L’Indre séduit les candidats à l’installation

L’Indre a toujours été une terre d’accueil pour les exploitants agricoles à la recherche d’espaces ou d’un autre cadre de vie. Les nouveaux installés non natifs du département, aux productions diversifiantes, font revivre des exploitations, des villages et promeuvent l’attractivité du département.

Ils s’appellent Marjorie, Audrey, Marlène, Marvin, Gérard, Marie-Charlotte, Fabrice, Jean-Baptiste et ils viennent des quatre coins de la France, de la Belgique et même de la Suisse. Leur point commun est d’avoir choisi l’Indre pour s’installer en agriculture. Le département est en effet devenu une terre d’accueil pour leur projet professionnel et leur vie de famille. Pour honorer leur parcours de vie et l’accompagnement dont ils ont pu bénéficier au travers des services de la chambre d’agriculture et de l’Agence de l’attractivité de l’Indre (A2I), ces deux entités leur ont consacré une soirée à Châteauroux, le 21 septembre.

Parmi les agriculteurs présents : Dominique Leffray et Bertrand Dagonneau, deux éleveurs d’Ecueillé qui ont partagé leur expérience de la transmission/ installation avec l’assemblée. L’un a quitté la Marne à 8 ans avec ses parents pour l’Indre, il y a quelques décennies ; l’autre, Nivernais, a découvert le département par amour. Rien ne les prédestinait donc, a priori, à se rencontrer.

TRANSMETTRE ET FAVORISER L’INSTALLATION

Pour Dominique Leffray, il était important de préparer son départ à la retraite et de transmettre son exploitation. « Mon fils Nicolas a repris en partie de l’élevage, mais il ne pouvait pas tout porter seul. Pour ma part, je travaillais avec un salarié. En anticipant ma cession, en 2014, j’ai décidé de partager mon outil de travail et donc de trouver un second repreneur qui pourra être en association avec mon fils », expliquet-il. Son souhait profond était de favoriser l’installation d’un jeune. Malgré les écueils rencontrés, l’agriculteur ne lâche pas, il trouvera le candidat à l’installation avec qui cela fonctionnera.

"J’ai toujours été favorable au partage, cela permet de se dégager du temps pour autre chose, de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, justifie-t-il. "

Afin de faciliter la transmission de son exploitation, Dominique Leffray a opté pour la séparation des terres et de l’outil de production. « Pour cela, j’ai constitué un groupement foncier rural. Cela demande de disséquer le foncier du reste. C’est une bonne solution, sinon un jeune aujourd’hui ne pourrait jamais reprendre un élevage bovin, estime-t-il. D’autant plus en association, il est nécessaire de bien rédiger le contrat, pour que si l’un des partenaires part cela ne mette pas en péril la société de l’associé. »

De son côté, Bertrand Dagonneau était éleveur dans la Nièvre. C’est sa rencontre avec Aurélie, infirmière dans l’Indre, qui lui fait mettre le cap sur le département. Pendant sa quête d’exploitation, il poursuivait son activité agricole dans la Nièvre.

« Le courant est passé avec Dominique et Nicolas et cela collait avec mon projet de réinstallation. En 2021, j’ai constitué l’EARL La Poterie. Puis s’en est suivi l’association avec Nicolas et mon intégration dans une des Cuma du secteur, détaille l’éleveur de 42 ans. A cette époque, j’avais encore mon exploitation dans la Nièvre, c’était sportif mais je ne regrette en rien ce changement de vie ».

Les deux protagonistes avouent que cela n’aurait pas été possible s’il n’y avait pas eu d’anticipation et de l’ouverture d’esprit de la part du cédant pour proposer une reprise qui sorte un peu des sentiers battus.

"Il y avait une vraie volonté du cédant de proposer une cession au prix comptable, ce qui est assez rare », note Michel Geojon, responsable d’équipe installationtransmission à la chambre d’agriculture de l’Indre."

 

Le pari pris par Dominique Leffray en 2014 s’est avéré payant : son exploitation familiale reste dans la famille et a favorisé une installation.