Thiaclopride dans les fruits et légumes importés : c’est fini !

Un arrêté ministériel suspend pour un an l’importation en France de fruits et légumes ayant été traités au néonicotinoïde, interdit en France depuis 2018 et en Europe depuis 2021. En attendant que l’UE abaisse le seuil des Limites maximales de résidus.

« En application de l'article 54 du règlement (CE) n° 178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002, le présent arrêté vise à interdire à titre conservatoire, sur l'ensemble du territoire national, la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de de fruits et légumes frais provenant de pays tiers ayant fait l'objet de traitements au moyen d'un produit phytopharmaceutique à base de thiaclopride » : tel est l’arrêté ministériel date du 23 février et paru au Journal officiel le 24 février.

L’un des 62 engagements du gouvernement

Les dates ont leur importance car le 9 février dernier, le gouvernement s’était engagé à rendre effective la mesure avant l’ouverture du Salon de l’agriculture, l’un de ses 62 engagements destinés à répondre à la crise agricole. Parole tenue donc. « Tout au long de la chaîne d’importation, de transformation et de mise en marché de ces produits, les opérateurs français sont ainsi tenus de mettre en œuvre des moyens de maîtrise du risque d’introduction de produits contenant des résidus quantifiables de thiaclopride, sous le contrôle des services du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire », précise le communiqué.

Le thiaclopride est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes utilisé notamment sur les fruits à pépins, les légumes ou encore les pommes de terre. L'approbation de la molécule dans l'Union européenne a expiré le 3 février 2020 et n'a pas été renouvelée car considérée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) comme étant cancérogène de catégorie 2, toxique pour la reproduction de catégorie 1 et perturbateur endocrinien.

Clause de sauvegarde d’un an, en attendant la révision des LMR

La décision d’activer la « clause de sauvegarde », pour une durée d’un an, n’est pas seulement motivée par la crise agricole, le gouvernement expliquant que « depuis plusieurs années », la France demande à la Commission européenne « d’abaisser les limites maximales de résidus (LMR) des substances telles que le thiaclopride. A défaut de pouvoir s’assurer que ces substances dangereuses ne sont pas utilisées pour la production des denrées alimentaires dans leur pays d’origine, comme c’est le cas pour les agriculteurs européens, il s’agit de s’assurer que les aliments importés ne contiennent pas de résidus de ces substances en quantité mesurable », justifie-t-il. La crise agricole a sans doute accéléré le processus. Comme quoi...