Semis d’automne : colza en hausse, blé dur en berne

Selon les premières estimations d’Agreste, la sole de colza d’hiver progresserait de 4,9% pour atteindre 1,29 Mha. Le blé dur accuse de nouveau le coup avec une baisse de 4,4% tandis que le blé tendre est crédité d’une hausse de 1,7%.

La sole 2022-2023 de céréales d’hiver est estimée à 6,71 Mha, soit une hausse de 1,2% par rapport à 2021-2022 et de 0,9% par rapport à la moyenne 2018-2022, selon les premières prévisions d’Agreste. Celle de blé tendre d’hiver est estimée à 4,75 Mha, en hausse de 1,7 % sur un an. Elle serait proche du niveau moyen de 2018-2022 (+0,1 %). A l’exception de la Bretagne, toutes les régions verraient leurs surfaces de blé tendre d’hiver augmenter par rapport à la campagne dernière.

La sole d’orge d’hiver continuerait d’augmenter à 1,3 Mha en 2023, soit une hausse de 1,0 % sur un an et de 3,9 % sur cinq ans. Les surfaces d’orge d’hiver seraient en hausse dans toutes les régions, hormis en Bourgogne Franche-Comté, dans le Grand-Est et les Hauts-de-France.

Le blé dur en souffrance, le colza en hausse

Les surfaces de blé dur d’hiver, estimées à 233.000 ha, s’annoncent en baisse de 4,4 % par rapport à 2021-2022 et de 12,5 % par rapport à la moyenne quinquennale. Elles seraient notamment en recul de 6,3 % en Occitanie, première région productrice. Si les estimations sont justes, le blé dur va ainsi poursuivre son inexorable érosion, avec une sole divisée par deux en l’espace d’une décennie, de nombreux producteurs estimant que le différentiel de prix entre le blé dur et le blé tendre n’est pas à la hauteur des risques agro-climatiques spécifiques à l’espèce. Mais le plancher de 218.000 ha de 2019-2020 n’est pas atteint.

Quant au colza, il semble sortir de la crevasse dans laquelle il s’engouffrait ces dernières années, sous l’effet des sécheresses estivales accentuant sa vulnérabilité aux ravageurs. Après avoir tutoyé les 1,5 millions d’ha pendant environ une décennie, le colza était passé pour la première sous le seuil du million d’ha en 2020/2021. Après un très net rebond l’an passé (1,22 Mha), Agreste comptabilise 1,29 Mha cet automne, soit une hausse de 4,9%.