PSN : la FNSEA demande des «clarifications» et pointe des «lacunes»

Ayant analysé en bureau la veille les scénarios proposés par la DGPE (ministère de l'Agriculture) pour les aides du premier pilier de la prochaine Pac, la FNSEA estime, dans un communiqué paru le 25 mars, que ces «premières pistes nécessitent des clarifications et font apparaitre des lacunes inquiétantes».

Le syndicat majoritaire veut d'abord des éclaircissements sur les aides couplées, «inquiète» des modalités d'attribution à l'UGB bovine proposée pour les aides animales, «en particulier en terme d'impact sur l'élevage bovin allaitant et engraissement». La deuxième critique porte sur les éco-régimes, dont le «niveau d'exigence selon trois voies» proposé «exclut un trop grand nombre d'exploitations». La FNSEA souhaite intégrer davantage de pratiques, notamment l'agriculture de précision, ou de conservation des sols... Le syndicat pointe par ailleurs le manque de mesures de «rééquilibrage des effets de la convergence sur les exploitations céréalières», au-delà de l'abondement de l'aide aux protéagineux.

Par ailleurs, la FNSEA regrette l'organisation de la concertation, qui se limite, pour l'instant, au premier pilier de la Pac, et demande à «avoir une vue globale sur l'ambition du ministère». Le syndicat rappelle qu'il est opposé un transfert supplémentaire du 1er vers le 2nd pilier - point qui n'est pas abordé dans la consultation.

La Coopération agricole Filière bovine défend à son tour les aides couplées

«Réduire prématurément les aides accordées aux élevages de bovins viande, c’est condamner l’avenir de toute une filière!», alerte Bruno Colin, président de La Coopération agricole Filière bovine, cité dans un communiqué le 25 mars. Dans le cadre de la concertation autour du PSN (déclinaison française de la future Pac), le cumul de deux hypothèses étudiées par les services du ministère de l'Agriculture (DGPE) provoquerait «une réduction de 250 millions d’euros d’aides couplées accordées aux éleveurs de bovins viande», rappellent les coopératives.

La filière n'est «pas encore prête à se passer de ce soutien vital», estime la branche bovins viande de la Coopération agricole, car «les prix du marché ne permettent toujours pas de couvrir les coûts de production». Les coopératives rappellent que la structuration de la filière est «en cours», mais qu'elle «nécessite encore du temps». Pour Bruno Colin, cette organisation passera «par le développement de la contractualisation, pourquoi pas avec un objectif de 100%, ceci jusqu’aux distributeurs et l’appui des programmes opérationnels».