Pas de risque de pénurie de foie gras à Noël

Malgré une production de foie gras en baisse de 22% en 2021 en raison de l’épidémie de grippe aviaire, la demande sera couverte cette année grâce aux stocks réalisés pendant les confinements et à la baisse des volumes exportés.

En 2021, l’Interprofession du foie gras (Cifog) estime que la production de la filière devrait s’élever à environ 11.700 tonnes de foie gras, soit un recul de l’ordre de 22% par rapport à l’année 2020. Environ 6,7 millions de canards n’ont en effet pas pu être élevés en raison des différentes mesures prises pour lutter contre l’influenza aviaire et une mise à l’arrêt de la production de janvier à juin 2021. C’est le même niveau de production que celui observé en 2017, après la dernière vague de grippe aviaire. « Mais cette fois la configuration est différente, car les stocks occasionnés par les confinements, les restrictions dans les restaurants et la chute des volumes exportés permettront de couvrir la demande du marché cette année », indique Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog.

Le plein air "dans l'ADN de la filière"

Face au spectre de la grippe aviaire, le Cifog se félicite de la feuille de route signée par la filière le 8 juillet dernier, renforçant les règles de biosécurité dans les élevages, ainsi que les deux arrêtés ministériels parus le 29 septembre. En cas de risque de grippe aviaire considéré comme élevé, la nouvelle législation impose la mise à l’abri de toutes les volailles. En cas de risque considéré comme modéré, comme c’est le cas en France depuis le 10 septembre, la mise à l’abri est obligatoire dans les zones définies comme « à risque ».

« L’élevage en plein air reste dans l’ADN de la filière, mais lorsqu’il y a un risque épidémique, il faut se mettre à l’abri. Quand il pleut, on sort le parapluie », argue Marie-Pierre Pé, se défendant contre les craintes de certains producteurs dénonçant « la fin du plein air ».

Les ventes à la hausse

Selon l’interprofession, les premiers chiffres des ventes pour 2021 sont de bon augure : sur les huit premiers mois de l’année, les achats en GMS sont en hausse 3,6% en volume et de 3,8% en valeur comparé à la même période en 2020 ; en restauration, les ventes sont en hausse de 28% pour les foies gras transformés ; les exportations vers l’Union européenne sont en hausse de 11% sur le foie gras cru et de 17% sur le transformé. Une tendance à la hausse qui devrait se poursuivre grâce à la réouverture des pays tiers suite au retour du statut indemne d’influenza aviaire de la France le 2 septembre dernier, même si « les frontières sont plus faciles à fermer qu’à rouvrir », déplore Marie-Pierre Pé.