L’Anses découvre un vaccin contre la peste porcine

Par le biais d’appâts, le vaccin pourrait cibler prioritairement les sangliers, espèce sauvage la plus touchée par la maladie et susceptible de la transmettre aux élevages porcins.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) annonce avoir découvert un vaccin efficace contre le virus de la peste porcine africaine (PPA). Une découverte « fortuite » réalisée au laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort lors d’une procédure d’inactivation de la souche virale Georgia 2007/1, qui circule actuellement dans l’Union européenne. Une souche atténuée a ainsi été mise en évidence. Celle-ci ne provoquait qu’un peu de fièvre chez l’animal infecté alors que l’infection par la souche Georgia est généralement fatale dans 100% des cas.

Autre résultat prometteur : les porcs infectés développent une réponse immunitaire, qui leur permet de résister à une infection par le virus de la peste porcine africaine sans présenter de symptôme et ce dès deux semaines après la vaccination. Des études sont toujours en cours, notamment pour s’assurer que cette souche atténuée ne peut pas se transmettre d’un animal à un autre ni redevenir virulente. La capacité du vaccin à empêcher les animaux vaccinés puis exposés au virus pathogène de la peste porcine africaine de retransmettre ce dernier sera également évaluée, précise l’Anses.

Vaccination des sangliers par voie orale

L’équipe de l’Anses a réalisé une série d’études sur cette souche atténuée et a confirmé la faiblesse des symptômes chez la plupart des porcs inoculés avec ce virus par voie intramusculaire ou oronasale. Même si l’innocuité n’était pas parfaite, le taux de survie était bien plus important qu’avec la souche virale d’origine. 

Le vaccin développé présente l’avantage de ne pas être produit par manipulation génétique, ce qui faciliterait l’autorisation de son utilisation dans la nature. Dernier avantage : outre la voie intramusculaire, le vaccin pourrait être administré par voie orale, ce qui permettrait de vacciner les sangliers sauvages à l’aide d’appâts. « Cette méthode a été utilisée pour la peste porcine classique au début des années 2000 et a permis d’éliminer la maladie des zones où elle était présente en France », indique l’Anses.

Les sangliers seraient probablement la première cible pour le vaccin en Europe de l’Ouest. Cette espèce est en effet la plus touchée et la présence du virus dans la faune sauvage et représente un risque majeur pour les élevages porcins. Breveté, le vaccin est à la disposition des acteurs de la pharmacie vétérinaire en vue de son développement industriel.