L’Europe viticole, et singulièrement la France, dans l’œil du cyclone climatique

Une étude impliquant l’INRAE et l’Institut Agro témoigne de l’impact du changement sur l’ensemble des vignobles du monde, et en particulier en Europe, où la France est plus exposée que ses voisins espagnol et italien.

En France, les températures maximales journalières pendant la saison de croissance ont augmenté d’environ 3°C depuis 1980, tandis qu’en Espagne et en Italie, ces augmentations sont d’environ 2°C. Dans d’autres régions du monde, l’élévation des températures est moins importante, comme aux États-Unis, au Japon et en Afrique du Sud où l’augmentation des températures maximales pendant la saison de croissance est restée inférieure à 1°C. C’est l’un des constats tirés d’une étude publiée dans PLOS Climate, conduite par une équipe internationale de recherche coordonnée par l’université de Colombie-Britannique (Canada), impliquant INRAE et l’Institut Agro.

Les chercheurs se sont appuyés sur plusieurs bases de données mondiales et ont intégré dans leur analyse la diversité de cépages cultivés, soit environ 500 variétés. Plusieurs indicateurs climatiques importants pour les viticulteurs ont été calculés, comme les températures pendant le débourrement ou au long de la saison de croissance, ou encore la température et les précipitations autour de la récolte.

Les résultats de l’étude confirment que le changement climatique a déjà touché toutes les régions viticoles, principalement en termes de températures relevées, mais de manière inégale entre régions du monde. Les principaux changements ont été observés dans les vignobles européens, où le nombre de jours chauds (température maximale sous abri supérieure à 35°C) et les indicateurs tels que les températures maximales pendant la saison de croissance (du débourrement à la récolte) ont été bien plus élevés qu’ailleurs dans le monde.

La diversité des cépages accroit la variabilité

La diversité des cépages entraine une diversité de dates de débourrement, de développement et de récolte. La prise en compte de cette diversité n'a pas affecté significativement les résultats obtenus, sauf dans les vignobles européens où la diversité de variétés est plus importante que dans d'autres régions du monde. Au final, l’étude montre que les impacts du changement climatique ont été très inégaux entre régions viticoles du monde. Cette variabilité dans le temps et dans l’espace représente un défi majeur pour l'adaptation de la viticulture au changement climatique.