La souveraineté alimentaire c’est quoi exactement et où en est-on?

La souveraineté alimentaire, ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas...

La souveraineté alimentaire ne doit pas être confondue avec la notion de sécurité alimentaire, dont l’objectif est que la population dispose de nourriture en quantité et en qualité suffisante pour assurer ses besoins vitaux. C’est la notion qui prédominait jusqu’au milieu des années 90 dans les instances internationales (OMC, FMI, FAO…), avec pour but d’éradiquer la faim dans le monde. Les échanges internationaux étant perçus comme le moyen le plus sûr d’y parvenir, aucun frein ne devait leur être mis. Lors du sommet mondial de l’alimentation à Rome, en 1996, le terme de « souveraineté alimentaire » est introduit par les ONG comme un concept beaucoup plus large et finalement beaucoup plus sûr pour les population

Être souverain, c’est décider de ce qu’on veut, et de ce qu’on ne veut pas pour assurer ses besoins vitaux:

• En termes de systèmes agricoles, en particulier concernant les modes de production.

Quelles quantités et types d’intrants accepte-t-on? engrais, produits phytosanitaires, aliments pour animaux, antibiotiques… Les modes d’organisation du travail et de détention du capital font aussi débat (familial, intégration verticale et/ou horizontale…), de même que les modes de propriété foncière. Permet-on à des acteurs non nationaux ou non européens d’accéder à la terre, se fixe-t-on des objectifs en termes de dimension minimale et maximale de sur faces agricoles par exploitation…?

• En termes de systèmes alimentaires de la population.

Quels régimes encourage-t-on, quelles normes sanitaires se fixe-t-on, que ce soit pour des raisons nutritionnelles, de santé, ou de maintien de traditions culturelles? Autorise-t-on les fromages au lait cru malgré la présence d’un risque bactériologique? Quelle place donne-t-on à la production des vins d’appellations en cohérence avec les politiques de santé publique? Quels types de produits refuse-t-on: bœuf aux hormones, poulets chlorés, produits trop sucrés, trop gras…

• En termes d’occupation du territoire.

L’agriculture est un secteur clef dans l’aménagement du territoire. Se donne-t-on le droit d’encourager des modes de production qui contribuent à lutter contre les incendies, à maintenir des paysages ouverts et à favoriser le maintien du peuplement de certains territoires? Favorise-t-on des logiques de proximité, de lien rapproché entre production et consommation?

Être souverain, c’est aussi se donner les moyens de traduire ces souhaits dans la réalité, donc d’édicter des lois pour réguler les questions intérieures mais aussi les relations avec l’extérieur.

Notons que pour la France une partie est organisée à l’échelle de l’Union européenne

 

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