Installations 2021 : une hausse à deux chiffres mais un bémol

Selon la MSA, les installations d’exploitants agricoles ont progressé de 11,2% en 2021, mais corrigeant pour partie les retards dus à la crise sanitaire. Un nouvel installé sur trois est une femme. La surface moyenne s’établit à 34 hectares. Décryptage.

En 2021, le portrait-robot d’un jeune installé (40 ans et moins) était un homme (61,7% de l’effectif), gérant sous forme sociétaire (54,5%) et en mono-activité (63,8%) une exploitation d’une surface moyenne de 34 hectares en ayant trois chances sur quatre (75%) d’être encore en activité dans les six ans suivants sont installation. Tel est l’enseignement (très ramassé) que l’on peut dresser du bilan des installations relatives à l’année 2021 publié par la Mutualité sociale agricole (MSA). Celui-ci détonne par la croissance du nombre de nouveaux installés : +11,2% sur an mais la dynamique est en partie biaisée par un effet de correction dû à la crise sanitaire de 2020, qui avait vu les installations reculer de 6,7% sous l’effet de reports.

13.914 nouveaux chefs d’exploitation

En 2021, le volume global d’installations a flirté avec les 14.000, actant une hausse de 11,2%, après les -2,8%, -3,7% et -6,7% enregistré les trois années précédentes. La hausse est de +10,5% chez les 40 ans et moins, qui représentent 70,2% des installés, de +14,8 % pour les installations tardives ne résultant pas d’un transfert entre époux (25,4 % des installés) et de +3,4% pour les installations tardives résultant d’un transfert entre époux (4,4% des installés).

Normandie et Nouvelle-Aquitaine en tête

Les régions Normandie (+25,1%) et Nouvelle-Aquitaine (+20,6%) sont les plus dynamiques. A l’inverse, deux régions s’inscrivent dans une dynamique de recul : la Corse (-6,6%) et le Grand-Est (-4,3%). À l’échelle départementale, les installations sont les plus dynamiques dans le Val d’Oise (+92,3%), l’Essonne (+81,8 %), la Creuse (+50,6%) et l’Hérault (+50%). Le nombre d’installations se replie le plus fortement les Yvelines (-47,2%), le Haut-Rhin (-20,8%) et l’Aube (-15,3%).

Surface moyenne en baisse

En 2021, la superficie moyenne du jeune installé diminue légèrement pour atteindre 34 ha, (contre 34,1 ha en 2020). La moitié des jeunes installés agricoles exploite en moyenne une superficie (par installé) inférieure ou égale à 18 ha et un quart exploite plus de 51 ha.

Hors transfert entre époux, la superficie moyenne mise en œuvre par les installés tardifs diminue également, passant de 23,1 ha à 22,3 ha. La moitié dispose de moins de 8 ha et un quart d’entre eux met en valeur plus de 30 ha.

Majoritairement masculines et sociétaires

Le taux de féminisation pour l’ensemble des installés s’établit à 39,4% (contre 39,6% en 2020). Depuis quinze ans, parmi les jeunes installés, la part des femmes oscille entre 27 et 31%. En 2020, elle franchit le seuil de 32%, et augmente de nouveau pour atteindre 32,3% en 2021.

En 2021, 54,5% des jeunes s’établissent en société (contre 54,2% en 2020), avec une prédilection les Gaec, (24,4% des installations) et les EARL (17%). Le transfert entre époux se réalise logiquement sous une forme juridique en nom personnel (80,3% des installations liées à un transfert entre époux). Pour les autres installés tardifs (hors transfert entre époux), la forme sociétaire est également minoritaire, avec 43,9% des autres installations tardives.

La pluriactivité progresse

En 2021, 36,3 % de l’ensemble des installés se déclarent pluriactifs, contre 35,8% en 2020. Parmi les installés de 40 ans et moins, le taux de pluriactivité des hommes comme des femmes augmente légèrement : il atteint 36,2% pour les hommes (contre 35,9% en 2020) et 31% pour les femmes (contre 31,8% en 2020).

Parmi les installés de plus de 40 ans, le taux de pluriactivité des hommes est de 32,8% lorsqu’il y a transfert entre époux (contre 33,8% en2020). Hors transfert, il est de 43,7% (contre 41,2% en 2020).

Lorsqu’il y a un transfert entre époux, le taux de pluriactivité féminin diminue (36,2% contre 37,3% en 2020). Pour les femmes de plus de 40 ans et en l’absence d’une succession du conjoint, la pluriactivité s’accroît légèrement pour atteindre 40% (39,7% en 2020).

La pérennité régresse

Toutes catégories d’installés confondues, le taux de maintien en activité après 6 ans d’exercice s’établit à 75%, contre 79,8% en 2020. Cette contraction affecte les 40 ans et moins (85,2% en 2012 contre 87,6% en 2020), les plus de 40 hors transfert entre époux (60,7% contre 69,3%) et les plus de 40 ans avec transfert entre époux (51,3% contre 48,6%).

Par secteur d’activité et chez les installés de moins de 40 ans, les taux de maintien en activité sont les plus forts en bovins viande (92,2%), bovins lait (91%) et cultures et élevages non spécialisés, polyculture, poly-élevage (91%). Le taux s'établit à 73,4% en maraichage et floriculture, parmi les plus faibles avec l’élevage de chevaux et la conchyliculture.