Moral de la bio : les coopératives confiantes mais en attente de soutien

[Tech & Bio 2023] Une enquête réalisée auprès de 188 coopératives indique que 93% d’entre elles cherchent à maintenir, optimiser ou à développer leurs activités dans la bio tout en réclamant des pouvoirs publics l’activation de plusieurs leviers, notamment financiers.

Qui assure 71% de la collecte et/ou la production de céréales et oléoprotéagineux bio, 66% des volailles de chair bio, 64% de la nutrition animale bio, 57% des porcins bio, 54% des ovins bio, 42% du lait de vache bio, 35% des fruits et légumes bio, etc. ? Les coopératives agricoles. Celles-ci sont donc nécessairement impactées par le retournement du marché amorcé en 2021 et amplifié en 2022, qui a vu la consommation nationale de produits bio régresser en volume et en valeur, une première dans l’histoire de la bio.

Au moment où l’Agence bio publiait son premier Baromètre du moral des producteurs bio, la Coopération Agricole a réalisé sa propre enquête auprès de 188 coopératives. Résultats ? 55% des coopératives participantes à l’enquête affirment qu'aucune déconversion n'est envisagée par leurs adhérents, avec seulement 3,2% des agriculteurs sondés envisageant une telle démarche. L'enquête révèle que les coopératives continuent de croire au potentiel du bio et qu’elles œuvrent à la poursuite de la structuration de ses filières. Ainsi, 93% des coopératives cherchent à maintenir, optimiser ou à développer leurs activités dans le bio, contre seulement 7% qui envisagent de réduire ou d’arrêter leur production. Sur le plan économique, l'enquête confirme une tendance à la baisse, avec un chiffre d'affaires en décroissance pour plus de la moitié des coopératives, entraînant le déclassement de leurs productions pour 58% d'entre elles en raison d'un manque de débouchés.

Les attentes des coopératives

La Coopération Agricole appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures pour relancer et consolider une filière dont les investissements ne sont pas encore couverts. Elle demande une mobilisation totale de la restauration collective afin de multiplier les débouchés. Elle plaide également en faveur d'une communication massive pour mieux mettre en avant les avantages et la qualité des produits bio. Enfin, elle sollicite un soutien financier public visant à accompagner les producteurs et acteurs économiques en difficulté afin d’assumer pleinement sa promesse en faveur d’une agriculture résiliente et d’avenir à l’heure de l’urgence climatique et de la mise en route du projet gouvernemental de planification écologique.