L’installation en Mayenne (4/4) : « En rejoignant le Gaec, je n’aurai plus qu’un boulot »

Mécanicien en concession, Damien Bibron trépigne depuis quelques années aux portes du Gaec familial, qu’il s’apprête à rejoindre en tant que salarié, en espérant devenir associé via un agrandissement.

Dans les familles d’agriculteurs, y compris nombreuses, il y a celles où aucun des enfants ne se destine à prendre la suite et celles où tous les enfants, voire les conjoints, souhaitent reprendre le flambeau. A Commer (Mayenne), la famille Bibron est de celles-ci. L’exploitation produit 1,3 millions de litres de lait livrés à la laiterie Vaubernier (Mayenne), 1500 porcs et une trentaine de taurillons par an. D’ici à la fin de l’année, Damien, le benjamin âgé de 32 ans, devrait rejoindre le Gaec constitué aujourd’hui de ses parents, de ses deux frères et de l’une de ses belles-sœurs. Le grand-père de Damien et Sylvain rôde aussi par là. « On est une famille très soudée, on aime travailler ensemble, on essaie toujours de garder le sourire et de considérer notre travail comme un loisir. C’est tout ça qui me donne envie de m’installer en famille », confie-t-il.

Mécano 7 jours sur 7

Mécanicien agricole depuis onze ans, Damien exerce actuellement chez un concessionnaire. Les mois sont comptés. Pas par manque de travail. « En mécanique, on cherche toujours des remplaçants, même avant que les gens ne partent, explique-t-il. Mais le métier n’est plus tout à fait ce qu’il était. En atelier, on ressent de plus en plus la pression des agriculteurs, qui eux-mêmes ont la pression, je le vois avec mes frangins. Et puis c’est de plus en plus informatisé. On facture de plus en plus cher du temps passé devant l’ordinateur ».

N’allez pas en déduire que Damien est blasé par la mécanique. C’est lui qui s’y colle à la ferme, parfois le soir, sinon les week-end et pendant ses congés. « On essaie de se garder une semaine de vacances. En rejoignant la ferme, en fait, je n’aurai plus qu’un seul boulot » plaisante-t-il.

Marche arrière sur les robots ?

Son intention de rejoindre le Gaec n’est pas nouvelle. Elle devrait se formaliser d’ici à la fin de l’année, avec le statut de salarié pour commencer en attendant qu’une ferme voisine se libère. Le Gaec a justement en vue une exploitation laitière, qui pourrait être sur le marché d’ici à la fin 2023, avec un troisième robot dans l’escarcelle. Damien a bien l’intention de prendre sa part à la maintenance des robots de traite, histoire de réduire les factures. Enfin, si les robots demeurent. « Les robots, ça coûte cher en eau, en électricité, en aliment, en maintenance, déclare Damien. A terme, il n’est pas exclu de revenir à une salle de traite conventionnelle. Encore une fois, on a la main d’œuvre disponible et le plaisir de travailler en famille ». Après Damien, c’est l’épouse de Sylvain, professeure de écoles, qui pourrait l’imiter. Biberonnée au Gaec Bibron.

Les articles de la série : 

L’installation en Mayenne (1/4) : La clé des champs passe par le Café de l’installation

L’installation en Mayenne (2/4) : « Le stage de parrainage devrait être obligatoire »

L’installation en Mayenne (3/4) : « Jusque-là, on n’avait pas besoin de se déplacer pour vendre une exploitation »

L’installation en Mayenne (4/4) : « En rejoignant le Gaec, je n’aurai plus qu’un boulot »