NGT : le plaidoyer de Limagrain

Le 4ème semencier mondial invite la France à se positionner en faveur des nouvelles technologies génomiques (NGT), « outils indispensables pour soutenir la transition vers une économie résiliente et un système alimentaire durable ».

« L’innovation donne rendez-vous à la France. Elle ne doit pas le manquer » : tel est l’appel lancé ce 11 décembre par Sébastien Vidal, président du groupe Limagrain. La date ne doit rien au hasard. Le Conseil Agriculture et Pêche de l’UE doit en effet se prononcer sur la proposition de règlement adopté par la Commission européenne le 5 juillet dernier, ouvrant potentiellement la voie à la mise sur le marché de variétés issues de Nouvelles techniques génomiques (NGT en anglais). Le Parlement européen devrait quant à lui se prononcer en janvier prochain.

Les NGT sont nées avec la technique de réécriture du génome « CRISPR-Cas9 », mise au point en 2012 et alliant précision, célérité, facilité et faible coût de mise en œuvre. A la différence des OGM, les NGT ne reposent pas sur la transgénèse (introduction de matériel génétique provenant d’espèces non compatibles) mais sur la mutagénèse (mutation du génome sans introduction de gènes) ou sur la cisgénèse (insertion de matériel génétique d’une plante sexuellement compatible).

"Alors qu’un « Conseil présidentiel de la science » vient tout juste d’être annoncé, la France se doit d’être au rendez-vous"

« Bien loin des épouvantails que l’on tente de nous dresser, les plantes issues des NGT n’ont rien d’« OGM cachés » comme certains le prétendent : il n’y a aucune introduction d’ADN étranger, défend Sébastien Vidal. Cette technique permet l’élaboration rapide de nouvelles variétés végétales aux propriétés recherchées, comme la résistance aux maladies, l’adaptation à la sécheresse, ou encore la qualité nutritive. Si les plantes issues de techniques d’édition du génome (NGT) ne résoudront pas à elles-seules ces enjeux, elles restent une solution dont l’Europe ne peut se passer pour rester compétitive. Alors qu’un « Conseil présidentiel de la science » vient tout juste d’être annoncé, la France se doit d’être au rendez-vous de ses ambitions pour faire de la recherche et des sciences une priorité du pays », conclut Sébastien Vidal.

Sur l’exercice 2022-2023, l’activité semencière du groupe Limagrain a généré un chiffre d’affaires de 1,84 milliard d’euros, représentant 75% de son chiffre d’affaires total, le solde étant assuré par la boulangerie-pâtisserie (15%), les ingrédients (7%) et la collecte-distribution (3%). Quatrième semencier mondial, Limagrain est n°1 mondial en semences potagères, n°1 européen en colza et n°6 mondial en semences grande cultures.