Semouliers et pastiers redoutent une pénurie de blé dur

La chute de production, sur les continents nord-américain et européen, engendrerait un manque de disponible de 2 millions de tonnes selon les industriels, qui réclament un plan d’urgence aux pouvoirs publics.

« Le marché connaît une situation de tension historique et de pénurie de blé dur disponible avec une production mondiale en forte baisse et un disponible utilisable pour les fabricants de pâtes alimentaires inférieur de 2 millions de tonnes aux besoins ». Dans un communiqué, le Comité français de la semoule industrielle (CFSI) et le Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France (SIFPAF) s’inquiètent la conjoncture entourant la matière première unique (avec l’eau) entrant dans la composition de leurs fabrications.

En l’espace de quelques semaines, tous les indicateurs sont passés au rouge, sous l’effet conjugué de trois facteurs critiques, à commencer par la sécheresse au Canada, qui impacterait d’un tiers (32%) comparativement aux cinq dernières campagnes. Or le Canada assure les deux tiers du commerce mondial du blé dur, selon le CFSI-SIFPAF.

+30% en quelques semaines

En Europe, la situation n’est pas plus satisfaisante, avec une production estimée à 7,3 millions de tonnes alors que le besoin s’élève à 9,5 millions de tonnes. En France, c’est la qualité de la récolte qui inquiète les industriels, pénalisée par « des pluies particulièrement abondantes pendant la floraison et durant la moisson, réduisant fortement le potentiel utilisable de blé dur français pour faire des pâtes alimentaires ». Selon les industriels, le prix mondial de référence des blés durs a subi une augmentation historique de plus de 30% en quelques semaines, « hausse qui pourrait encore fortement s’accélérer lorsque le Canada aura fini de récolter et confirmer une pénurie mondiale de blé dur », s’inquiètent-ils.

Egalim à la rescousse ?

L’industrie des pâtes alimentaires française en appelle à l’État, afin de mettre en place « un plan d’urgence pour lui permettre d’assurer son approvisionnement en blé français et de répercuter, en ligne avec les EGA, l’explosion du prix du blé dur dans les prix de vente pour traverser cette crise exceptionnelle ».