Le nord de la Loire tire à la production de miel à plus de 30.000 tonnes en 2022

Si la sécheresse et la canicule ont impacté la production estivale, les régions du Sud ont été en prime pénalisées par le manque d’eau au printemps. Au global, la production nationale progresse de plus de 50% sur un an, sans atteindre la performance de 2020, selon InterApi.

On savait que l’abeille était un marqueur de la qualité des écosystèmes. Elle est aussi un marqueur du changement climatique à l’œuvre, avec la production de miel pour indicateur. « Les épisodes caniculaires et la sécheresse ont affecté la production estivale de miel sur l’ensemble du territoire, déclare Magali Jonas, secrétaire générale d’InterApi, l’interprofession des produits de la ruche. Mais les régions du Nord ont bénéficié de conditions plus favorables au printemps, alors que la sécheresse sévissait déjà au Sud, ce qui explique la baisse de la production en Occitanie et en Provence Alpes-Côte d’Azur ». Dans ces deux régions, la production de miel a respectivement baissé de 17,3% et 10,6% selon les estimations d’InterApi. Le Sud de Nouvelle-Aquitaine aurait aussi pâti de la météo printanière.

Répartition de la production par région en 2021 et 2022, en tonnes (Source : InterApi / ADA France)
Répartition de la production par région en 2021 et 2022, en tonnes (Source : InterApi / ADA France)

Hausse de 54,4% sur un an

Au plan national, InterApi fait état d’une prévision de production 30.572 t, en hausse de 54,4% par rapport à 2020, une des plus faibles de ces dernières années, après le record de 32.000 t enregistré en 2020. L’interprofession fonde ses prévisions sur des enquêtes menées par le réseau ADA France (Fédération nationale des associations régionales de développement de l'apiculture). Représentatives des apiculteurs ayant plus de 50 ruches, les prévisions d’InterApi collent assez bien aux données de FranceAgriMer communiquées au printemps.

La région Auvergne Rhône-Alpes (6.487 t) est la première région productrice de miel, suivie des régions Bourgogne-Franche Comté (3.647 t), Nouvelle-Aquitaine (3.629 t) et Grand-Est (3.268 t).

Répartition de la production par miellée en 2022, en tonnes (Source : InterApi / ADA France)

Miellées et signes de qualité

Selon l’estimation d’ADA France, les miellées les plus importantes sont celles d’acacia (estimée à 4.931 t), de colza (3.786 t) et de fleurs de printemps (3.783 t). Les miellées de sapin (485 t) et de tilleul (660 t) sont les plus faibles.

En ce qui concerne les signes de qualité, 28% du miel produit est issu de l’agriculture biologique. Tous signes confondus (AB, IGP, marques de Parc, marques régionales, Label rouge), les miels de lavande sont les plus concernés (37,5% de la production, 23% pour la seule IGP Miel de Provence), devant les miels de sapin (36%).

En ce qui concerne les circuits de distribution, l’échantillon d’InterApi révèle la répartition suivante : 30,4% du miel est destiné à la vente directe, 34,9% à la vente en demi-gros et 34,7% à la vente en gros.

Répartition des signes de qualité par miellée en 2022 (Source : InterApi / ADA France)
Répartition des signes de qualité par miellée en 2022 (Source : InterApi / ADA France)