Près de 10.000 jeunes se sont installés en 2022, +1,6% sur un an

Selon la MSA, 14.132 chefs d’exploitation se sont installés en 2022, dont 9929 jeunes éligibles aux aides (+1,7%), 3641 installés tardifs (+2,9%) et 562 transferts en époux (-7,9%). Au global, la hausse s’établit à +1,6% contre +11,2% en 2021, année de correction post-Covid.

En 2022, le portrait-robot d’un jeune installé (40 ans et moins) était un homme (60,4% de l’effectif contre 61,7%en 2021), gérant sous forme sociétaire (55,2% contre 54,5% en 2021) et en mono-activité (60,8% contre 63,8% en 2021) une exploitation d’une surface moyenne de 35,8ha (contre 34ha en 2021) en ayant trois chances sur quatre (77% contre 75% en 2021) d’être encore en activité dans les six ans suivants son installation. Tel est l’enseignement (très ramassé) que l’on peut dresser du bilan des installations relatives à l’année 2022 publié par la Mutualité sociale agricole (MSA).

14.132 nouveaux chefs d’exploitation

En 2022, le volume global d’installations a dépassé les 14.000, actant une hausse de 1,6%, après la hausse de +11,2% en 2021, année de correction post-Covid, succédant à des baisses de -6,7% (2020), -3,7% (2019) et -2,8% ‘2018). La hausse est de +1,7% chez les 40 ans et moins, qui représentent 70,2% des nouveaux installés, de +2,9% pour les installations tardives ne résultant pas d’un transfert entre époux (25,8 % des nouveaux installés) et de -7,9% pour les installations tardives résultant d’un transfert entre époux (4,0% des nouveaux installés).

Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté les plus dynamiques

Les régions Grand-Est (+12,5%), Bourgogne-Franche-Comté (+8,8%) et Hauts-de-France (+8,1%) sont les plus dynamiques. A l’inverse, les régions les plus en recul sont l’Île‐de‐ France (‐20,3%) et Provence‐Alpes‐Côte d'Azur (‐13,4%). À l’échelle départementale, les installations présentent un caractère dynamique en Haute‐Savoie (+41,1%), Meuse (+36,8%), Indre (+36,6%) et Meurthe‐et‐Moselle (+33,8%). A l’inverse, le nombre d’installations se replie dans les départements du Val‐d'Oise (‐68,0%), des Hautes‐Alpes (‐28,2%), de l’Essonne (‐25,0%) et du Vaucluse (‐24,1%).

Surface moyenne en hausse, à 35,8ha chez les jeunes installés

En 2022, la superficie moyenne du jeune installé s’élève à 35,8ha (contre 34,1ha en 2020). La moitié des jeunes installés agricoles exploite en moyenne une superficie (par installé) inférieure ou égale à 21ha et un quart exploite plus de 53ha.

Hors transfert entre époux, la superficie moyenne mise en œuvre par les installés tardifs (hors transfert entre époux) s’établit à 23,5ha (contre 22,3ha en 2021). La moitié dispose de moins de 10ha et un quart d’entre eux met en valeur plus de 32ha.

Des installations majoritairement masculines et sociétaires

Le taux de féminisation pour l’ensemble des installés s’établit à 39,6 % (contre 39,4 % en 2021). Depuis quinze ans, parmi les jeunes installés, la part des femmes oscille entre 27 et 31%. En 2020, elle franchit le seuil de 32%, et augmente régulièrement depuis pour atteindre 32,9 % en 2022 contre 32,3 % en 2021.

En 2022, 55,2% des jeunes s’établissent en société (contre 54,5% en 2021), avec une prédilection les Gaec, (25,2% des installations) et les EARL (16,3 %). Le transfert entre époux se réalise logiquement sous une forme juridique en nom personnel (77,2% des installations liées à un transfert entre époux). Pour les autres installés tardifs (hors transfert entre époux), la forme sociétaire est également minoritaire, représentant 45,0% des autres installations.

La pluriactivité progresse

En 2022, 39,2% de l’ensemble des installés se déclarent pluriactifs, contre 36,3% en 2021. Parmi les installés de 40 ans et moins, le taux de pluriactivité des hommes comme des femmes augmente légèrement : il atteint 37,9% pour les hommes (contre 36,2% en 2021) et 35,4% pour les femmes (contre 31,9% en 2021).

Chez les installés de plus de 40 ans, le taux de pluriactivité des hommes est de 28,3% lorsqu’il y a transfert entre époux (contre 32,8% en 2021). Hors transfert, il est de 47,6% en 2021 (contre 43,7% en 2021).

Lorsqu’il y a un transfert entre époux, le taux de pluriactivité féminin progresse (38,0% en 2022 contre 36,2% en 2021). Pour les femmes de plus de 40 ans et en l’absence d’une succession du conjoint, la pluriactivité s’accroît pour atteindre 44,8% en 2022 (contre 40,0% en 2021).

Tous les secteurs d’activité sont concernés par la pluriactivité. La plupart présente un taux compris entre 30 et 45%. Néanmoins un secteur se démarque des autres : les cultures céréalières ou grandes cultures, avec un taux de pluriactivité de 60,6%.

La pérennité progresse

Toutes catégories d’installés confondues, le taux de maintien en activité après 6 ans d’exercice s’établit à 77,0%, contre 75,0% en 2021. Le taux de maintien est extrêmement élevé pour les jeunes (85,6 %). Sous l’effet des départs en retraite, il est significativement plus faible pour les installés de plus de 40 ans : 64,4% pour les installés hors transfert et 47,6% pour les installés suite à un transfert entre époux.

Le taux de maintien varie sensiblement selon l’orientation économique de l’exploitant. Pour l’élevage bovins‐mixte, 94,9% des jeunes installés en 2016 sont toujours exploitants agricoles en 2022. Viennent ensuite, dans l’ordre décroissant du taux de maintien, les éleveurs bovins‐viande, les agriculteurs pratiquant la polyculture ou le poly‐élevage, les céréaliers, les éleveurs bovins‐lait, les éleveurs porcins.