Une campagne choc contre les « profiteurs de la Pac »

La plateforme « Pour une autre Pac » dénonce, via une campagne de communication percutante auprès du grand public, une injuste distribution des subventions de la politique agricole commune au profit des géants agro-industriels tels que Bigard, Avril, Savéol, Tereos et Agrial.

A l’instar des campagnes menées contre les Gafam, les multinationales du numérique, la plateforme « Pour une autre Pac » (Confédération paysanne, Fnab, Civam et associations environnementales) cible cinq géants de l’agro-alimentaire sous l’acronyme Basta (Bigard, Avril, Savéol, Tereos et Agrial) dans une campagne de communication auprès du grand public lancée le 12 janvier. La campagne entend « mettre en lumière comment le profit de chaque Basta se fait aux dépens d’enjeux pourtant essentiels pour l’avenir de notre agriculture : le revenu des paysans, la protection de l’environnement, le bien-être animal, la souveraineté alimentaire et la solidarité avec le Sud ». Chaque entreprise fera l'objet d'une communication dédiée.

« Les principaux bénéficiaires de la Pac demeurent les producteurs intégrés dans un modèle de type agro-industriel, face auxquels les plus petits bénéficiaires ont du mal à exister, dénonce la plateforme. Ces inégalités au niveau des fermes se répercutent et s’accentuent en aval de la chaîne de valeur, les coopératives ou entreprises agro-alimentaires étant directement ou indirectement bénéficiaires de la Pac. »

La déclinaison française de la Pac attendue

Pour Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, la Pac devrait favoriser davantage les petites exploitations, « vertueuses socialement et environnementalement, qui produisent une alimentation locale et de qualité prônée par le gouvernement », avec un paiement redistributif plus fort.

Avec cette campagne, la plateforme « Pour une autre Pac » entend peser sur les orientations du Plan stratégique national (PSN), autrement dit la déclinaison française de la future Pac, que le ministère de l’Agriculture doit élaborer et remettre à la Commission européenne cette année.

Les organisateurs enjoignent le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie à prendre en compte les attentes exprimées par les citoyens lors du débat public « ImPACtons ! » dont les conclusions ont été publiées la semaine dernière. En clair : « un PSN qui soutienne les paysans plutôt que les intérêts des géants de l’agro-alimentaire », écrivent-ils.