[Témoignage d'une installation] : « Notre Dotation aux Jeunes agriculteurs est parmi les plus ambitieuses de France »

Mardi, la présidente du conseil régional des Pays de la Loire visitait une exploitation aux Lucs-sur-Boulogne (Vendée) pour illustrer le nouveau dispositif à l’installation en agriculture dont la Région est désormais la pilote.

« Vous êtes un bel exemple de ce que nous souhaitons mettre en place ! » Les propos enthousiastes sont ceux de Christelle Morançais, en visite dans l’exploitation laitière bio de Valentin Werther, 21 ans, installé depuis le 1er janvier, aux côtés de Dominique Roux, 60 ans, aux Lucs-sur-Boulogne (Vendée). Un site choisi par la présidente du conseil régional des Pays de la Loire pour exposer « les contours de la nouvelle Dotation pour les jeunes agriculteurs (DJA) » en place depuis le 1er janvier. Elus de la chambre d’agriculture, responsables syndicaux, représentants des pouvoirs publics et autres acteurs du sujet entouraient cette présentation. 

« Trois ans de travail acharné ! », glissera au micro Brice Dessartre, président de Jeunes agriculteurs Pays de la Loire, soulignant les évolutions obtenues par les professionnels impliqués dans le processus : « chez JA, nous avions des lignes rouges qui guidaient nos discussions avec la Région : une modulation pour tous les élevages (pas seulement les bovins, NDLR) ; un plafonnement de la DJA plus juste vis-à-vis des petits projets ; un Comité départemental de l’installation (CDI) qui se réunisse avant l’installation et pas après comme c’était trop souvent le cas ; une revalorisation de la DJA ». Des revendications désormais intégrées au dispositif. 

Dotation plus généreuse

Christelle Morançais rappellera que « le choix a été fait d’augmenter et de simplifier la DJA, avec désormais : le doublement de son montant de base passant de 10 000 € à 20 000 € ; la création d’une modulation pour l’agriculture biologique de 7 000 € ; aussi une modulation élevage de 15 000 €. Cette DJA est parmi les plus ambitieuses de France », insistera la présidente de la Région argumentant un soutien fort de la Région.

Valentin puis Benjamin

Valentin Werther, lui, a bénéficié de la DJA version 2023, dans son attribution maximale (33 000 €) ; son futur associé Benjamin Barreteau devrait accéder au plafond de l’aide publique mais révisée avantageusement à 42 0000 € (nouveau plafond). « Moi, je ne me souviens plus du montant de ma DJA de 1986… glisse rieur Dominique, mais en francs ça devait faire un plus gros chiffre qu’en euros ! ». Une note d’humour qui ne cachera pas l’émotion de l’éleveur bientôt cédant qu’il incarnait la cinquième génération d’agriculteurs à La Gauterie. A la fin de l’année, Dominique Roux laissera sa place d’associé à Benjamin (22 ans, originaire de Froidfond). 

Les deux jeunes repreneurs, sans aucun lien de parenté, étaient salariés dans une exploitation laitière bio de la Chaize-le-Vicomte et s’étaient côtoyés dans le même lycée agricole yonnais. « L’un comme l’autre, on avait envie de s’installer, on s’entendait bien... On a recherché une exploitation qui nous correspondait, celle de Dominique et Catherine cochait toutes les cases », résume Valentin. Dans leur critère, la rentabilité était primordiale. « On l’a beaucoup entendu ces dernières semaines lors des blocages sur les routes, vivre de son métier est une priorité ! », insiste le jeune installé engagé chez JA et pro-actif sur les réseaux sociaux. Non issu du milieu agricole, Vendéen d’adoption (originaire de Nancy, il est arrivé en Vendée à ses dix ans), Valentin coche aussi les cases du nouveau profil de l’agriculture d’aujourd’hui.