Les coopératives laitières misent sur le plan de relance pour rebondir après la crise

Les coopératives laitières misent sur le plan de relance de l'économie et les prochaines négociations commerciales avec la grande distribution pour rebondir après la crise sanitaire.

"Les inquiétudes pour les mois à venir sont fortes, liées à la conjoncture économique et sociale", notamment sur la reprise du secteur de la restauration collective, a indiqué Damien Lacombe, président de la coopération agricole laitière lors d'une conférence de presse à Paris le 3 septembre.

Pendant le confinement, les coopératives laitières ont perdu 9 900 tonnes de produits par semaine, du fait de la fermeture des restaurants et cantines, et certaines petites coopératives du Massif Central fabriquant des pâtes persillées ou du Cantal sont en grande difficulté, a-t-il dit.

La partie export a aussi été touchée par la fermeture des restaurants et cantines aux Etats-Unis notamment, où des "stocks ont été constitués, ce qui fera de la concurrence pour nos entreprises".

Manque d'attractivité

"Or les coopératives agricoles sont dans les trois priorités du plan de relance énoncé par le gouvernement [le 3 septembre] : transition écologique, compétitivité des entreprises et cohésion sociale", du fait "de leur présence sur les territoires", a fait valoir M. Lacombe. L'ensemble des coopératives agricoles, comprenant les laitières, ont estimé leurs besoins en fonds propres à un milliard d'euros après la crise, a-t-il dit.

M. Lacombe a aussi souligné le besoin essentiel d'obtenir des revalorisations de prix des produits laitiers auprès de la grande distribution lors des prochaines négociations commerciales pour 2021, alors que la loi Alimentation censée aider les producteurs est loin d'avoir rempli ses objectifs.

De plus en plus d'éleveurs laitiers renoncent par manque d'attractivité, a dit M. Lacombe en citant une baisse de 7% du nombre de points de collecte laitiers en 2018. Et "ce qui est nouveau", a-t-il souligné, c'est que "des gens arrêtent en milieu de carrière, découragés, (...) dans des zones à fort potentiel de production comme la Bretagne". "Les jeunes ne veulent plus travailler 80 heures par semaine pour avoir un smic et demi", a-t-il ajouté.

Alors que le coût de revient d'un litre de lait en France avait été estimé aux alentours de 3,94 euros en moyenne dans la loi Alimentation, "on sera encore aux alentours de 3,60 euros payé sur l'année 2019 lorsque les chiffres sortiront".