Chèque alimentaire et bio au menu du nouveau président de la FNSEA

Sur France Info, Arnaud Rousseau a dit sa préférence à un chèque alimentaire ciblé de 1 à 3 euros par jour, plutôt qu’au panier anti-inflation. Et réclamé un plan d’urgence de 50 à 100 millions d’euros pour la bio.

Tout juste élu président de la FNSEA, Arnaud Rousseau a notamment pris position sur deux sujets, l’un concernant le pouvoir d’achat des consommateurs, sur fond d’inflation galopante des prix des produits alimentaires (+15,9% sur un an mars selon l’Insee), l’autre concernant le pouvoir de produire des agriculteurs bio, confrontés à un retournement de la demande (-7,4% de ventes  en grandes surfaces en 2022 selon NielsenIQ).

Au micro de France Info le 14 avril, au lendemain de son accession à la présidence du syndicat majoritaire, Arnaud Rousseau a plaidé pour un « plan massif » de « 50 à 100 millions d’euros en faveur des producteurs ». C’est 5 à 10 fois plus que les 10 millions d’euros débloqués récemment par le gouvernement ciblant les producteurs les plus en difficulté. « Avant de viser les 18%, sauvons déjà les entreprises qui en ce moment sont dans une difficulté majeure », a ajouté Arnaud Rousseau, en faisant allusion au taux de SAU bio visé par la France en 2027. Le taux était de 10% fin 2021.

Un chèque alimentaire plutôt qu’un panier anti-inflation

Concernant la difficulté d’un nombre croissant de nos concitoyens à remplir leur caddie, le nouveau président de le FNSEA a réaffirmé sa prédilection pour l’instauration d’un chèque alimentaire, défendu par le syndicat depuis de nombreuses années. « Voir mes compatriotes ne pas être toujours en capacité de se nourrir, c'est un vrai problème, et c'est la raison pour laquelle on a proposé au gouvernement un chèque alimentaire » chiffré à « 1 à 3 euros par jour, ciblé sur ceux qui en ont le plus besoin (...) En revanche, nous ne sommes pas favorables au panier anti-inflation parce qu'à nouveau, il exerce une pression à la baisse sur les prix des producteurs français ».

Promesse du président candidat à sa réélection, le chèque alimentaire est un sparadrap qui colle au gouvernement d’Elisabeth Borne. En guise de substitut, pour ne pas dire d’amuse-gueule, la Première ministre a annoncé le 3 novembre dernier la création d’un « fonds pour une aide alimentaire durable », doté de 60 millions d’euros. Ce fonds a vocation à soutenir le déploiement des projets locaux en circuits courts, la couverture des zones blanches de l’aide alimentaire pour toucher les populations précaires isolées ou encore le soutien à des projets innovants portés par des collectivités ou des associations, comme des chèques alimentaires locaux. Promesse tenue donc...