européenne s’élève contre le projet de l’Union européenne de diminuer les budgets de promotion de produits agricoles européens

Visés au nom du Plan cancer, le vin et la viande pourraient être les plus touchés. Dans une lettre adressée le 23 avril au Commissaire européen à l’agriculture Janusz Wojciechowski, sur l’initiative de l’eurodéputée Irène Tolleret, 64 parlementaires européens plaident pour un retour au budget de promotion de 2020 (200 millions d’euros), sachant qu’il a été réduit de 9 % en 2021, « au-delà de la baisse de 4 % du budget agricole global ». Les signataires plaident pour la nécessité d’aider les producteurs européens à surmonter les conséquences de la crise sanitaire, du Brexit et des surtaxes américaines. Ils s’inquiètent aussi d’une stigmatisation de produits comme le vin ou la viande, ainsi que des produits non bio, dans les futurs programmes de promotion qui vont être revus pour cadrer avec la stratégie De la ferme à la table.

Défendre les dimensions culturelles et économiques du vin

Cet avis est évidemment partagé par l’Arev, l’Assemblée des régions européennes viticoles. Lors d’une e-conférence qu’elle a organisée le 3 mai, Aly Leonardy, son vice-président, également président du Conseil européen du commerce du vin (CEPV), a tenu à rappeler que « le vin nous fait connaître partout dans le monde car nous représentons 66 % de la production mondiale » et que la promotion devait être ouverte « à tous les vins européens ». « Les vins européens sont des symboles de qualité comme tous les autres produits », a-t-il aussi souligné. Tout en défendant la dimension culturelle du vin, il a pointé le rôle majeur de la viticulture dans la dynamisation des territoires ruraux.

Irène Tolleret, qui participait à cette e-conférence, a estimé que la promotion était essentielle pour le développement commercial du vin. « On risque de renoncer à développer un secteur stratégique pour l’Europe », a-t-elle alerté.

Autant d’arguments qu’a pu entendre Joao Onofre, chef d’unité Vins de la direction générale de l’Agriculture au sein de la Commission européenne, lui aussi invité à cette conférence. À voir si la Commission y est plus sensible que les demandes d’aides supplémentaires pour le secteur vitivinicole, face auxquelles elle reste de marbre.

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