"Venez dans nos fermes !" : l’appel de la Conf’ au gouvernement

La Confédération paysanne, qui organise un « Salon à la ferme » en lieu et place du Salon de l’agriculture, déplore l’absence de réponse positive de la part des membres du gouvernement, à commencer par le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie et le Président Emmanuel Macron.

En lieu et place du traditionnel Salon de l’agriculture qui aurait dû ouvrir ses portes le 27 février à Paris, la Confédération paysanne organise sur la même période un « Salon à la ferme », sous forme de fermes ouvertes sur tout le territoire national. « Nous relocalisons le salon sur nos fermes, indique Nicolas Girod, porte-parole du syndicat. L’enjeu est d’ouvrir nos fermes pour montrer comment on y travaille. Chacun, consommateurs, élus, journalistes, peut venir échanger ».

Le syndicat a également repris à son compte la traditionnelle affiche du Salon de l’agriculture présentant une vache, mais en y ajoutant les éleveurs. « Le choix s’est porté sur une ferme diversifiée dans le Rhône, où l’éleveuse est élue à la Chambre d’agriculture du département », précise Véronique Marchesseau, secrétaire générale de la Confédération paysanne.

L'affiche du "Salon à la ferme" de la Confédération paysanne.

Plus de 200 fermes participent aux portes ouvertes sur le territoire métropolitain, dont une vingtaine seront consacrées à l’accueil des politiques, en lien avec des rendez-vous thématiques : installation, PAC, libre-échange, foncier... Le syndicat a invité « tous les décideurs ayant un lien avec l’agriculture ». Si plusieurs parlementaires, députés européens, sénateurs et élus locaux ont répondu présent, la Conf’ déplore l’absence de réponse formelle de la part des membres du gouvernement. « La seule réponse positive vient de la ministre de la Mer, qui nous a répondu qu’elle ne pourra pas être présente mais se fera représenter sur la ferme où elle a été invitée dans l’Hérault », précise Véronique Marchesseau.

"Nous ne sommes pas dans un objectif de guet-apens, mais d’échange."

Aucun autre ministre n’a répondu présent. « C’est un peu déplorable, considère Nicolas Girod. Cela fait un bon moment que nous avons annoncé ce rendez-vous et que nous avons lancé les invitations auprès des différents cabinets. Malgré nos relances, nous n’avons toujours pas de réponse positive, ni de la part du ministre de l’Agriculture, ni du Premier ministre, ni du Président de la république ».

Pourtant, « nous ne sommes pas dans un objectif de guet-apens, mais d’échange », poursuit-il, déplorant que les déplacements du ministre de l’Agriculture ne se fassent « qu’en lien avec les préfectures et les Chambres d’agriculture, qui mettent en place des visites de fermes sur les réseaux de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs ». « Il est temps pour le gouvernement de s’ouvrir au pluralisme agricole », proclame Nicolas Girod.

Dans le cadre de ce « salon bis », Emmanuel Macron est invité dans le Rhône pour parler de la relocalisation sur les territoires. Un thème qui devrait lui tenir à cœur.