Broutards : des prix au plus bas, un plan d’action attendu « sous trois semaines »

Une réunion entre le ministre de l’Agriculture, la FNB et les exportateurs de broutards le 16 octobre s’est conclue sur l’objectif de définition, « sous 3 semaines », d’actions pour la valorisation des broutards dont les prix sont au plus bas. Pour faire pression, les éleveurs qui le peuvent sont appelés à retenir leurs animaux en ferme.

Après un décrochage brutal au mois d’août, les prix des broutards sont au plus bas, mettant en péril l’avenir de certaines exploitations allaitantes. Lors d’un déplacement le 16 octobre dans le Puy-de-Dôme, consacré notamment à la situation de l’élevage bovin allaitant, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie s’est réuni avec les représentants de la Fédération nationale bovine (FNB) et des principaux exportateurs de broutards.

« L’examen des principaux indicateurs de marchés, présenté par le ministère sur base des données de FranceAgriMer a confirmé l’analyse de la FNB : les flux d’export vers l’Italie se maintiennent, l’offre en broutards français est plus réduite due à la baisse des naissances avec la décapitalisation, la situation du JB en Italie progresse », indique-t-on à la FNB. Malgré ce contexte, les prix des broutards sont au plus bas depuis plusieurs semaines.

« Alors que le prix d’un broutard devrait être de 3,25 €/kg sur la base de l’indicateur du coût de production national (issu de la méthode validée par les opérateurs de l’Interprofession), il est à ce jour à 2,38 €/kg », fait savoir Christian Bajard, coordonnateur du Berceau des races à Viande du Massif central, qui regroupe les FDSEA, UDSEA, JA et la section des vaches allaitantes de la FNB. « Depuis des semaines, un éleveur perd 150 € par animal vendu » alors que « la demande du marché européen est là », souligne-t-il.

Appel à la rétention

Dans ce contexte morose, le collectif a lancé un appel à la rétention des broutards en ferme, pour « ceux qui le peuvent et le temps qu’ils pourront ». « Via diverses actions départementales, la pression doit aussi être maintenue sur les quatre exportateurs qui pèsent à ce jour 83% des volumes entre la France et l’Italie », complète Christian Bajard.

Selon le cabinet Acti Ouest, le problème réside dans le niveau de valorisation de la viande de jeune bovin. « Les engraisseurs français, italiens ou espagnols ont les mêmes soucis de valorisation de la viande et n’ont que le prix du broutard comme variable d’ajustement au détriment de leurs collègues éleveurs », analyse-il.

La réunion du 16 octobre avec Julien Denormandie s’est conclue « sur l’objectif de définition à brève échéance, sous 3 semaines, d’actions pour une meilleure organisation, favorisant cette valorisation des broutards », fait savoir la FNB.

« Le ministre a bien identifié le message d’alerte porté par la FNB, relayant les actions syndicales en cours dans le Massif Central contre les opérateurs d’aval, et le conseil de rétention des animaux diffusé par le Berceau des Races à Viande, indique Bruno Dufayet, président de la FNB. Il y a urgence à redresser la situation, car la baisse des cours du broutard impacte de près de 30% le revenu annuel par unité de main d’œuvre sur les exploitations bovins-viande ».