Soil Capital : « donner aux agriculteurs les moyens d’une transition rentable »

Un an après le lancement de son programme de rémunération du carbone en grandes cultures, l’entreprise belge de conseil agronomique Soil Capital croit plus que jamais dans la transition bas carbone, au rythme de chaque agriculteur.

A l’occasion d’Innov-Agri, Soil Capital fête le premier anniversaire du lancement de son programme de rémunération du carbone. Celui-ci repose un diagnostic initial suivi d’un diagnostic annuel réalisé tous les ans pendant quatre ans.  En cas d’amélioration du bilan (réduction des émissions des GES, stockage de carbone dans le sol), il donne lieu à une rétribution nette de minimum 27,50 euros la tonne d’équivalent CO2 versée à chaque anniversaire, dans la limite de 80% des tonnes évitées ou stockées cette année. Le solde de 20% est affecté à une réserve d’assurance destinée à compenser un dégagement imprévu de carbone sur l’exploitation dans les dix ans suivant l’émission des crédits carbone, avant reversement final à l’agriculteur entre la 11ème et la 15ème année.

"Nous avons des agriculteurs dans quasiment toutes les régions de France et dans tous les systèmes culturaux"

Bilan de la première année ? « Les premiers indicateurs chiffrés sur l’impact des différentes pratiques et des différentes cultures, établis sur base des diagnostics initiaux, seront communiqués prochainement, déclare Chuck de Liedekerke, co-fondateur et directeur général de Soil Capital. Notre opération a remporté un franc succès car nous avions limité volontairement notre programme à 150 agriculteurs pour la première année, alors que plus de 800 candidats se sont manifestés. Autre motif de satisfaction : nous avons des agriculteurs dans quasiment toutes les régions de France et dans tous les systèmes culturaux, en labour, en TCS en agriculture de conservation, en conventionnel et en bio ».

Donner les moyens d’une transition rentable

Soil Capital, qui entame une nouvelle campagne d’adhésion à son programme, est totalement confiante dans la capacité des agriculteurs à générer des certifications carbone, en dépit des alertes de plus en plus récurrentes sur les coûts induits par la transformation des systèmes d’exploitation. « Il se s’agit en aucun cas d’une fatalité, se défend Chuck de Liedekerke. L’objectif poursuivi par Soil Capital, c’est de donner aux agriculteurs les moyens d’une transition rentable, en jouant plus ou moins sur le curseur de la décarbonation. Réduire certains postes d’émissions de GES équivaut souvent à réduire les charges de structure ».

Un facteur de résilience climatique

Soil Capital estime par ailleurs que l’enrichissement du sol en carbone, donc en matière organique, est aussi le moyen de tamponner les effets du changement climatique, grâce aux impacts positifs sur les cycles de l’eau et de l’azote. Autant de lueurs d’espoirs à l’heure où les grandes cultures disposent désormais d’une méthode de décarbonation estampillée Label bas carbone (LBC). Autre bonne nouvelle : le prix du carbone est plutôt orienté à la hausse. « Du fait de la fragilité des écosystèmes et de l’urgence climatique, l’agriculture doit s’emparer de la décarbonation », conclut Chuck de Liedekerke.