Influenza aviaire : risque « élevé » et volailles confinées

La France passe du statut de risque « modéré » à « élevé ». La décision du ministère de l’Agriculture, fondée sur une progression rapide du virus en Europe et sur l’arrivée de la période migratoire à risque, implique la claustration, à quelques aménagements près, de toutes les volailles sur tout le territoire hexagonal.

« L’évolution de l’épizootie d’influenza aviaire en Europe nous amène aujourd’hui à relever le niveau de risque et à prendre des mesures nécessaires pour garantir la protection de nos filières. J’en appelle donc à la responsabilité de tous. Les services de l’Etat sont et seront pleinement mobilisés à leurs côtés » déclaré Julien Denormandie, dans un communiqué.

Le passage du statut de risque « modéré », décrété le 10 septembre dernier, à « élevé » a des incidences fortes sur les pratiques d’élevage, sous l’effet du nouveau règlement sanitaire instauré fin septembre. En vertu de deux arrêtés datant du 29 septembre 2021, la nouvelle législation impose en effet la mise à l’abri des volailles (poules, pintades, dindes) et des palmipèdes partout sur le territoire dès lors que le risque de grippe aviaire est considéré comme élevé.

Des aménagements pour les petits élevages

Dans ce cas de figure, la règle générale consiste à claustrer les animaux dans des bâtiments fermés mais la législation prévoit des aménagements ciblant les petits élevages. Pour les volailles de chair par exemple, en présence de bâtiments de moins de 120m2 ou en circuit court autarcique, elles peuvent bénéficier de parcours réduits de 500 m2 maximum pour 1000 volailles à partir de la 10ème semaine d’âge.

S’agissant des palmipèdes à foie gras (PFG) élevés en circuit court autarcique, un parcours « réduit », déterminé selon une analyse de risques, et sous filet est possible pour les élevages disposant d’un bâtiment de 60 à 120 m2.

En situation de risque « modéré », la claustration des animaux et ces aménagements pour les petits éleveurs s’appliquent, pour les volailles, dans les Zones à risque particulier (soit 5319 communes correspondant à des zones humides ou des couloirs de migrations de l’avifaune), et pour les palmipèdes , dans les Zones à risque de diffusion, soit 538 communes réparties sur neuf départements (32, 40, 44, 47, 49, 64, 65, 79, 85).

Pour certains éleveurs, la nouvelle réglementation sanitaire signe la fin de l’élevage de plein air.

Un coût compris entre 201 et 226 millions d’euros en 2020-2021

Le ministère de l’Agriculture était cependant contraint de réagir aux épidémies à répétition, avec trois crises sanitaires majeures en l’espace de cinq ans. . En 2020-2021, l’épizootie a entrainé l’abattage préventif de 3,5 millions de canards. Selon un rapport récent du CGAAER consacré à la piste vaccinale, l’épizootie de 2020-2021 a coûté à l’Etat entre 201 et 226 millions d’euros, sans compter les moyens humains, et répartis ainsi :  46 à 56 millions € d’indemnisations sanitaires et 155 à 170 millions d’euros de compensation aux pertes de production.