Le point sur le marché du blé à la veille des moissons

[Le point des marchés] VIDEO - Alors que les récoltes de blé débutent dans les grands pays producteurs de l’hémisphère nord, comment se présente la moisson 2022 ? Basile Decarsin, consultant chez Agritel, fait le point sur le marché du blé, toujours fortement bousculé par la guerre en Ukraine et par les blocages logistiques.

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Les récoltes ont débuté aussi bien aux États-Unis qu’en Europe et en mer Noire. En Europe, les premiers résultats sont décevants, aussi bien en Espagne, qu’en Italie et sur la moitié sud de la France. La production devrait cependant être en partie compensée par la récolte au nord de la France et plus généralement par les productions au nord de l’Europe. La production européenne tous blés est attendue autour de 133 millions de tonnes (Mt), soit une production moyenne à moyenne basse.

Aux États-Unis, la production est attendue comme décevante car depuis les semis, les conditions de culture sont fortement dégradées. La production américaine tous blés pourrait s’afficher à seulement 45 Mt.

Bonnes perspectives de production en Ukraine et en Russie

En mer Noire, les perspectives de production sont en revanche plutôt bonnes. En Ukraine, malgré la guerre et les difficultés qu’ont rencontré les agriculteurs, le potentiel de production serait de 20 Mt. En Russie, les conditions climatiques sont restées idéales pendant toute la campagne, la récolte tout blé est attendue proche des records historiques avec 85 Mt.

Si la récolte mondiale ne s’annonce pas si mauvaise, les disponibilités dites « réellement exportables » sont elles beaucoup plus faibles, en raison des blocages logistiques liés à la guerre en Ukraine, qui ne peut plus exporter par voie maritime. Des flux de substitution par train et camion à la frontière européenne se sont mis en place, mais les volumes exportés sont bien loin des capacités maximales de 6 Mt. Malgré toutes les discussions, les relations entre l’Ukraine et la Russie s’aggravent.

La Russie quant à elle ne sort que 2 à 3 Mt par mois contre un plein régime à 5 Mt. La logistique export est freinée par les sanctions économiques. 

Les prix du blé demeurent donc sur des niveaux extrêmement élevés, mais des craintes sont présentes du côté de la consommation mondiale. La récession possible de l’économie mondiale pourrait se propager aux céréales, limitant la demande, avec des prix qui pourraient alors chuter.