J-365 pour les nouvelles mentions d’étiquetage des vins

[Vinitech 2022] A compter du 8 décembre 2023, il sera obligatoire de communiquer la liste des ingrédients entrant dans la composition des vins ainsi que la valeur énergétique. Une petite révolution culturelle, bien aidée par une autre révolution, à savoir le digital et l’étiquetage électronique via un QR-code.

En vertu du règlement UE 2021/2117, les règles d’étiquetage des vins et produits viticoles aromatisés vont imposer de porter à la connaissance des consommateurs la liste des ingrédients entrant dans leur composition, ainsi que leur valeur nutritionnelle. La nouvelle réglementation entrera en vigueur le 8 décembre 2023. Les modalités précises seront connues au début de l’année 2023 avec la publication, par la Commission européenne, de l’acte délégué d’application du nouveau règlement.

Transparence et incidences

Cette nouvelle réglementation va marquer la fin d’une exception, car ces deux informations – ingrédients et valeur nutritionnelle – incombent à tous les produits alimentaires depuis 1979 au sein de l’UE. S’agissant du vin, la dernière réglementation en matière d’étiquetage remonte à 2005, avec la mention des sulfites.

Le nouveau règlement s’inscrit dans un contexte sociétal plébiscitant la transparence et l’information du consommateur. Mais il est particulièrement lourd d’enjeux pour la filière, au plan opérationnel, voire commercial. Le vin n’étant pas issu d’une recette, les opérateurs vont en effet devoir gérer la variabilité : la variabilité d’un millésime à l’autre, d’un assemblage à l’autre, d’une mise à l’autre, sachant qu’en cette période de pénuries, tel ou tel ingrédient peut subitement venir à manquer. Au plan commercial, le fait de porter à la connaissance des consommateurs la valeur nutritionnelle, ainsi que la liste des ingrédients, dont certains à la consonance chimique très marquée, pourrait potentiellement influer sur la consommation. Un des enjeux de la future réglementation résidera dans la pédagogie et la justification des choix œnologiques (conservation, régulation, d’acidité, stabilisation...), ainsi que l’absence d’impact sur la santé, le tout pour susciter l’acceptabilité des consommateurs.

La filière va devoir faire preuve de pédagogie pour expliquer et justifier le recours à des ingrédients à la consonance chimique parfois marquée et susceptible de déjouer l’acceptabilité des consommateurs
La filière va devoir faire preuve de pédagogie pour expliquer et justifier le recours à des ingrédients à la consonance chimique parfois marquée et susceptible de déjouer l’acceptabilité des consommateurs

Les modalités du futur étiquetage

La contre-étiquette devra indiquer la valeur énergétique (au moyen du symbole « E ») exprimée en kilojoules ou en kilocalories pour 100 ml. En ce qui concerne les ingrédients, le futur acte délégué en précisera la liste, sachant que l’UE autorise actuellement 23 substances en tant qu’additifs alimentaires pour l’élaboration des vins, en vertu du règlement UE 2019/934. Il s’agit des régulateurs d’acidité (acide tartrique, malique, lactique...), des conservateurs et antioxydants (dioxyde de soufre, bisulfite de potassium...) d’agents stabilisateurs ou encore de gaz (argon, azote, dioxyde de carbone). La réglementation s’applique aux vins en vrac et embouteillés.

Plateforme U-label dédiée à l’étiquetage électronique

Comme il est rigoureusement impossible de faire figurer toutes ces informations sur la contre-étiquette, le Comité européen des entreprises vins (CEEV) et spiritsEUROPE ont développé la plateforme électronique U-label. Lancée en décembre 2021, elle permet de créer des fiches produits répondant aux exigences législatives, de traduire automatiquement les informations règlementaires dans les 24 langues officielles de l’UE. La plateforme permet également d’éditer un QR-code au moyen duquel les consommateurs auront accès à l’ensemble des informations légales, dans la langue de leur choix.