Maladie hémorragique épizootique : 453 foyers détectés dans 6 départements du Sud-Ouest

En dépit du dispositif de prévention et de surveillance sanitaire, le virus responsable de la maladie hémorragique épizootique (MHE) se diffuse dans le Sud-Ouest, sans enfreindre les exportations d’animaux vifs vers l’Espagne et l’Italie. Un foyer a par ailleurs été détecté en Suisse.

Détectée pour la première fois en France le 18 septembre dernier, au sein de trois élevages situés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, la maladie hémorragique épizootique (MHE) s’étend dans le quart sud-ouest de la France. Selon le dernier décompte du ministère de l’Agriculture, datant du 12 octobre, 453 foyers ont été détectés dans les départements des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, de Haute-Garonne, du Gers, des Landes et de l’Ariège. Dans les Hautes-Pyrénées, un cerf infecté a été détecté début octobre. Un foyer a par ailleurs été détecté en Suisse, dont la zone réglementée impacte un certain nombre de communes situées dans 12 départements français frontaliers ou proches.

Carte délimitant la zone réglementée au titre de la MHE en date du 12 octobre (Source : Ministère de l’Agriculture)
Carte délimitant la zone réglementée au titre de la MHE en date du 12 octobre (Source : Ministère de l’Agriculture)

Une maladie virale favorisée par le changement climatique 

La MHE est une maladie virale transmise par des moucherons piqueurs, affectant les bovins et les cervidés. Présente en Amérique du Nord, en Australie, en Asie, en Afrique notamment dans le Maghreb et au Moyen-Orient, la MHE a été détectée fin 2022 en Italie et en Espagne.

Selon l’Anses, l’hypothèse la plus probable est celle d’une dissémination par les moucherons que le vent aurait déplacés de Tunisie et qui trouveraient désormais en Europe continentale des conditions d’acclimatation propices.

Non transmissible à l’homme, la maladie génère chez les bovins de la fièvre, des ulcérations du mufle, du jetage (nez qui coule) et des boiteries. Selon le ministère de l’Agriculture, le nombre d’animaux atteint est inférieur à 3% sans les élevages infectés. La mortalité constatée reste par ailleurs très faible (inférieure à 0,1%). Les soins mis en œuvre permettent dans la quasi-totalité des cas une guérison des animaux malades en quelques jours. A ce jour, il n’y pas de vaccin pour prévenir la maladie.

Réouverture des marchés espagnol et italien

La MHE est une maladie réglementée au niveau européen et à déclaration obligatoire. Les pays impactés ont l’obligation d’instaurer des mesures de surveillance afin de suivre l’évolution de la maladie dans l’espace et dans le temps. La réglementation interdit l’envoi, vers d’autres Etats membres de l’UE à des fins d’élevage, de tout ruminant provenant des exploitations situées dans le rayon de 150 kilomètres autour de chaque foyer, correspondant à la Zone réglementée. Les restrictions éventuelles à l’export dépendent des exigences à l’import prévues par chaque pays tiers. C’est ainsi que l’Espagne et l’Italie avaient bloqué les importations de bovins vifs français à la fin du mois de septembre, avant de les ré-autoriser, respectivement les 7 et 12 octobre, suite aux garanties sanitaires données par les autorités françaises.

Depuis le 1er octobre, outre une désinsectisation, un test de dépistage s’impose à tout animal (bovin, ovin, caprin ou cervidé d’élevage) quittant la zone réglementée établie autour des élevages infectés par le virus.