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Résister à la sécheresse ou au mildiou : la vigne devra choisir
Une étude de l’INRAE indique que les variétés hybrides résistantes aux maladies figurent parmi les plus vulnérables à la sécheresse, démontrant la nécessité d’une « approche intégrée et multifactorielle de la recherche ».
Quels sont les points communs des variétés Floréal, Vidoc et Voltis ? Ce sont trois variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium, issues du programme du programme ResDur (résistance durable) et inscrites au catalogue officiel français en 2018. Mais pas seulement : elles se classent parmi les plus sensibles à la sécheresse. C’est ce qui ressort d’une réalisée par des scientifiques de l’université de Bordeaux et de l’INRAE qui, pour la première fois, ont pu caractériser la résistance à la sécheresse de l'appareil vasculaire de la vigne, plus précisément des 30 cépages les plus cultivés dans le monde.
La mesure a été rendue possible grâce au Mégacavitron, un appareil prototype disponible au sein de la plateforme scientifique Phénobois du campus bordelais. « Si ces variétés ont été génétiquement améliorées pour réduire considérablement leur vulnérabilité aux maladies, cette étude démontre le besoin d’utiliser une approche intégrée et multifactorielle de la recherche dans le domaine, en étudiant la résistance phytopathologique conjointement à la résistance à la sécheresse ou au gel tardif », indique l’INRAE dans un communiqué.
L'ugni blanc et le chardonnay parmi les plus vulnérables
L’objectif de l’étude était d’identifier les cépages et les régions viticoles les plus à risque vis-à-vis de la sécheresse. Au sein des cépages traditionnels, l'ugni blanc et le chardonnay figurent parmi les plus vulnérables, tandis que le pinot noir, le merlot et le cabernet sauvignon se classent parmi les plus résistants. Les régions viticoles potentiellement les plus à risque n'ont pas nécessairement des climats arides, mais portent plutôt une proportion importante de variétés vulnérables, pointe l’étude, citant l’exemple du Cognac.
Les résultats de l’étude pourraient contrarier le développement des variétés résistances au mildiou et à l’oïdium, au nombre d’une quarantaine inscrite actuellement au catalogue européen. En France, une vingtaine d’IGP ont intégré à leur cahier des charges de telles variétés, qui permettent de réduire de 80% à 90% l’usage de fongicides.
S’agissant des AOP, la directive dite VIFA (variétés d’intérêt à fin d’adaptation) permet aux Organisations de défense et de gestion (ODG) d’intégrer des variétés résistantes aux maladies et/ou adaptées aux évolutions climatiques dans la limite de 5% de l’encépagement de l’exploitation et de 10% des assemblages.