Etiquetage du miel : l’UNAF salue le vote du Parlement européen

Dans le cadre la révision de la Directive miel, le Parlement a voté plusieurs mesures de nature à renforcer la transparence, la traçabilité et les contrôles pour lutter contre la fraude. Le texte doit encore être négocié avec le Conseil de l’Union européenne.

« Les députés européens ont écouté les apiculteurs en proposant plus de transparence, de traçabilité et des contrôles plus efficaces pour lutter contre la fraude. L’UNAF, qui milite depuis 2018 pour un étiquetage plus transparent des miels, se réjouit de ce vote ». Telle est la réaction de l'Union nationale de l’apiculture française (UNAF) à l’issue du vote, au parlement européen, d’un texte révisant la directive 2001/110/CE dite « directive miel ».

Le Parlement a repris à son compte la proposition de la Commission exigeant l’étiquetage de la liste des pays d’origine pour les miels de mélange sur l'étiquette frontale et par ordre pondéral décroissant avec indication d’une fourchette de pourcentage. La France avait adopté une telle mesure en avril 2022 mais son application butait sur les miels conditionnés hors de France. « Un étiquetage plus précis permettra de lutter plus efficacement contre la fraude des miels », se réjouit l’UNAF.

En 2017, une étude réalisée par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) révélait que 17% des miels importés de pays tiers et mis sur le marché de l'Union Européenne était suspectés d’être frelatés, coupés avec des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de betterave sucrière afin d'en augmenter le volume, pratique interdite par la réglementation européenne. En 2022, sur la base de 320 échantillons, le taux de fraude bondissait à 46%.

Des garanties supplémentaires

Selon l’UNAF, le texte voté au Parlement va plus loin que la proposition initiale de la puisqu’il prévoit également la mise en place d’un système de traçabilité de la chaine d’approvisionnement des miels qui ne seront pas commercialisés directement par l’apiculteur, ainsi que la création d’un laboratoire de référence européen qui procédera à des « analyses systématiques du miel » par le biais de méthodes d’analyses qui seront mises à jour régulièrement.

Le texte vise aussi à protéger la qualité du miel en prévoyant l’interdiction de l'évaporation sous vide des miels, qui dégrade la qualité du produit, la distinction entre le miel surchauffé et le miel non chauffé, la suppression de la notion de miel « filtré ». Selon l’UNAF, celle-ci induit en erreur les consommateurs qui confondent cette filtration industrielle avec la filtration réalisée par les apiculteurs pour enlever les éléments étrangers au miel, ainsi qu’en ajoutant un seuil minimal de filtration afin d’empêcher que ne soit filtrés les pollens et autres éléments figurés du miel qui permettent d’identification correcte de l’origine géographique.

« Le texte voté par le Parlement européen, qui reprend en grande partie les positions défendues depuis plusieurs années par l’UNAF, est une victoire pour les apiculteurs comme pour les consommateurs bien que des améliorations du texte soient encore nécessaires, déclare Christian Pons, président de l’UNAF. Nous demandons maintenant à la France de défendre avec détermination cette vision du texte dans le cadre des prochaines négociations entre le Parlement européen et le Conseil de l’UE. Nous suivrons le dossier jusqu’au bout pour que la révision finalisée de la directive miel soit à la hauteur des attentes des apiculteurs et des consommateurs ».