Quel sera le temps pour l'été 2024 ? La chronique de Nicolas Le Friant, expert météo.

De juin à août, nous noterons la fin du phénomène d'El Ninõ et le retour de La Niña. Nous attirons votre attention qu’il ne s’agit que d’une TENDANCE CLIMATOLOGIQUE POUR L’ETE 2024. En effet, les tendances saisonnières se basent sur des modèles climatiques, et non météorologiques, dont la fiabilité est comprise entre 50 et 65%.

Comme nous le savons, La Niña a peu d’impacts sur les conditions météorologiques en Europe et donc en France. Toutefois, d’après le modèle saisonnier Copernicus, il semblerait que nous nous dirigeons vers une tendance avec des températures moyennes plus élevées que la normale.

Que sera passera-t-il au mois de juin ? 

L'excédent thermique pourrait être de l’ordre de 0,4 à 0,8 degré en moyenne sur la France alors que nous prévoyons une pluviométrie dans la normale. Ce sera un mois où nous pourrions observer une alternance entre des périodes chaudes, entrecoupées de dégradations orageuses favorisant le retour temporaire de températures de saison, voire plus fraîche que la normale climatique. Au sein d’un contexte instable, et donc régulièrement orageux, d’importantes disparités régionales seront observées au niveau des précipitations.

Le mois de juillet 

Le mois de juillet serait un mois globalement chaud à très chaud avec un excédent possible de 0,8 à 1,8 degré. Avec la remontée de l’anticyclone des Açores vers le nord de la France, le temps s’annonce globalement sec avec un déficit probable des Pyrénées aux Alpes.

Climate copernicus

Le mois d'août 

Enfin, le mois d’août pourrait être le mois le plus chaud de l’été 2024, avec un excédent d’1 à 2 degrés, et un temps généralement sec à l’exception des reliefs méridionaux, en raison de la présence d’un marais barométrique, piégé qu’il sera par des hautes pressions situées entre le nord de la France et les îles britanniques. Le risque de période caniculaire sera donc plus important. 

climate corpernicus

Synthèse de la tendance climatologique pour cet été 

En résumé, l’été 2024 (du 1 er juin au 31 août) serait ainsi dans la continuité des 2 étés précédents (+1,4°C en 2023 et +2,3°C en 2022) mais pourrait ressemble davantage à l’été 2020, où la chaleur s’est accentuée au cours des 3 mois estivaux avec, notamment, la période caniculaire du 6 au 13 août. Nous pourrions ainsi avoir un excédent thermique de l’ordre de 0,8 à 1,5 degré et un temps plus sec que la normale (déficit pluviométrique). Le tout sous un ensoleillement nettement excédentaire.

Néanmoins, si nous prévoyons un été chaud, cela ne signifie pas que nous n’observerons pas de périodes nettement plus fraîches, comme ce fut le cas l’année dernière, en 2023, entre le 21 juillet et le 9 août, avec un déficit thermique d’1,1 degré.

La sécheresse de surface pourrait donc refaire parler d’elle mais la situation hydrique ne sera pas du tout comparable à celle de 2022 et de 2023 en raison des nappes phréatiques très bien remplies grâce aux pluies tombées en grande quantité entre la mi-octobre et la fin mars (période dite de recharge).

Nicolas Le Friant, expert météo 

©Nicolas le Friant

"Passionné de Météorologie depuis mon enfance, j’ai appris le métier auprès d’un Météorologue professionnel chez Météo- France. Je travaille depuis 25 ans au sein d’entreprises privées de météorologie avec, comme spécialités, les médias, les formations et la pédagogie. Je suis également titulaire d'un Master en Climatologie (2010), dont le mémoire de fin d’étude est axé sur le changement climatique en cours et ses conséquences sur la hausse du niveau marin."