
<p>C'est avec l'objectif de favoriser l'installation des jeunes exploitants et ma&icirc;triser le risque financier que le Cr&eacute;dit Agricole en Bretagne et la Safer de Bretagne ont sign&eacute; une convention de portage de foncier. &laquo;&nbsp;Dans les 10 ans &agrave; venir, l'enjeu sera majeur en France mais encore plus en Bretagne&nbsp;&raquo; pr&eacute;cise Thierry Coutellier, directeur de la Safer Bretagne. Dans la r&eacute;gion, une installation co&ucirc;te en moyenne 540&nbsp;000 euros, sans compter le foncier. <em>&laquo;&nbsp;L'acquisition de foncier lors de l'installation peut &ecirc;tre un frein, voire provoquer l'abandon du projet&nbsp;&raquo;</em> insiste Jean-Paul Touzard, pr&eacute;sident de la Safer Bretagne.</p><p>Deuxi&egrave;me r&eacute;gion en terme d'installation en agriculture, la Bretagne a enregistr&eacute; une progression de 15% en 2017, majoritairement en &eacute;levage. Dans 85% des cas, ces nouvelles exploitations sont le fruit de rapprochement de plusieurs structures ou de reprises, avec une part croissante d'installations hors cadre familial et sous forme soci&eacute;taire.</p><h2>Location longue dur&eacute;e avec option d'achat</h2><p>La convention sign&eacute;e ce mardi, permettra &agrave; la Safer de Bretagne d'acheter des terres pour 5 ans, avec l'appui du Cr&eacute;dit Agricole, afin de diff&eacute;rer l'investissement foncier de l'install&eacute;. Cet investissement pourra &ecirc;tre prolong&eacute; de 5 ans suppl&eacute;mentaires. La Safer Bretagne acquiert le foncier nu, pour y installer un agriculteur qui signera avec l'organisme une convention d'occupation provisoire et pr&eacute;caire. C'est donc l'organisme qui <em>&laquo;&nbsp;porte&nbsp;&raquo;</em> le foncier, &agrave; la place de l'install&eacute;.</p><p><em>&laquo;&nbsp;C'est une location longue dur&eacute;e avec option d'achat&nbsp;&raquo;</em> simplifie Thierry Coutellier. Car oui, il n'y a aucune obligation d'achat. L'install&eacute; est un occupant pr&eacute;caire du foncier pour une dur&eacute;e de 5 ans renouvelable 1 fois. A l'issue de cette p&eacute;riode, il a la possibilit&eacute; d'acheter les terres occup&eacute;es, montant des loyers vers&eacute;s d&eacute;duits. Le prix d'acquisition des terres pour l'agriculteur, en augmentation moyenne de 2% tous les ans en Bretagne, sont stabilis&eacute;s par la Safer &agrave; leur prix d'achat.</p><p>Le Cr&eacute;dit Agricole a budg&eacute;t&eacute; 10 millions d'euros de financement sur 3 ans. Cette somme repr&eacute;sente environ 60 dossiers d'installation, &agrave; r&eacute;partir sur les 4 d&eacute;partements de la R&eacute;gion Bretagne.</p>



Ce mardi 11 septembre, la Safer de Bretagne et le Crédit Agricole en Bretagne ont signé une convention de portage des terres agricoles bretonnes, pour faciliter l’installation.


[Space] La Safer de Bretagne lance la LLD du foncier avec l’appui du Crédit Agricole


<p>En France, l'ann&eacute;e 2017 a &eacute;t&eacute; marqu&eacute;e par <em>"une progression des r&eacute;alisations&nbsp;de cr&eacute;dits"</em> par les agriculteurs &agrave; hauteur de 7,24 milliards d'euros pr&ecirc;t&eacute;s&nbsp;par le Cr&eacute;dit Agricole, soit 1,1% de plus qu'en 2016, a indiqu&eacute; la banque lors&nbsp;du Space, le salon international des productions animales, qui a lieu du 11 au&nbsp;14 septembre &agrave; Rennes.&nbsp;Le Cr&eacute;dit Agricole note une progression plus marqu&eacute;e en Bretagne avec une&nbsp;hausse de 4,24% des investissements, pour un montant de 701,7 millions d'euros&nbsp;de pr&ecirc;ts accord&eacute;s.&nbsp;</p><h2>Profonde restructuration</h2><p>Les principales fili&egrave;res concern&eacute;es par les investissements sont les&nbsp;c&eacute;r&eacute;ales, les l&eacute;gumes, les fruits, la viticulture, et les productions ovines&nbsp;et de volailles. Cette derni&egrave;re fili&egrave;re, en profonde restructuration, conna&icirc;t&nbsp;la progression la plus forte (+16%) selon la banque. Le Cr&eacute;dit Agricole a par contre constat&eacute; un recul de 3% des r&eacute;alisations de&nbsp;pr&ecirc;ts dans la fili&egrave;re porcine, malgr&eacute; une conjoncture r&eacute;ellement favorable&nbsp;pour cette fili&egrave;re au second semestre 2016 et au premier semestre 2017, li&eacute;e &agrave;&nbsp;une demande chinoise historiquement &eacute;lev&eacute;e.&nbsp;Le d&eacute;but de l'ann&eacute;e 2018 a &eacute;t&eacute; marqu&eacute;, &agrave; l'inverse, par une baisse des&nbsp;investissements avec un recul de 6%, &agrave; 3,55 milliards d'euros, des&nbsp;attributions de cr&eacute;dits par rapport &agrave; l'ann&eacute;e pr&eacute;c&eacute;dente, constate le Cr&eacute;dit&nbsp;Agricole.</p><h2>Freins aux investissements</h2><p>Le constat est le m&ecirc;me en Bretagne avec un recul des attributions de pr&ecirc;ts&nbsp;de 5,2%, &agrave; 343,2 millions d'euros.&nbsp;Des r&eacute;sultats qui s'expliquent selon le Cr&eacute;dit Agricole <em>"par une baisse des&nbsp;investissements lourds (qui &eacute;taient rest&eacute;s constants depuis 2012), et&nbsp;l'attentisme observ&eacute; dans les fili&egrave;res porcine, fruiti&egrave;re et la viticulture,&nbsp;dans un contexte incertain"</em>.&nbsp;Cette baisse est<em>&nbsp;"significative du frein mis sur les investissements et du&nbsp;ralentissement des aides exceptionnelles allou&eacute;es aux &eacute;leveurs par la banque&nbsp;au moment de la crise porcine et laiti&egrave;re"</em>, assure-t-elle.&nbsp;Les agriculteurs sont 84% &agrave; avoir un compte au Cr&eacute;dit agricole. La banque&nbsp;d&eacute;tient &eacute;galement 77% des parts de march&eacute; sur le financement de l'installation&nbsp;des jeunes agriculteurs.</p>



Les agriculteurs ont mis un frein sur les investissements début 2018, alors que l'année 2017 a vu une hausse du montant des prêts des agriculteurs auprès du Crédit Agricole, indique mardi la banque dans un rapport. 


[Space] Frein sur les investissements en 2018 après une hausse en 2017 (Crédit Agricole)


<p><em>"Nous avons un mal fou, je dis bien fou, &agrave; nous faire entendre du&nbsp;gouvernement sur un des fondements du nouveau dispositif cens&eacute; &ecirc;tre mis en&nbsp;</em><em>place par la loi"</em> destin&eacute;e &agrave; permettre aux paysans de vivre de leur&nbsp;production, a d&eacute;clar&eacute; Jeremy Decerle, pr&eacute;sident des JA en cl&ocirc;ture de la&nbsp;manifestation annuelle du syndicat, la f&ecirc;te agricole Terres de Jim, &agrave; Foug&egrave;res&nbsp;(Ille-et-Vilaine).</p><p>"<em>Nous demandons &agrave; ce que les producteurs, quand ils se regroupent pour&nbsp;</em><em>n&eacute;gocier avec leurs clients"</em> (industriels de l'agroalimentaire, distribution&nbsp;etc..) <em>"puissent faire prendre en compte leurs co&ucirc;ts de production"</em> a rappel&eacute;&nbsp;M. Decerle dans un discours prononc&eacute; devant le ministre de l'Agriculture.&nbsp;<em>"Pour ce faire, ils ont besoin qu'il existe des indicateurs neutres,&nbsp;fiables, incontestables, sur ces co&ucirc;ts de production. Le mieux &eacute;tant que&nbsp;</em><em>toutes les parties se mettent d'accord sur ces indicateurs"</em> a-t-il dit.&nbsp;Au dernier moment au printemps, la loi n'a pas &eacute;t&eacute; vot&eacute;e, aucun accord&nbsp;n'intervenant sur ce sujet en commission mixte paritaire.&nbsp;</p><h2>Entit&eacute; publique neutre</h2><p>Le gouvernement a demand&eacute; aux interprofessions qui regroupent l'ensemble&nbsp;d'une fili&egrave;re, depuis les producteurs (agriculteurs) jusqu'aux distributeurs&nbsp;(grandes surfaces) en passant par les transformateurs (industrie&nbsp;agroalimentaire) de se mettre d'accord sur ces fameux indicateurs de co&ucirc;t de&nbsp;production.&nbsp;Tout en reconnaissant qu'il s'agit de la meilleure m&eacute;thode, le syndicat des&nbsp;JA demande que, lorsque la discussion n'aboutit pas dans ce cadre, les&nbsp;indicateurs puissent &ecirc;tre mis en place par une entit&eacute; publique neutre, comme&nbsp;l'observatoire des prix et des marges.&nbsp;</p><p>Car les agriculteurs refusent de se voir imposer des indicateurs de co&ucirc;ts&nbsp;de leur production par l'agroalimentaire ou la distribution, qui se basent sur&nbsp;des prix des mati&egrave;res premi&egrave;res issus des march&eacute;s mondiaux, forc&eacute;ment plus bas&nbsp;que les leurs.&nbsp;<em>"Je n'ai pas fait Harvard, mais je crois qu'entre ce que nous demandons et&nbsp;l'&eacute;conomie administr&eacute;e, il y a une sacr&eacute;e marge"</em> a dit M. Decerle, en&nbsp;soulignant l'unanimit&eacute; sur ce sujet entre les syndicats agricoles.&nbsp;<em>"La base de tout, c'est notre revenu, et ce qui se joue ces jours-ci&nbsp;m'inqui&egrave;te vraiment"</em> a-t-il ajout&eacute;.</p>



Le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA), craint une absence de compromis sur les indicateurs de coûts de production, sujet hyper sensible de la loi alimentation qui doit être discutée à partir de mardi, en réouverture des débats à l'Assemblée nationale.


Loi Alimentation: les JA craignent une absence de compromis sur les indicateurs de prix


<h2>35 Conf&eacute;rences, 6 hectares de d&eacute;monstrations, Cabaret des savoir-faire paysans...</h2><p>C&ocirc;t&eacute; programme, le salon reprend sa formule habituelle. Un programme de 35 conf&eacute;rences Fili&egrave;res, Technique et Recherche sera au c&oelig;ur du salon et abordera aussi bien les nouveaux partenariats commerciaux &agrave; construire autour des fili&egrave;res bio que les derniers r&eacute;sultats de recherche. Ce programme sera compl&eacute;t&eacute; par des conf&eacute;rences exposants. Le Cabaret des savoir-faire paysans proposera quant &agrave; lui des &eacute;changes techniques entre producteurs autour de 9 th&eacute;matiques techniques.</p><p>Les d&eacute;monstrations auront la part belle, puisque le P&ocirc;le d&eacute;monstration va passer de 4,5 ha &agrave; 6&nbsp;ha. &laquo; Le but est de montrer aussi bien des outils basiques de d&eacute;sherbage m&eacute;canique en action que les derni&egrave;res nouveaut&eacute;s en termes de robotique &raquo;, explique Ga&euml;tan Johan, responsable du P&ocirc;le technique et d&eacute;monstration. Ces d&eacute;monstrations seront accompagn&eacute;es de nombreuses vitrines vari&eacute;tales. &laquo; On travaille notamment sur des couvertes v&eacute;g&eacute;taux, des m&eacute;langes prairiaux et la mise en place d'un espace de betteraves plant&eacute;es en mini-mottes&nbsp;&raquo;, d&eacute;taille Ga&euml;tan. Cette ann&eacute;e, un P&ocirc;le sol viendra enrichir le P&ocirc;le Technique et d&eacute;monstration. Un groupe de producteurs locaux travaille &agrave; la mise en place de ce P&ocirc;le.</p><p>Un programme d&eacute;di&eacute; &agrave; l'enseignement agricole sera &agrave; nouveau mis en place, comme lors de &eacute;ditions pr&eacute;c&eacute;dentes. Ce programme, organis&eacute; autour de conf&eacute;rence, t&eacute;moignage, visites de fermes, et visite du P&ocirc;le D&eacute;monstration est l'occasion de sensibiliser les futurs professionnels &agrave; l'agriculture biologique. C'est dans cette logique que ces journ&eacute;es sont rebaptis&eacute;es &laquo; La Terre est Notre Futur M&eacute;tier &raquo;.</p><h2>Deux nouveaut&eacute;s : un P&ocirc;le Sol et des Rendez-vous d'affaires</h2><p>Deux nouveaut&eacute;s viennent s'ajouter au programme cette ann&eacute;e. D'abord un P&ocirc;le Sol. Situ&eacute; sur le P&ocirc;le D&eacute;mo, ce chemin de la connaissance vous permettra de d&eacute;couvrir le fonctionnement, la richesse et la diversit&eacute; des sols. Autour de mini-conf&eacute;rences, d'ateliers, d'une fosse p&eacute;dologique et d'expositions, tout sera mis en &oelig;uvre pour d&eacute;cortiquer le fonctionnement du sol et les pistes de travail pour le pr&eacute;server.</p><p>Enfin, des rendez-vous d'affaires viendront enrichir le programme. Organis&eacute; en partenariat avec le Synabio, ces rendez-vous courts vient &agrave; mettre en relation des agriculteurs (individuels ou en groupements) et entreprises (transformateurs et distributeurs) sur le salon.</p><p>Retrouvez le programme complet sur www.salonbio.fr</p>



Après une première édition nouvelle formule réussie en 2016, le salon La Terre est Notre Métier entend poursuivre sur sa lancée. Les 26 et 27 septembre prochains, ce sont 150 exposants et 8000 visiteurs qui sont attendus au Parc Expo de Retiers(35) pour le salon du réseau FNAB (Fédération Nationale des Agriculteurs Biologiques).


La Terre est Notre Métier. Le salon bio joue la carte pro


<p>Ces travailleurs se verront accorder un visa de six mois dans le cadre de cette mesure r&eacute;clam&eacute;e de longue date par les producteurs de fruits et l&eacute;gumes, confront&eacute;s &agrave; une baisse du nombre de saisonniers europ&eacute;ens, originaires principalement de Roumanie et de Bulgarie.</p><p>Le projet pilote d&eacute;marrera au printemps 2019 et s'&eacute;tendra jusqu'&agrave; la fin d&eacute;cembre 2020, quand s'ach&egrave;vera la p&eacute;riode de transition cons&eacute;cutive &agrave; la sortie du Royaume-Uni de l'Union europ&eacute;enne le 29 mars 2019 &agrave; 23H00 GMT.&nbsp;Le ministre de l'Environnement, Michael Gove, a soulign&eacute; dans un communiqu&eacute; que son gouvernement avait entendu les <em>"puissants arguments"</em> des cultivateurs en faveur d'une ouverture du march&eacute; du travail saisonnier aux ressortissants ne provenant pas d'un pays de l'UE, comme l'ont d&eacute;j&agrave; fait l'Allemagne ou l'Irlande.</p><p>Avec la baisse du ch&ocirc;mage en Roumanie et en Bulgarie, le nombre de candidats &agrave; l'expatriation se r&eacute;duit en effet, un ph&eacute;nom&egrave;ne amplifi&eacute; par le Brexit, entre incertitudes administratives, craintes d'agressions x&eacute;nophobes et surtout baisse de la livre sterling, qui rend moins attractifs les salaires une fois convertis en euros.</p><p>Le secteur horticole estime &agrave; plus de 80.000 personnes ses besoins annuels en travailleurs saisonniers.</p><p><em>"De la laitue en Est-Anglie aux fraises d'Ecosse, nous voulons garantir que les cultivateurs puissent continuer &agrave; cro&icirc;tre, vendre et exporter davantage les bons aliments britanniques"</em>, a pr&eacute;cis&eacute; M. Gove.&nbsp;Son coll&egrave;gue de l'Int&eacute;rieur, Sajid Javid, a soulign&eacute; que <em>"ce projet pilote assurera aux agriculteurs un acc&egrave;s &agrave; la main-d'oeuvre saisonni&egrave;re dont ils ont besoin pour rester productifs et rentables durant les p&eacute;riodes d'activit&eacute; charg&eacute;es"</em>. Il fera ensuite l'objet d'une &eacute;valuation.</p><p>Cette annonce a &eacute;t&eacute; salu&eacute;e comme une <em>"victoire majeure"</em> par Minette Batters, pr&eacute;sidente du Syndicat national des agriculteurs (NFU), principal syndicat agricole. <em>"Les agriculteurs et les producteurs ont vu la main-d'oeuvre disponible se r&eacute;duire significativement au cours des derni&egrave;res ann&eacute;es, avec une p&eacute;nurie atteignant &agrave; ce stade 10% cette ann&eacute;e"</em>, a-t-elle soulign&eacute;.&nbsp;Mais pour British Summer Fruits, la principale organisation professionnelle des fruits rouges, la mesure est clairement insuffisante.</p><p>Ce nombre de 2.500 <em>"aura peu d'effet sur les manques auxquels les exploitations britanniques sont actuellement confront&eacute;es"</em>, a regrett&eacute; Nick Marston, le pr&eacute;sident du lobby de cette industrie n&eacute;cessitant quelque 30.000 travailleurs saisonniers chaque ann&eacute;e.</p><p><em>"Nos producteurs signalent des manques d'effectifs atteignant d&eacute;j&agrave; 10 &agrave; 20%, et environ 10.000 (travailleurs) sont n&eacute;cessaires d&egrave;s &agrave; pr&eacute;sent pour avoir un effet de soutien</em>" &agrave; notre activit&eacute;, a-t-il ajout&eacute;.</p>



Le Royaume-Uni a annoncé jeudi qu'il allait autoriser ses producteurs horticoles à recruter jusqu'à 2.500 travailleurs saisonniers hors UE par an en 2019-2020 afin de pallier la pénurie de main-d'oeuvre saisonnière, un problème exacerbé par le Brexit.


 Main-d'oeuvre :  le Royaume-Uni ouvre ses portes aux travailleurs saisonniers non-UE


<h2>Vous avez ouvert sept &eacute;coles de cuisine gra&shy;tuites pour redonner une seconde chance aux jeunes &eacute;loign&eacute;s de l'emploi. Comment est n&eacute;e cette id&eacute;e ?</h2><p>L'histoire de Cuisine mode d'emploi(s) est assez simple. En 2004, j'ai b&eacute;n&eacute;&shy;fici&eacute; d'un reportage dans Envoy&eacute; sp&eacute;cial qui ra&shy;contait mon parcours et les difficult&eacute;s que ren&shy;contraient les personnes d'extraction sociale modeste, issues des quartiers. &Eacute;norm&eacute;ment de gens m'ont &eacute;crit. Mais pour une personne qui sort de la cage d'escalier, il y en a 1 000 ou 10 000 autres qui n'ont pas l'opportunit&eacute; d'en sortir. Je voulais faire quelque chose. Je suis all&eacute; voir le Secours populaire fran&ccedil;ais, puis les Res&shy;tos du c&oelig;ur. J'ai rencontr&eacute; V&eacute;ronique Colucci et nous avons fait un livre de cui&shy;sine ensemble. On s'est aper&ccedil;u qu'il ser&shy;vait pour apprendre la cuisine quand on a un budget assez modeste, mais aussi comme support pour apprendre la langue fran&ccedil;aise. Je me suis dit que je tenais un truc pour la formation profes&shy;sionnelle dans les quartiers. J'ai repris le cadre qui m'a servi &agrave; moi : &laquo; Faire pour apprendre &raquo;. Dans ma scolarit&eacute;, au col&shy;l&egrave;ge, j'avais beaucoup de mal &agrave; &laquo; ap&shy;prendre pour faire &raquo;.</p><h2>Comment ces &eacute;coles fonctionnent-elles ?</h2><p>Nous allons &agrave; l'essentiel : 80 gestes de base, 90 recettes du patrimoine culinaire fran&ccedil;ais. Apr&egrave;s 12 semaines, vous arrivez au statut de commis de cuisine. &Ccedil;a a march&eacute; : on a 95 % de retour &agrave; l'emploi. Sur 1 500 personnes form&eacute;es en &Icirc;le-de- France, 11 personnes ont cr&eacute;&eacute; leur entreprise, alors qu'avant elles &eacute;taient en situation de pr&eacute;ca&shy;rit&eacute;. Ces personnes qu'on avait consid&eacute;r&eacute;es hors des &eacute;crans radar, qu'on avait assign&eacute;es &agrave; l'&eacute;chec, on s'aper&ccedil;oit qu'il y a une v&eacute;ritable dyna&shy;mique quand le cadre est pos&eacute;. Notre cadre, c'est un : le pass&eacute; des personnes ne nous int&eacute;&shy;resse pas. Deux : nous avons une r&egrave;gle qui est simple, RER, rigueur, engagement et r&eacute;gularit&eacute;. Les &eacute;l&egrave;ves doivent venir tous les jours et ne pas &ecirc;tre en retard, c'est la monnaie d'&eacute;change pour b&eacute;n&eacute;ficier de cette &eacute;cole gratuite.&nbsp;</p><h2>Est-ce votre parcours personnel qui vous a sensibilis&eacute; &agrave; l'importance de la formation ?</h2><p>Ce qui m'a sauv&eacute;, c'est le &laquo; faire pour apprendre &raquo;. Quand j'&eacute;tais chez les Compagnons du devoir, les anciens m'ont dit : &laquo; On est une entreprise, il faut produire. On verra plus tard pour la scolarit&eacute;, on va d'abord te confier une mission. &raquo; Ma mis&shy;sion quand j'&eacute;tais jeune apprenti, c'&eacute;tait de faire de la cr&egrave;me p&acirc;tissi&egrave;re, puis de la p&acirc;te &agrave; choux. Puis un jour, on m'a demand&eacute; de diviser les re&shy;cettes, car il y avait moins de clients. &Ccedil;a piquait un peu les yeux ! Un ancien m'a dit : &laquo;ce n'est pas compliqu&eacute;, on va le faire ensemble... &raquo; Au fur et &agrave; mesure, je suis pass&eacute; de &laquo; comment je devais apprendre &raquo; &agrave; &laquo; pourquoi &raquo;. Ces formations donnent du sens, encore plus aujourd'hui avec l'outil num&eacute;rique.</p><h2>L'enseignement agricole est parfois consi&shy;d&eacute;r&eacute; comme une voie de garage. Comment changer le regard de la soci&eacute;t&eacute; sur la forma&shy;tion professionnelle ?</h2><p>C'est tr&egrave;s simple, &ccedil;a vient de la branche. Les acteurs doivent s'asseoir autour d'une table, se dire : &laquo; Qu'est-ce que j'at&shy;tends d'un jeune ouvrier agricole, comment je vais l'aider &agrave; s'&eacute;panouir ? &raquo; Il faut prendre la base, regarder ce qu'il est absolument n&eacute;cessaire de conna&icirc;tre, l&agrave; aussi &laquo; faire pour apprendre &raquo;. &Agrave; la branche de red&eacute;finir un cahier des charges beaucoup plus pr&eacute;cis. L'acc&egrave;s &agrave; la formation professionnelle doit &ecirc;tre beaucoup plus rapide et simplifi&eacute;.&nbsp;</p><h2>L'attractivit&eacute; du m&eacute;tier rentre aussi en ligne de compte...</h2><p>Dans le quartier o&ugrave; je suis n&eacute;, les jeunes n'ont pas acc&egrave;s &agrave; l'agriculture. Ils ne la connaissent m&ecirc;me pas. Ils ne savent pas ce qu'est une vache. Pour eux, le lait est en brique dans un supermarch&eacute;. &Ccedil;a veut aussi dire que le monde de l'agriculture ne s'int&eacute;resse pas aux possibilit&eacute;s qu'il y a dans ces quartiers. Et sur&shy;tout, comme dans ma branche, on ne sait pas mettre en valeur ce que va &ecirc;tre l e m &eacute;tier. Quelqu'un qui rentre dans une fili&egrave;re, il faut pou&shy;voir lui demander o&ugrave; il se voit dans deux ans et lui dire comment on va l'aider &agrave; s'&eacute;panouir. On a besoin de cette projection pour se dire : &laquo; Ce m&eacute;tier est totalement &eacute;panouissant. &raquo; La forma&shy;tion professionnelle est faite pour faire des hommes libres. Quand on appuie sur ce bouton, cela vous oblige &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir dans toutes les direc&shy;tions. Quelle agriculture voulons-nous pour de&shy;main ? Avec quel type d'entreprises agricoles ?&nbsp;</p><h2>Vous travaillez justement avec le Centre fran&ccedil;ais d'innovation culinaire (CFIC) sur l'avenir de notre alimentation...</h2><p>D'ici 2050, il faudra nourrir plus d'individus. J'entends &ccedil;a. Mais avec la m&ecirc;me quantit&eacute; d'eau, &ccedil;a va poser probl&egrave;me. Je pense que notre alimentation, ce sera 80 % de prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales et 20 % de pro&shy;t&eacute;ines animales. C'est ce que je fais dans mes restaurants. &Ccedil;a a du sens pour demain, parce que, l&agrave;, on va pouvoir nourrir plus d'individus sur cette plan&egrave;te.&nbsp;</p><h2>&Ccedil;a veut dire moins d'&eacute;leveurs ? </h2><p>Non, je suis s&ucirc;r qu'on aura quasiment autant d'&eacute;leveurs. Ceux qui doivent partir partiront, ceux qui ont envie de faire de la qualit&eacute; resteront. Moi, je cherche de la salers tout le temps. Je cherche de la blonde d'Aquitaine de qualit&eacute; tout le temps, de la limou&shy;sine tout le temps. Il y a &agrave; peine vingt ans, il fallait sept ans pour faire un b&oelig;uf de Bazas. Au&shy;jourd'hui, en quatre ans, c'est pli&eacute;. Je pr&eacute;f&egrave;re at&shy;tendre un peu plus, avoir une viande de meilleure qualit&eacute; et je suis pr&ecirc;t &agrave; la payer plus cher. Les &eacute;leveurs, au lieu de faire 200 t&ecirc;tes, ils en feront peut-&ecirc;tre 60. Mais on aura une meilleure qualit&eacute;. C'est pour &ccedil;a que je pense qu'il n'y aura pas de pertes d'agriculteurs.&nbsp;</p><h2>Quel bilan tirez-vous des &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation (EGA) ?</h2><p>Comme tout le monde, on a &eacute;t&eacute; un peu consult&eacute;s. On a fait les &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation, bravo. Maintenant, on en fait quoi ? Comment, avec les agriculteurs et les consommateurs, sommes-nous capables de mettre en place une &eacute;chelle de valeur ? Tout simplement, il faudrait qu'il y ait sur chaque pa&shy;quet une &eacute;chelle de 0 &agrave; 10 ou de 0 &agrave; 100 qui montre l'impact social et environnemental du produit. Il faut aider le consommateur &agrave; entrevoir facilement ce que c'est qu'un bon produit. Le principe, ce n'est pas de chercher des cou&shy;pables, mais des solutions. Et de dire : &laquo; On est pr&ecirc;ts &agrave; aider les acteurs de ces fili&egrave;res, l'agricul&shy;teur, on est pr&ecirc;ts &agrave; lui payer le juste prix qu'il faut pour avoir cette qualit&eacute;. &raquo; Pourquoi ? Parce que c'est un domaine de sant&eacute; publique.&nbsp;</p><h2>Pouvez-vous donner un exemple ?</h2><p>Il n'y a pas longtemps, avec le CFIC, on nous a demand&eacute; : &laquo; Vous, chefs, est-ce que vous acceptez de faire une nouvelle sauce tomate avec votre t&ecirc;te des&shy;sus ? Parce qu'on a souvent des exc&eacute;dents de tomate &agrave; cause de la tomate du Maroc qui fait chuter les cours &raquo;. Mais non ! Au contraire, il faut faire de la tomate de qualit&eacute;, la vendre dans notre propre circuit et avec une &eacute;chelle de valeur. Il y a de la tomate marocaine. Mais nous, en France, on produit une tomate avec un meilleur impact social et environnemental. Elle n'est pas &agrave; 2 &euro; de plus, mais peut-&ecirc;tre seulement &agrave; 50 ct d'&euro; de plus.</p><h2>Vous pr&ocirc;nez la mont&eacute;e en gamme pour tous les agriculteurs ?</h2><p>Pour &ecirc;tre tranquille avec la concurrence, il faut faire de la qualit&eacute;. C'est le seul truc qui vous prot&egrave;ge. Vous &ecirc;tes inattaquables. L'&eacute;co&shy;nomie de la qualit&eacute;. Il faut donner de la valeur ajout&eacute;e &agrave; la production. Prenez l'exemple du pain : une baguette &agrave; 80 ct d'&euro;, &ccedil;a n'a pas de sens. Une ba&shy;guette &agrave; 1,20 &euro;, &ccedil;a a du sens. L'agriculteur qui produit le bl&eacute; est pay&eacute; correctement, il entre&shy;tient la terre qu'il transmettra, la fili&egrave;re artisanale est prot&eacute;g&eacute;e et le consommateur s'y retrouve. C'est la r&egrave;gle des 3W : Win pour le consomma&shy;teur, Win pour l'entreprise agricole et Win pour les gens qui travaillent dans la fili&egrave;re. Ce qui a tu&eacute; l'agriculture fran&ccedil;aise et ab&icirc;m&eacute; l'artisanat fran&shy;&ccedil;ais, c'est l'id&eacute;e du low cost. Et &agrave; force d'avoir cru au low cost, le consommateur a perdu cette capacit&eacute; &agrave; bien se nourrir. Il faut r&eacute;aligner les pla&shy;n&egrave;tes. Il faut repenser tout &ccedil;a, avec des circuits beaucoup plus courts. Sinon, c'est Amazon qui le fera. Ils iront chercher le produit et ils le livre&shy;ront aux plus ais&eacute;s, c'est &ccedil;a qui va se produire. Si on veut nourrir tout le monde dans de bonnes conditions et dans un souci de sant&eacute; publique, il faut se mettre en action maintenant.&nbsp;</p><h2>Malgr&eacute; les EGA, la guerre des prix dans les grandes surfaces n'a pas encore cess&eacute;...</h2><p>La grande distribution, aujourd'hui, elle ne s'inqui&egrave;te pas des produits, h&eacute;las. Elle s'inqui&egrave;te de sa lo&shy;gistique qui est en train de mourir. Amazon ra&shy;ch&egrave;te des cha&icirc;nes de magasins, les plateformes de logistique vont &ecirc;tre compl&egrave;tement repens&eacute;es en moins de dix ans... Mais avec l'&eacute;chelle de va&shy;leur, tout le monde va trouver son compte. La grande distribution, vous pouvez compter sur elle, elle va rebondir. Elle va se red&eacute;ployer en marques moins h&eacute;g&eacute;moniques, elle va fermer certains centres pour en rouvrir d'autres plus petits. Elle va revenir au c&oelig;ur des quartiers, elle va retrouver de la proximit&eacute;. Sur les produits, aujourd'hui, les grandes surfaces et l'agroali&shy;mentaire sont oblig&eacute;s de faire du cosm&eacute;tique.&nbsp;</p><h2>C'est-&agrave;-dire ?</h2><p>Il n'y a pas longtemps, une marque de produits laitiers m'a demand&eacute; de les accompagner sur leur green label. Je leur de&shy;mande : &laquo; Qu'&ecirc;tes-vous pr&ecirc;ts &agrave; sacrifier dans votre &eacute;cosyst&egrave;me pour aller dans cette d&eacute;&shy;marche ? &raquo; Ils me r&eacute;pondent : &laquo; Non, ce serait bien que vous fassiez juste des films, qu'on vous voie avec un agriculteur caresser une vache... &raquo; Mais non, aucun int&eacute;r&ecirc;t ! Au contraire, on va construire une fili&egrave;re, on va aller voir 200, 300 producteurs de lait, on va commencer &agrave; faire un produit premium. &Ccedil;a, j'y crois, parce que &ccedil;a aide l'entreprise &agrave; aller vers ce green label qu'elle mettra s&eacute;rieusement sept ou huit ans &agrave; obtenir. Mais ce ne sera pas juste de la comm'.</p><h2>Cette proposition d'&eacute;chelle de valeur n'a pas &eacute;t&eacute; reprise dans le cadre des EGA...</h2><p>Non, et je m'en suis ouvert au ministre de l'Agriculture. Je lui ai dit que la France devait &ecirc;tre capable de por&shy;ter &agrave; Bruxelles l'id&eacute;e d'une &eacute;chelle de valeur et de dire que tous les produits qui rentreront sur le sol fran&ccedil;ais devront r&eacute;pondre &agrave; ce cahier des charges. Si on est capables de proposer &ccedil;a &agrave; Bruxelles avec les forces de l'agriculture, ils vont suivre. Ce n'&eacute;tait pas une priorit&eacute;. Mais n'atten&shy;dons pas que ce soit l'&Eacute;tat qui le fasse ! Soyons force de propositions. N'importe quel chef, n'im&shy;porte quelle personne li&eacute;e &agrave; la fili&egrave;re alimentaire peut dire : &laquo; Nous, on y va. &raquo; Arr&ecirc;tons le d&eacute;bat politique, qui n'int&eacute;resse plus les jeunes, et met&shy;tons-nous en action. On va probablement se tromper, mais on y arrivera. Pour &ccedil;a, il faut trois pieds. Il faut &ecirc;tre des r&ecirc;veurs, ce que je suis quand je vous parle de &ccedil;a. Il faut &ecirc;tre capable de mettre &ccedil;a sur pied financi&egrave;rement. Et enfin, il faut trouver le d&eacute;bouch&eacute; pour ces produits. Mais c'est facile ! Et je suis s&ucirc;r que, dans moins de dix ans, on recr&eacute;e de l'emploi dans ce type d'agricul&shy;ture. Il faut le faire s&eacute;rieusement, non plus en cherchant des coupables, mais en cherchant des solutions. Sinon, on continuera toujours dans la strat&eacute;gie du bouc &eacute;missaire.&nbsp;</p><h2>Vous pensez que l'&eacute;tiquetage suffira &agrave; changer les habitudes d'achat des consommateurs ?</h2><p>/Le consommateur ne regarde pas les &eacute;tiquettes. Mais il suffit d'une toute petite &eacute;chelle de 0 &agrave; 10 ou de 0 &agrave; 100. Le but est d'aider tout le monde, agricul&shy;teurs, industriels, consommateurs, &agrave; progresser. Cette &eacute;chelle de valeur est essentielle pour faire du consommateur militant. Et si on ne fait pas du consommateur militant, vous, agriculteurs, et nous, hommes d'alimentation, on est mal barr&eacute;s. Au&shy;jourd'hui, ce qui est int&eacute;ressant, c'est que le public est pr&ecirc;t &agrave; court-circuiter le politique et le monde syndical pour parler en one to one avec l'agricul&shy;teur. Le client comprend de mieux en mieux que manger, c'est se restaurer. Quand vous restaurez un meuble ou un b&acirc;timent, c'est pour lui redonner son flamboyant d'antan ou pour qu'il tienne debout encore des d&eacute;cennies. C'est &ccedil;a la base de l'agricul&shy;ture et des m&eacute;tiers de l'alimentation.&nbsp;</p><h2>L'agriculture devrait donc jouer la carte de la sant&eacute; des consommateurs ?</h2><p>L'agriculture, au&shy;jourd'hui, elle est l&agrave; pour prot&eacute;ger notre sant&eacute;. Apr&egrave;s-guerre, elle &eacute;tait l&agrave; pour qu'on ne manque pas de nourriture. Maintenant, on revient &agrave; un peu plus de sagesse. Il y a la pand&eacute;mie de dia&shy;b&egrave;te, la plupart des gens sont en surpoids... Tout &ccedil;a, on a compris que c'&eacute;tait li&eacute; &agrave; notre alimenta&shy;tion. Donc, il faut redonner du sens &agrave; l'alimenta&shy;tion. Manger mieux et manger moins, c'est comme &ccedil;a qu'on va r&eacute;&eacute;quilibrer les choses. Et je crois que c'est bien parti parce que ce qui in&shy;qui&egrave;te le plus le genre humain, c'est de mourir. En redonnant du sens &agrave; l'agriculture, on redonne du sens &agrave; la consommation.&nbsp;</p><h2>Les restaurateurs peuvent-ils &ecirc;tre un levier pour d&eacute;velopper votre projet d'&eacute;chelle de valeur ?</h2><p>L'&eacute;chelle de valeur, elle viendra de l'agri&shy;culture. Et c'est nous qui allons-nous brancher l&agrave;-dessus. Mes entreprises sont certifi&eacute;es Haute qualit&eacute; environnementale (HQE). Tous les ans, je suis contr&ocirc;l&eacute; et on me demande o&ugrave; est mon fournisseur, comment il me livre le produit, si j'ai visit&eacute; son exploitation, etc. Tout le monde a d&eacute;j&agrave; compris cette d&eacute;marche, il suffit juste aujourd'hui d'acc&eacute;l&eacute;rer un peu plus. Mais c'est aux agricul&shy;teurs de dire : &laquo; Nous savons quel type d'agricul&shy;ture il faut pour cette plan&egrave;te &raquo;. Et au consomma&shy;teur de dire : &laquo; Moi, je suis pr&ecirc;t &agrave; payer pour &ccedil;a. &raquo; Ensuite, les commer&ccedil;ants vont s'adapter, parce que le commer&ccedil;ant doit vendre ce que le client veut. Le socle fort, c'est l'agriculteur, c'est ce cerveau collectif que doit &ecirc;tre l'agriculture.&nbsp;</p><h2>Quel message voulez-vous faire passer aux jeunes agriculteurs ?</h2><p>Il y a toute une g&eacute;n&eacute;ration de jeunes agriculteurs, une task force qui en train de s'installer. Ils se disent : &laquo; On ne veut plus voir nos parents souffrir, on va reprendre la ferme, mais autrement. &raquo; Comme pour la plupart ils ont fait des &eacute;tudes, ils ont compris qu'on les a men&eacute;s en bateau quand on leur a dit : &laquo; &Agrave; ce prix-l&agrave;, votre production ne se vendra pas. &raquo; Mais si, &ccedil;a se ven&shy;dra ! Si vous me garantissez un lait non fractur&eacute; pr&egrave;s de chez moi, je l'ach&egrave;te. Encore plus si vous pouvez me le livrer, alors l&agrave; c'est encore mieux. Il y a aussi tout un tas de productions &agrave; relancer. Je cherche partout de la farine de pois chiche pro&shy;duite en France. Je n'en trouve pas. Du s&eacute;same, idem. Il y a des demandes sp&eacute;cifiques qui peuvent parfaitement rentrer dans le programme agricole fran&ccedil;ais. Ce que je dis aux jeunes agriculteurs ? Vous avez int&eacute;r&ecirc;t &agrave; vous rapprocher du monde de l'alimentation qui veut faire de la qualit&eacute;. Au&shy;jourd'hui, tout le monde est pr&ecirc;t &agrave; le faire sans tomber dans cette qualit&eacute; cosm&eacute;tique, parce qu'on est au bout du syst&egrave;me. Je crois au cerveau collectif. Montez vos propres coop&eacute;ratives, mu&shy;tualisez vos comp&eacute;tences et vous allez voir que c'est vous qui avez le pouvoir.</p><p style="text-align:right;">Article JAMAG n&deg; 749/2018&nbsp;</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Rien ne pr&eacute;disposait Thierry Marx &agrave; devenir le chef aux&nbsp;deux &eacute;toiles et aux cinq saisons de Top chef. Apr&egrave;s une&nbsp;enfance &agrave; M&eacute;nilmontant&nbsp; (Paris), ses parents partent en&nbsp;banlieue lorsqu&#039;il est au coll&egrave;ge. &laquo; J&#039;allais de mauvaises&nbsp;notes en mauvaises notes. Je d&eacute;crochais. Je n&#039;allais
plus &agrave; l&#039;&eacute;cole &raquo; raconte-t-il &agrave; l&#039;Humanit&eacute;. Moi, je voulais&nbsp;entrer &agrave; l&#039;&eacute;cole h&ocirc;teli&egrave;re. Mais le type qui s&#039;occupait de&nbsp;mon orientation m&#039;a dit : &quot;Non, ce n&#039;est pas pour vous&quot;. &raquo;&nbsp;Une spirale de l&#039;&eacute;chec qu&#039;il parvient &agrave; briser gr&acirc;ce au&nbsp;sport (boxe, judo) et aux Compagnons du devoir.
R&ecirc;vant de voyages, le jeune Thierry Marx s&#039;engage ensuite&nbsp;comme parachutiste dans l&#039;infanterie de marine.&nbsp;De retour en France, il obtient son CAP de cuisine, puis frappe&nbsp;&ndash; au culot &ndash; aux portes des grands restaurants : Ledoyen,&nbsp;Taillevent, Jo&euml;l Robuchon... Avant de s&#039;installer comme chef&nbsp;et de d&eacute;crocher deux &eacute;toiles au Guide Michelin. Thierry Marx&nbsp;officie aujourd&#039;hui aux cuisines du Mandarin oriental (Paris),&nbsp;tout en multipliant les projets personnels : &eacute;coles de cuisine&nbsp;gratuites, recherches sur la gastronomie mol&eacute;culaire ou&nbsp;encore ouverture d&#039;un restaurant dans un h&ocirc;pital lyonnais</p>
</aside>




Montée en gamme, étiquetage sur l’impact environnemental et social des produits... Thierry MARX milite pour une échelle de valeur qui montre aux consommateurs les avantages du made in France. Une démarche qui doit venir de la profession agricole, qu’il incite à s’organiser.


Alimentation : pour le chef doublement étoilé, la qualité est l'avenir de l'agriculture


<p>Pr&eacute;sent dans les domaines du travail du sol (charrues, d&eacute;compacteurs, d&eacute;chaumeurs), du semis (en ligne et monograine) et de la pulv&eacute;risation, Lemken (1400 employ&eacute;s, 360 M &euro; dont 77 % &agrave; l'export) vient de faire l'acquisition du constructeur n&eacute;erlandais Steketee. Celui-ci est sp&eacute;cialis&eacute; dans les mat&eacute;riels de binage et propose &eacute;galement des outils de travail du sol (charrues, sous-soleuses) sous la marque Rumptstad, &eacute;galement reprise par Lemken, ce qui n'est pas le cas de la troisi&egrave;me activit&eacute; de l'entreprise, &agrave; savoir les syst&egrave;mes de ventilation pour grains sous l'entit&eacute; Agroventilation.</p><h2>Guidage high-tech</h2><p>Steketee con&ccedil;oit une large gamme de bineuses et sarcleuses destin&eacute;es aux esp&egrave;ces c&eacute;r&eacute;ali&egrave;res et maraich&egrave;res. Certaines d'entre elles embarquent des technologies high-tech en mati&egrave;re de guidage, telle la reconnaissance d'image. Elles sont ainsi garantes de s&eacute;lectivit&eacute; et de productivit&eacute; de chantier, deux crit&egrave;res essentiels en mati&egrave;re de d&eacute;sherbage m&eacute;canique. La bineuse int&eacute;grale (inter-rang et inter-plants) IC Weeder destin&eacute;es aux cultures maraich&egrave;res est embl&eacute;matique du savoir-faire de Steketee. Dot&eacute;e de cam&eacute;ras num&eacute;riques dans la partie ant&eacute;rieures, son processeur analyse les images et agit ind&eacute;pendamment sur une double rang&eacute;e d'&eacute;l&eacute;ments bineurs&nbsp;: socs bineurs inter-rangs, lames sarcleuses inter-plants. Le tout jusqu'&agrave; une vitesse de 5 km/h, y compris la nuit gr&acirc;ce &agrave; l'adjonction de LED. La cam&eacute;ra IC Light est aussi mise &agrave; profit sur les bineuses pour grandes cultures, assurant un binage de pr&eacute;cision dans des c&eacute;r&eacute;ales sem&eacute;es &agrave; 15 cm, jusqu'&agrave; 20 km/h. Steketee d&eacute;veloppe par ailleurs des &eacute;quipements destin&eacute;s &agrave; pulv&eacute;riser en localis&eacute;, sans cache, sous cache ou entre caches.</p><h2>Investissement strat&eacute;gique</h2><p>En faisant l'acquisition de Steketee, Lemken r&eacute;alise trois op&eacute;rations en une&nbsp;: diversification de catalogue produits, ma&icirc;trise de nouvelles technologies, r&eacute;ponse &agrave; l'&eacute;volution du march&eacute;. &laquo;&nbsp;L'acceptabilit&eacute; de l'utilisation des produits chimiques par les entreprises et les agriculteurs diminue&nbsp;&raquo;, souligne Anthony van der Ley, directeur g&eacute;n&eacute;ral de Lemken, cit&eacute; dans le communiqu&eacute;. &laquo;&nbsp; La r&eacute;sistance des adventices, des maladies et des ravageurs aux produits phytosanitaires augmente r&eacute;guli&egrave;rement et de nouvelles substances actives ne voient quasiment plus le jour. Les exigences r&eacute;glementaires deviennent plus contraignantes, il faut donc trouver des solutions de rechange efficaces&nbsp;&raquo;.</p>



L’entreprise néerlandaise conçoit des bineuses multi-espèces aptes à désherber dans l’inter-rang mais aussi sur le rang. Elle développe également des techniques de désherbage ciblé.


Lemken rachète Steketee, spécialiste du binage


<p><em>"Les n&eacute;gociations entre les Etats-Unis et le Canada se poursuivent. Il n'y&nbsp;a eu aucune concession de la part du Canada sur l'agriculture"</em>, a d&eacute;clar&eacute; le&nbsp;repr&eacute;sentant am&eacute;ricain au Commerce (USTR) Robert Lighthizer dans un court&nbsp;communiqu&eacute; alors que les discussions ont repris vendredi matin avec la&nbsp;d&eacute;l&eacute;gation canadienne dirig&eacute;e par la ministre des Affaires &eacute;trang&egrave;res Chrystia&nbsp;Freeland.&nbsp;</p><p>Le secteur laitier canadien est actuellement en grande partie exclu de&nbsp;l'Al&eacute;na et le Premier ministre canadien Justin Trudeau n'a eu de cesse&nbsp;d'afficher sa volont&eacute; de d&eacute;fendre <em>"la gestion de l'offre"</em>.&nbsp;Ce syst&egrave;me contr&ocirc;le la production et le prix du lait, des oeufs et de la&nbsp;volaille produits par les &eacute;leveurs canadiens, gr&acirc;ce &agrave; des quotas annuels et &agrave;&nbsp;des taxes &agrave; l'importation atteignant 275%.&nbsp;Le syst&egrave;me mis en place dans les ann&eacute;es 1970 assure des revenus stables et&nbsp;pr&eacute;visibles aux fermiers canadiens.&nbsp;Les Etats-Unis, dont la production de lait est exc&eacute;dentaire, souhaitent un&nbsp;plus grand acc&egrave;s au march&eacute; canadien et r&eacute;clament le d&eacute;mant&egrave;lement de la&nbsp;gestion de l'offre.</p><p><em>"Nous rempla&ccedil;ons l'Al&eacute;na par un accord commercial avec le Mexique de toute&nbsp;</em><em>beaut&eacute; et flambant neuf et, au moment o&ugrave; je vous parle, avec le Canada"</em>, avait&nbsp;lanc&eacute; le pr&eacute;sident am&eacute;ricain Donald Trump jeudi dans la soir&eacute;e lors d'un&nbsp;meeting &eacute;lectoral dans l'Indiana.&nbsp;Il avait n&eacute;anmoins pr&eacute;venu: <em>"il faut qu'ils se d&eacute;barrassent de ces&nbsp;</em><em>barri&egrave;res et de ces tarifs douaniers"</em> faisant alors sans doute allusion au&nbsp;r&eacute;gime de protection du secteur laitier canadien, qu'il a d&eacute;nonc&eacute; &agrave; de&nbsp;nombreuses reprises. &nbsp;</p><p>Au Canada, certains experts ont &eacute;voqu&eacute; la possibilit&eacute; que le gouvernement&nbsp;canadien accepte comme ultime compromis, tout en pr&eacute;servant son syst&egrave;me,&nbsp;d'ouvrir une plus grande part de son march&eacute; aux importations am&eacute;ricaines,&nbsp;comme il l'a fait lors de la conclusion de l'Accord &eacute;conomique et commercial&nbsp;global (Ceta) avec l'Union europ&eacute;enne.&nbsp;Mais cette question fait d&eacute;bat au Canada, notamment au Qu&eacute;bec qui concentre&nbsp;<br>une grande partie des &eacute;leveurs laitiers du pays. A quelques semaines&nbsp;d'&eacute;lections l&eacute;gislatives dans la province, et &agrave; un an des l&eacute;gislatives&nbsp;f&eacute;d&eacute;rales,le Premier ministre lib&eacute;ral du Qu&eacute;bec Philippe Couillard a pr&eacute;venu&nbsp;Justin Trudeau qu'il s'exposait &agrave; de <em>"graves cons&eacute;quences politiques"</em> s'il&nbsp;reculait sur la gestion de l'offre.</p><p>La ren&eacute;gociation de l'Al&eacute;na, qui lie Etats-Unis, Canada et Mexique, ont&nbsp;commenc&eacute; il y a plus d'un an.&nbsp;Donald Trump a annonc&eacute; avoir trouv&eacute; un accord de principe avec le Mexique&nbsp;et depuis mardi, les Etats-Unis n&eacute;gocient jour et nuit avec la partie&nbsp;canadienne.&nbsp;Cet accord, entr&eacute; en vigueur en 1994, a permis de doper les &eacute;changes&nbsp;commerciaux entre les trois pays qui se chiffrent en centaines de milliards de&nbsp;dollars chaque ann&eacute;e.</p>



Le Canada n'a fait "aucune concession" dans le secteur agricole dans le cadre des négociations pour moderniser l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna), a indiqué vendredi l'administration Trump, qui souhaite qu'Ottawa abandonne notamment tout ou partie de son système de protection des producteurs de lait.


Aléna: Ottawa n'a fait "aucune concession sur l'agriculture"


<p><em>"Je regrette cette d&eacute;mission"</em>, a affirm&eacute; M. Travert lors d'un point presse&nbsp;en marge d'une visite aux abattoirs Puigrenier, &agrave; Montlu&ccedil;on (Allier).&nbsp;<em>"Il faut arr&ecirc;ter aussi de vouloir opposer l'&eacute;cologie et l'agriculture"</em>, a&nbsp;martel&eacute; M. Travert, interrog&eacute; sur ses divergences de vues avec Nicolas Hulot,&nbsp;qui pour sa part avait pourtant affich&eacute; &agrave; plusieurs reprises ses d&eacute;saccords&nbsp;avec le ministre de l'Agriculture.</p><h2>Des objectifs <em>"communs"</em></h2><p>M. Travert a cit&eacute; des avanc&eacute;es r&eacute;alis&eacute;es en mati&egrave;re de lutte contre&nbsp;<em>"l'artificialisation des sols"</em> visant &agrave; enrayer la disparition acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e de la&nbsp;biodiversit&eacute;, ou encore sur <em>"la question de la restauration collective"</em> qui&nbsp;pr&eacute;voit l'introduction de 20% de produits bio dans la restauration collective&nbsp;d&egrave;s 2020.&nbsp;<em>"Nos objectifs &eacute;taient communs"</em>, affirme le ministre de l'Agriculture,&nbsp;relevant que <em>"les moyens peut-&ecirc;tre pour y parvenir n'&eacute;taient pas forc&eacute;ment les&nbsp;m&ecirc;mes"</em>.&nbsp;</p><h2>Interdiction du glyphosate</h2><p>Les deux ministres se sont oppos&eacute;s d&egrave;s le d&eacute;but sur le maintien de&nbsp;l'interdiction des insecticides de la famille des n&eacute;onicotino&iuml;des, accus&eacute;s&nbsp;d'&ecirc;tre notamment responsables du d&eacute;clin des abeilles, avant que le Premier&nbsp;ministre tranche en donnant raison &agrave; Nicolas Hulot.&nbsp;Le renouvellement de la licence du glyphosate a&nbsp;&eacute;galement cristallis&eacute; les tensions entre les deux hommes. Nicolas Hulot avait&nbsp;affich&eacute; sa d&eacute;termination &agrave; interdire le produit en France d'ici trois ans,&nbsp;quand son coll&egrave;gue de l'Agriculture plaidait pour cinq &agrave; sept ans. Un&nbsp;calendrier d'interdiction du glyphosate n'a toujours pas &eacute;t&eacute; inscrit dans la&nbsp;loi.</p>



Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a "regretté" mercredi la démission de Nicolas Hulot du gouvernement, estimant avoir réalisé "de bonnes avancées" avec l'ancien ministre de la transition écologique et solidaire au cours de ces quinze derniers mois.


Stéphane Travert "regrette" la démission de Hulot et salue de "bonnes avancées"


<p>Bayer, en passe d'avaler Monsanto apr&egrave;s avoir boucl&eacute; ce mariage historique&nbsp;pour 63 milliards de dollars (54 millions d'euros), a mis &agrave; jour le dernier&nbsp;chiffre circulant sur ces proc&eacute;dures, qui &eacute;tait <em>"d'environ 5000".</em></p><p><em>"A la fin juillet, environ 8.000 requ&ecirc;tes avaient &eacute;t&eacute; d&eacute;pos&eacute;es aux&nbsp;Etats-Unis"</em> &agrave; propos du glyphosate, a indiqu&eacute; lors d'une conf&eacute;rence&nbsp;t&eacute;l&eacute;phonique Werner Baumann, le patron de Bayer, d&eacute;termin&eacute; &agrave; <em>"d&eacute;fendre&nbsp;&eacute;nergiquement"</em> ce produit.</p><p>Monsanto a &eacute;t&eacute; condamn&eacute; d&eacute;but ao&ucirc;t, par un tribunal californien, &agrave;&nbsp;indemniser un jardinier atteint d'un cancer incurable, pour ne pas l'avoir&nbsp;suffisamment inform&eacute; de la dangerosit&eacute; de son herbicide au glyphosate, le&nbsp;RoundUp.</p><p>Ce jugement retentissant a imm&eacute;diatement fait plonger en Bourse Bayer,&nbsp;mettant en lumi&egrave;re l'important risque juridique associ&eacute; au rachat de Monsanto,&nbsp;dont le groupe allemand a d&eacute;but&eacute; l'int&eacute;gration la semaine derni&egrave;re.</p><p>Mais Bayer mart&egrave;le depuis que <em>"rien n'a chang&eacute;"</em> dans sa strat&eacute;gie et ses&nbsp;objectifs, et qu'il demeure <em>"tr&egrave;s optimiste pour l'avenir de son activit&eacute;"</em>,&nbsp;bas&eacute;e sur le r&ocirc;le croissant de la chimie dans l'agriculture, a r&eacute;p&eacute;t&eacute; jeudi M.&nbsp;Baumann.</p><p>Le groupe de Leverkusen, qui a jet&eacute; ses propres forces dans la bataille&nbsp;judiciaire, esp&egrave;re que le jugement de San Francisco sera invalid&eacute; en appel et&nbsp;r&eacute;p&egrave;te que de nombreuses &eacute;tudes scientifiques concluent &agrave; l'innocuit&eacute; du&nbsp;glyphosate.</p><p>A la Bourse de Francfort, le titre Bayer l&acirc;chait encore 1,79% &agrave; 81,94 euros&nbsp;jeudi vers 15H00 GMT, portant &agrave; 20% son recul depuis le d&eacute;but de l'ann&eacute;e.</p>



Environ 8.000 requêtes judiciaires visent actuellement l'herbicide au glyphosate de Monsanto aux Etats-Unis, récemment condamné à verser 289 millions de dollars à un jardinier qui utilisait ce produit, a annoncé jeudi le chimiste allemand Bayer.


Glyphosate: 8.000 procédures aux Etats-Unis contre Monsanto (Bayer)


<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">Foule &agrave; la Bastille pour la vente solidaire de fruits et l&eacute;gumes au juste prix avec les agriculteurs du <a href="https://twitter.com/hashtag/Modef?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#Modef</a> et les militants <a href="https://twitter.com/PCF?ref_src=twsrc%5Etfw">@PCF</a> <br>La solidarit&eacute; et la juste r&eacute;mun&eacute;ration des agriculteurs en actes <a href="https://t.co/LrsUH1avKF">pic.twitter.com/LrsUH1avKF</a></p>&mdash; Jacques Baudrier (@jacquesbaudrier) <a href="https://twitter.com/jacquesbaudrier/status/1032174617262215170?ref_src=twsrc%5Etfw">22 ao&ucirc;t 2018</a></blockquote>
<script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
<h2><em>"Ras le bol des grandes surfaces"</em></h2><p>Le grossiste lui ach&egrave;te ses melons entre 25 et 50 centimes la pi&egrave;ce, quand&nbsp;elle ne peut pas gagner sa vie en dessous d'un euro la pi&egrave;ce. Du coup, elle&nbsp;vend en direct sur les march&eacute;s ou dans la restauration. Plus rentable.&nbsp;Impossible toutefois de se passer de la grande distribution, qui assure&nbsp;l'&eacute;norme majorit&eacute; de la vente de produits frais en France.&nbsp;M&ecirc;me le Modef, qui organise cette manifestation depuis pr&egrave;s de trente ans&nbsp;chaque ann&eacute;e &agrave; Paris, en convient.&nbsp;<em>"Nous n'avons jamais demand&eacute; la fermeture des supermarch&eacute;s, simplement nous&nbsp;voulons qu'ils ach&egrave;tent nos produits &agrave; des prix corrects"</em>, fait valoir Raymond&nbsp;Girardi, vice-pr&eacute;sident du syndicat et exploitant dans le Lot-et-Garonne, qui&nbsp;craint une <em>"disparition"</em> pure et simple des producteurs si rien n'est fait.</p><p>S'excusant que les prunes d'Ente -celles qui servent &agrave; produire les&nbsp;pruneaux d'Agen- soient un peu trop m&ucirc;res, il lance une autre fl&egrave;che vers ceux&nbsp;qui <em>"obligent les producteurs &agrave; cueillir toujours plus vert".&nbsp;"Si on livre les fruits et l&eacute;gumes &agrave; point, les supermarch&eacute;s ne payent pas&nbsp;la coop&eacute;rative, donc les agriculteurs"</em>, explique-t-il. <em>"C'est courant&nbsp;d'entendre +vous nous avez livr&eacute; 5 palettes, on ne vous en paie que trois+"</em>.&nbsp;Martine Houot, elle, est contente. Elle repart chez elle, de l'autre c&ocirc;t&eacute;&nbsp;de Paris, son v&eacute;lo charg&eacute; de pommes de terre et de melons.&nbsp;<em>"Les grandes surfaces, j'en ai ras-le-bol, il faut voir tout ce qu'ils&nbsp;jettent &agrave; la poubelle chaque jour, et leurs prix"</em>, indique-t-elle &agrave; l'AFP.&nbsp;<em>"Sans compter que les fruits import&eacute;s qu'on y trouve sont souvent trait&eacute;s avec&nbsp;des pesticides interdits en France."</em>&nbsp;</p><h2>R&egrave;gle du jeu</h2><p><em>"Dire la v&eacute;rit&eacute; sur les fruits et l&eacute;gumes import&eacute;s",</em> c'est la grande&nbsp;affaire du Modef, syndicat de tradition communiste.&nbsp;Raymond Girardi trouve "normal" qu'un certain nombre de mol&eacute;cules chimiques&nbsp;soient interdites en France pour traiter les arbres fruitiers ou champs de&nbsp;l&eacute;gumes, mais n'accepte pas que la r&egrave;gle du jeu soit diff&eacute;rente ailleurs.&nbsp;<em>"Prenons le dimethoate, un produit utilis&eacute; pour se d&eacute;barrasser de la mouche&nbsp;du cerisier. Il est interdit en France car dangereux pour l'&eacute;cosyst&egrave;me et les&nbsp;pollinisateurs, mais il est ind&eacute;tectable sur les fruits au bout d'un certain&nbsp;temps. Si on analyse les cerises import&eacute;es, on n'en trouvera jamais, ce ne&nbsp;sont pas les contr&ocirc;les qui sont importants comme le dit le minist&egrave;re de&nbsp;l'Agriculture, c'est la r&egrave;gle du jeu" </em>d&eacute;taille-t-il.<em>&nbsp;"Ce qui est mauvais pour la nature en France est mauvais aussi au Maroc ou&nbsp;dans les autres pays producteurs"</em>, ajoute-t-il.</p>



A 1,50 euro le kilo de prunes dorées et juteuses, le succès est immédiat. Mercredi, place de la Bastille à Paris, des tonnes de fruits et légumes vendus en direct par des producteurs du sud-ouest se sont arrachées.


A la Bastille, les prunes se font solidaires des producteurs


<p>Schlack ! D&eacute;capit&eacute;e par le gel, la t&ecirc;te blanche du poireau reste prisonni&egrave;re du sol. Malgr&eacute; tous ses efforts, Fr&eacute;d&eacute;ric Coibion ne parvient pas &agrave; arracher ses l&eacute;gumes &agrave; la terre. La vague de froid annonc&eacute;e par les m&eacute;dias a eu raison du jeune mara&icirc;cher et l'oblige &agrave; un repos forc&eacute;, lui qui d'habitude court &agrave; droite &agrave; gauche entre r&eacute;colte, livraisons et prise de commandes.&nbsp;<em>&laquo; &Ccedil;a me fait presque une semaine de vacances, alors j'en profite pour faire une demande de subvention pour mon futur syst&egrave;me d'irrigation. &raquo;</em></p><p>Fr&eacute;d&eacute;ric Coibion, 23 ans, s'est install&eacute; il y a tout juste un an pr&egrave;s de la ferme familiale &agrave; Faremoutiers, en Seine-et-Marne. Apr&egrave;s un BTS Agronomie et productions v&eacute;g&eacute;tales (APV), une licence pro en management des entreprises agricoles (MDEEA) et deux ans d'exp&eacute;rience comme chef de culture, il se lance dans la culture de l&eacute;gumes de plein champ.&nbsp;<em>&laquo; Papa avait eu un AVC, il fallait donc que je revienne sur la ferme. Mais pour &ccedil;a, il fallait se diversifier. &raquo;</em>&nbsp;En juin 2016, il d&eacute;couvre sur le R&eacute;pertoire d&eacute;part installation (RDI) qu'une voisine souhaite louer 17 ha &agrave; un mara&icirc;cher et saute sur l'occasion.&nbsp;<em>&laquo; Deux mois plus tard, on s'&eacute;tait mis d'accord &raquo;</em>, se souvient Fr&eacute;d&eacute;ric, qui loue aussi 9 ha de terres &agrave; son p&egrave;re.</p><p>Reste &agrave; r&eacute;unir les fonds pour d&eacute;marrer son activit&eacute;. Le jeune agriculteur investit 18 000 &euro; d'&eacute;conomies dans du mat&eacute;riel d'occasion : une planteuse mini-mottes et un semoir &agrave; carottes sur buttes achet&eacute; aux Pays-Bas.&nbsp;<em>&laquo; Les Hollandais sont tr&egrave;s avanc&eacute;s en mat&eacute;riel pour l&eacute;gumes de plein champ (...) et ce sont des champions sur le march&eacute; de l'occasion. &raquo;</em>&nbsp;Il l&egrave;ve 7 000 &euro; sur la plateforme de financement participatif Miimosa pour acheter semences et plants et commence &agrave; semer d&egrave;s son installation, quatre mois avant d'obtenir le feu vert des banques pour un pr&ecirc;t de 355 000 &euro;.&nbsp;<em>&laquo; C'&eacute;tait risqu&eacute;, reconna&icirc;t le jeune mara&icirc;cher, alors dop&eacute; par la confiance de trouver des d&eacute;bouch&eacute;s. Il n'y a que vers la fin de saison de semis que je me suis un peu d&eacute;gonfl&eacute; : je n'ai fait ni panais ni navet parce que je me suis dit : "Si jamais je n'ai pas les financements, je vais vraiment &ecirc;tre mal..." &raquo;</em></p><h2>Des l&eacute;gumes toute l'ann&eacute;e &laquo; pour que les clients ne nous oublient pas &raquo;.</h2><p>Fr&eacute;d&eacute;ric pense sa production en termes de logique de calendrier et de m&eacute;canisation. Il cultive de quoi faire du pot-au-feu : pommes de terre, carottes, poireaux, oignons, c&eacute;leri, courges, ainsi que des choux, des betteraves rouges et crapaudines.&nbsp;<em>&laquo; C'est assez simple &agrave; produire. On utilise quasiment la m&ecirc;me arracheuse et le m&ecirc;me semoir pour tous les l&eacute;gumes et certains peuvent &ecirc;tre stock&eacute;s ensemble. &raquo;</em></p><p>Au d&eacute;part, Fr&eacute;d&eacute;ric voulait concentrer le gros de sa r&eacute;colte de septembre &agrave; novembre, stocker le tout en chambre froide et &eacute;couler la production durant l'ann&eacute;e. Sauf que la banque a refus&eacute; de financer son projet de grand b&acirc;timent de stockage &eacute;quip&eacute; d'une toiture photovolta&iuml;que.&nbsp;<em>&laquo; C'&eacute;tait un peu trop ambitieux pour le d&eacute;but &raquo;</em>, reconna&icirc;t Fr&eacute;d&eacute;ric. Sans ce b&acirc;timent, impossible de conserver les l&eacute;gumes toute l'ann&eacute;e. Il a donc revu sa strat&eacute;gie. &laquo; L'objectif maintenant, c'est de cultiver des l&eacute;gumes primeurs [r&eacute;colt&eacute;s courant juin, NDLR] pour proposer des pommes de terre, des carottes et des oignons toute l'ann&eacute;e et que les clients ne nous oublient pas. &raquo;</p><p>Fr&eacute;d&eacute;ric a aussi chang&eacute; son fusil d'&eacute;paule en privil&eacute;giant la vente en circuits courts plut&ocirc;t qu'aux industriels.&nbsp;<em>&laquo; &Agrave; Rungis, la pomme de terre vaut 60 &euro;/t. Moi, je la vends quasiment 600 &euro;/t. C'est le tarif que je me suis fix&eacute; pour les cinq ans &agrave; venir. &raquo;</em>&nbsp;Il s'explique :&nbsp;<em>&laquo; Le march&eacute; de la patate s'est compl&egrave;tement effondr&eacute; ces derniers temps. (...) Mais mon prix correspond au tarif habituel : 60 ct d'&euro;/kg, c'est ce que paie habituellement le &nbsp;consommateur en grande surface. &raquo;</em></p><h2>Toujours en qu&ecirc;te d'acheteurs potentiels</h2><p>Trois fois par semaine, il part en fourgon livrer ses clients en Seine-et-Marne et &agrave; Paris : des grossistes, des entreprises de restauration collective, des supermarch&eacute;s, des traiteurs et des &eacute;piceries, pour la plupart. Son carnet d'adresses est d&eacute;j&agrave; bien rempli.&nbsp;<em>&laquo; C'est pour &ccedil;a que je suis souvent au t&eacute;l&eacute;phone &raquo;</em>, lance Fr&eacute;d&eacute;ric en rigolant, toujours en qu&ecirc;te d'acheteurs potentiels.&nbsp;<em>&laquo; Une de mes astuces, c'est de rep&eacute;rer les camions de traiteurs qui circulent. &raquo;</em>&nbsp;Le jeune agriculteur s'en sort plut&ocirc;t bien : il arrive &agrave; d&eacute;gager un salaire complet pour son employ&eacute;, malgr&eacute;&nbsp;<em>&laquo; trop d'erreurs lors de cette premi&egrave;re campagne &raquo;</em>. &Agrave; commencer par le d&eacute;sherbage des cultures en plants tels le c&eacute;leri, les choux et les poireaux.&nbsp;<em>&laquo; J'ai eu peur de choquer mes cultures en mettant un d&eacute;sherbant trop proche de la [date de] plantation. (...) Je me suis fait d&eacute;border &agrave; ce moment l&agrave; &raquo;</em>, dit Fr&eacute;d&eacute;ric, qui regrette aussi d'avoir pris l'irrigation &agrave; la l&eacute;g&egrave;re :&nbsp;<em>&laquo; J'ai lou&eacute; un enrouleur de trop petite dimension, il faut du bon mat&eacute;riel pour arroser 17 ha rapidement. &raquo;</em></p><p style="text-align:right;"><em>JAMAG n&deg; 747 / 2018&nbsp; - Laurence Mainguy&nbsp;</em></p>



Action, réaction et organisation. Tel est le leitmotiv de Frédéric Coibion qui cultive des légumes de plein champ dans les terres argileuses de Seine-Marne. Un an après son installation, il fait le point sur ses erreurs pour continuer à mieux valoriser sa production.


Tous nos articles et événements - Fruits & Légumes

Tous les résultats (3537)

Les actualités (3510)

L'agenda (16)

Les outils (2)

Les guides (9)