Le Modef appelle à une action forte de l’Etat pour sauver l’élevage bovin

Face à des prix non rémunérateurs, des fermetures des restaurants et des sécheresses à répétition qui assèchent les trésoreries, « il est urgent de sauver les éleveurs, les territoires, les emplois et toute une économie », alerte le président du Modef, qui réclame des mesures fortes de la part de l’Etat.

« Seule une intervention forte de l’État peut sauver l’élevage », estime le président du Modef, Pierre Thomas, dans un communiqué publié le 27 octobre. La France a perdu 250 000 vaches allaitantes en quatre ans entre janvier 2016 et août 2020 et un million de bovins entre 2016 et 2019, rappelle Pierre Thomas. « Le Limousin perd 64 ateliers allaitants par an et 41 ateliers en Vendée », poursuit-il.

 « Les prix de la viande bovine sont au plus bas notamment dans la production de broutards avec des prix moyens autour de 2,30 €/kg vif, détaille Pierre Thomas. En moyenne, pour couvrir l’ensemble des coûts de production (477 €/100 kg vif), il faudrait vendre les bovins maigres 35 % plus cher ! ».

Face à cette situation, le Modef milite pour « une PAC rémunératrice, solidaire, durable qui donne des perspectives aux éleveurs », ainsi que « des prix planchers garantis par l’État couvrant les coûts de production ». La future PAC, telle que proposée par les ministres de l’Agriculture et le Parlement européen la semaine dernière, est d’ailleurs loin de convaincre le syndicat. Il plaide pour prioriser les aides couplées à destination des éleveurs « afin de pérenniser l’élevage sur notre territoire, seul garant de l’avenir des zones défavorisées et de montagnes ».

En raison de la pandémie de Covid-19 et la fermeture de nombreux restaurants, « les pièces nobles bouchères ne s’écoulent plus, entraînant une baisse des cotations », poursuit Pierre Thomas, qui réclame des mesures d’urgence à hauteur des pertes subies pour faire face à la crise sanitaire, des mesures de stockage publique, l’arrêt des importations de viande bovine en provenance des pays tiers et une intervention de l’État auprès des fournisseurs de la restauration collective afin de privilégier la viande bovine française.

Enfin, concernant les sécheresses, le Modef regrette que le taux de perte en fourrage doive dépasser 30% pour que les communes soient reconnues en état de calamité agricole, alors que « les déficits moyens sont de l’ordre de 20% ». Les prairies subissant des épisodes de sécheresse depuis plusieurs années, le Modef demande « la modification du taux à 20% afin que les départements puissent bénéficier de la reconnaissance de l’état de calamité agricole pour les pertes de récoltes sur fourrage ».