Lyon investit 10 millions d’euros dans une agriculture bio et locale

Le président écologiste de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, annonce "la multiplication par quatre", à 10 millions d'euros, du budget d'investissement à l'agriculture afin de soutenir le bio et le local.

"Il est possible d'avoir des exploitations maraîchères importantes, tournées vers le local et en bio, qui fonctionnent", a déclaré M. Bernard à l'issue de la visite d'une exploitation agricole à Rillieux-la-Pape lundi 30 août. Le chef de la majorité écologiste, dont l'ambition est notamment d'atteindre le "100% bio et 50% local" dans les cantines scolaires, a dit porter à 10 millions d'euros le budget destiné aux investissements agricoles.

"Nous voulons des paysans sur la métropole", a insisté le vice-président de la métropole délégué à l'Agriculture, Jérémy Camus, avant de détailler certaines mesures. Parmi elles : 2 millions d'euros sur le mandat serviront à acquérir des terres agricoles afin de lutter contre l'artificialisation des sols ; 3 millions d'euros seront consacrés à l'aide à la transmission des exploitations car 62% des agriculteurs métropolitains ont plus de 50 ans ; un plan bio d'un million d'euros sera mis en place pour aider à la conversion ou à l'installation en agriculture biologique.

Fermes semencières

La métropole prévoit également de créer un "incubateur de paysans" à Vaulx-en-Velin où "ceux qui veulent se lancer pourraient tester leur activité", a précisé M. Camus.

Une première ferme semencière, développée par le Centre de ressources de botanique appliquée (CRBA), destinée à rechercher des semences endémiques mais aussi des semences adaptées aux changements climatiques doit être inaugurée le 24 septembre à Charly, au sud-ouest de Lyon. La métropole souhaite encourager la création d'un réseau de fermes semencières. "Le rêve serait de retrouver ces productions dans les assiettes des plus jeunes", a ajouté l'élu métropolitain.

Même si les enjeux "dépassent la métropole", M. Bernard a également appelé l'Europe, aux manettes de la Politique agricole commune (Pac), à "changer sa politique" pour privilégier "des modèles vertueux" et non pas "une agriculture trop souvent destructrice d'emplois, d'environnement et qui donne des produits pas très sains pour l'alimentation".