13,1% de bio et 27,5% de produits durables et de qualité dans les cantines en 2022

L’année 2022 acte une montée en puissance des approvisionnements en produits durables et de qualité dans la restauration collective. Une « conférence des solutions » est programmée le 2 avril pour tendre vers les objectifs de 20% et 50% inscrits dans la loi.

Les lois Egalim (octobre 2018) et Climat et résilience (août 2021) imposent à tous les restaurants collectifs, y compris, depuis le 1er janvier 2024, à ceux des entreprises privées assurant la restauration du « travail »  de consacrer au moins 50% de leurs achats en produits durables et de qualité, dont au moins 20% de produits bio, et 60% de produits durables et de qualité pour les familles « viandes » et « poissons ». Les gestionnaires sont tenus de déclarer chaque année leurs données d’achat sur un site institutionnel dédié (ma cantine) qui, au-delà de l’obligation administrative, fait aussi œuvre de pédagogie, à l’égard des gestionnaires mais aussi des convives qui peuvent y consulter des informations relatives à « leur » cantine. Les télédéclarations permettent de réaliser un bilan statistique annuel, réalisé par le ministère de l’Agriculture et que le gouvernement a obligation de présenter au Parlement.

+2,5 points en AB, +4,5 à +6 points en Egalim

Relatif à l’année 2022, le dernier bilan en date fait mention d’un taux global d’achats bio de 13,1% et d’un taux global Egalim, bio inclus, compris entre 27,5% et 29%. En 2021, année inaugurale, les taux respectifs s’établissaient à 10,6% et 23%. En hausse de 65% sur un an, les télédéclarations sont représentatives de 13% des 81.000 sites de consommation, le rapport pointant « une méconnaissance de l’obligation de télédéclarer », notamment dans le secteur de la santé et du médico-social. Les gestionnaires télédéclarants sont-ils mieux-disants que l'ensemble ? Impossible de le savoir mais les pouvoirs publics indiquent mettre tout en œuvre pour mobiliser et susciter l’adhésion des gestionnaires à une plateforme à « haut niveau de service ».

+0,14 à +0,42 € par repas

Selon le rapport, plus de 25 % des télédéclarants ont dépassé le seuil des 20 % de bio dans leurs approvisionnements et plus de 5 % ont dépassé les 50 % de taux EGAlim individuel. Le nombre de télédéclarants ayant atteint les objectifs EGAlim (20 % et 50 %) est de 246 soit 4,7 % de l’ensemble.

Le rapport donne aussi une indication du surcoût « matière » lié aux produits durables et de qualité. En 2022, il était compris dans une fourchette comprise entre 0,14 à 0,42 € par repas selon les secteurs, sachant que le coût matière moyen d’un repas en restauration scolaire est de 2 €. En 2022 toujours, le surcoût moyen dû à l’inflation était compris entre 0,17€ et 0,25€ par repas.

Un rapport d’impact sur la demande et une « conférence de solutions »

Selon un rapport de l’Anses publié en 2021, la restauration collective assure en moyenne 10% des consommations alimentaires et apports nutritionnels des adultes et 15 à 20% des enfants et adolescents. Elle constitue un levier majeur pour orienter les transitions alimentaires et agroécologiques. Sur ce point, il est fait mention, dans le rapport, du projet d’évaluer, dans un prochain rapport, l’impact de la demande de la restauration collective en produits durables et de qualité sur les différentes filières de production (par type de production et par labels / certifications / mentions, etc.). En attendant, le ministère de l’Agriculture organise le 2 avril prochain une « conférence de solutions » réunissant tous les acteurs du secteur « pour partager les meilleures pratiques et augmenter rapidement la part de produits durables dans les cantines publiques et privées ».