Fertilisation azotée : quatre leviers pour en renforcer l’efficience

La forme d’azote, le pilotage des applications et la modulation intraparcellaire constituent autant de sources d’optimisation de la fertilisation azotée. Sans oublier les 15 mm de pluie post-apport.

« Sur céréales, le pilotage de la fertilisation azotée concerne moins de 15% des surfaces, ce qui prive les agriculteurs concernés d’une économie moyenne de 10% de la dose ». Cette affirmation, elle est formulée par Nicolas Broutin, président de Yara France, que l’on peut difficilement suspecter d’être un adepte de la décroissance. La firme norvégienne commercialise en France bon an mal an 1,2 million de tonnes d’ammonitrates, dont les deux tiers provenant de ses usines de Gironde et de Loire-Atlantique. Les ammonitrates, justement, c’est selon Yara, la forme d’engrais à privilégier. « Leur efficience est supérieure de 8% à celle de la solution azotée et de 15% par rapport à l’urée », poursuit Nicolas Broutin. La différence d’efficience est liée à la volatilisation de l’ammoniac lors de l’épandage.

Modulation intraparcellaire

Pilotage de la fertilisation et choix de la forme d'azote : voilà en tout cas deux leviers susceptibles d’être actionnés rapidement et à peu de frais. Le troisième levier, consistant à moduler les apports en intraparcellaire, n’a pas la même immédiateté. Il a pour préalable la réalisation d’analyses de sol destinées à caractériser l’hétérogénéité de la fertilité. C’est ce que réalise notamment Be Api, l’entité de Bioline spécialisée dans l’agriculture de précision. « Sur blé, la modulation de l’azote génère une économie comprise entre 20 et 40 unités, déclare Thierry Darbin, directeur de Be Api. Le retour sur investissement de la fertilisation de précision est compris entre trois et cinq ans ». La modulation intraparcellaire a aussi des atouts à faire valoir en matière de protection fongicide. Par l’entremise des coopératives distribuant ses solutions, Be Api propose aux agriculteurs de moins de 40 ans et installés de moins de cinq ans l’étalement sur cinq ans de l'investissement dans les analyses et cartographies de fertilité intraparcellaire.

15 mm de pluie, 15 jours de délais

Plus aléatoire car dépendant de la météo, un dernier facteur réside dans la survenue de pluie après l’épandage. Selon Arvalis, après apport d’un engrais azoté, 15 mm suffisent pour mettre l’azote à disposition des racines. Un délai de 15 jours suffit pour permettre une utilisation correcte de l’engrais et satisfaire à temps les besoins des plantes. L’humidité du sol en surface le jour de l’apport influence peu l’efficacité de l’engrais s'il n'y a pas de pluie après l'épandage.