Les deux Sommets du ministre de l’Agriculture

Présent toute la journée d’ouverture, Julien Denormandie s’exprimera notamment sur la loi Egalim 2, tout juste adoptée en Commission mixte paritaire et sur la réciprocité des normes à l’importation, totem de la future présidence française de l’UE au premier semestre 2022.

Pour sa 30ème édition, son nouveau hall de 10.000 m2 et son passage de trois à quatre jours, le Sommet de l’élevage accueille en ouverture le ministre de l’Agriculture. Sa présence participera peut-être au franchissement des 100 000 visiteurs, objectif affiché par les organisateurs. « C’est un pari mais ce n’est pas un galop d’essai, déclare Jacques Chazalet, président du salon. Avant le Covid, nous atteignions des seuils quotidiens proches de la saturation. Ce Sommet des retrouvailles sera plus que jamais le carrefour de l’innovation et de la convivialité ». Un carrefour politique, en a aussi convenu Jacques Chazalet.

Jacques Chazalet, président du Sommet de l’élevage : « il faut arrêter de demander toujours le prix le plus bas aux producteurs, en inversant le rapport de force »
Jacques Chazalet, président du Sommet de l’élevage : « il faut arrêter de demander toujours le prix le plus bas aux producteurs, en inversant le rapport de force »

Premier Sommet, la loi Egalim 2

Julien Denormandie déambulera toute la journée dans les allées du salon, avec des arrêts aux stands des organisations professionnelles. Le ministre se frottera aussi aux éleveurs, en se livrant notamment à une séance de questions réponses sur la loi de protection de la rémunération des agriculteurs, dite loi Egalim 2, adoptée le 4 octobre en Commission paritaire mixte. Portée par le député Grégory Besson-Moreau, lui aussi présent au Sommet, elle a vocation à corriger les manquements de la loi Egalim d’ocobre 2018, qui était une loi de « confiance » quand Egalim 2 se veut une loi qui « régule », autrement dit qui contraint, avec une contractualisation obligatoire sur trois ans, l’intégration des coûts de production et la non-négociabilité des matières premières agricoles. « Le point d’achoppement, c’est la mise en œuvre concrète de la loi Egalim, déclare Jacques Chazalet. Il faut arrêter de demander toujours le prix le plus bas aux producteurs, en inversant le rapport de force ».

La loi va entrer en application dès cet automne. Julien Denormandie en sera donc comptable, à la veille des élections présidentielles.

Second Sommet, les clauses miroir

Ce sera moins le cas sur la réciprocité des normes et les clauses miroirs avec les pays tiers, dont le ministre fera le totem de la présidence française du Conseil de l’Union européenne pour ce qui est de l’agriculture, au premier semestre 2022. Six mois, qui plus est à cheval sur l’élection présidentielle, ne suffiront sans doute pas à enregistrer des avancées majeures sur un sujet aussi global, à la croisée des accords de libre-échange et des règles de l’OMC. Mais le seul fait de le mettre à l’agenda est en soi une manière de défier le fatalisme auquel on s’est résolu jusque-là, alors que dans le même temps, la Commission européenne s’est lancée dans une croisade climatique et environnementale avec le Pacte vert. Le tout ne devrait pas manquer de faire réagir les éleveurs, avec qui le ministre de l’Agriculture échangera, aux côtés de Pascal Lamy, ancien commissaire européen et ancien directeur général de l’OMC. Le « client » idéal, sinon le 100.001ème  visiteur.