Sécheresse : 2022 surclasse 1976

Selon Météo-France, la sécheresse qui sévit actuellement est la plus sévère jamais enregistrée en France, battant celle de 1976. La première quinzaine d’août ne devrait pas inverser la tendance.

Comparée à 1976, « la sécheresse des sols sur les trois mois de mai à juillet est exceptionnelle et quasi généralisée en 2022 [...] Cette sécheresse est la plus sévère jamais enregistrée en France, battant celle de 1976 » :  tel est l’un des constats dressés dans le bulletin de situation hydrologique de Météo-France, relatif au mois de juillet 2022.

Un bulletin qui égrène les records, aussi bien en température qu’en pluviométrie ou plus exactement en déficit de pluviométrie. Juillet 2022 se classe ainsi au 3ème rang des mois de juillet les plus chauds depuis le début du XXème siècle avec une température moyenne de 23,2°C, soit 2,1°C au-dessus des normales saisonnières, désormais calculées sur la période 1991-2020 et non plus sur 1981-2010. Les maximales ont été particulièrement chaudes, atteignant en moyenne 30°C soit 3,4°C de plus que la normale. Le 18 juillet a été la journée la plus chaude jamais enregistrée en France tous mois confondus avec une température maximale moyenne de 37,6°C soit 10,8°C de plus que la normale. Des records absolus ont été battus les 18 et 19 juillet avec des maximales par endroits supérieures à 40°C.

Avec un cumul moyen de 9,7 mm, la pluviométrie a été déficitaire de près de 85% et fait du mois de juillet 2022 le mois de juillet le plus sec sur la période 1959- 2022 à l’échelle nationale. Il se classe au second rang des mois les plus secs tous mois confondus derrière mars 1961, déficitaire de près de 90% avec 7,8 mm en moyenne sur le pays.

Depuis septembre, peu de précipitations efficaces

Depuis le 1er septembre 2021, Météo-France relève un cumul des précipitations efficaces déficitaire de 25 à 75% sur la quasi-totalité du pays. Le déficit dépasse 75% sur l’est de la région PACA, la côte occidentale de la Corse, la plaine d’Alsace, la Vienne, l’Indre-et-Loire et du nord de la Lozère à la Haute-Loire ainsi que plus localement en Ille-et-Vilaine, dans l’Aisne, sur le nord de la Seine-et-Marne, en Lorraine, du nord de la Bourgogne à l’Aube, sur le sud de l’Aveyron, en moyenne vallée du Rhône, sur le littoral haut-normand, du nord des Charentes à la Vendée et au Maine-et-Loire, dans l’Indre et dans la Loire. Ponctuellement, on enregistre un excédent de 10 à 25% sur l’est de l’Aude et de l’Allier.

Calculé à partir de l’indice d’humidité des sols moyenné sur trois mois, l’indicateur de sécheresse des sols superficiels s’est accentué sur l’ensemble du pays entre mai et juillet (Source : Météo-France)
Calculé à partir de l’indice d’humidité des sols moyenné sur trois mois, l’indicateur de sécheresse des sols superficiels s’est accentué sur l’ensemble du pays entre mai et juillet (Source : Météo-France)

L’indicateur de sécheresse des sols dans le rouge

Calculé à partir de l’indice d’humidité des sols moyenné sur trois mois, l’indicateur de sécheresse des sols superficiels s’est accentué sur l’ensemble du pays entre mai et juillet. Les sols sont devenus extrêmement secs de la Seine-Maritime à la frontière belge, sur l’est de l’Hexagone, l’ouest et le nord de la Corse et localement près des Pyrénées, au sud de la Garonne, sur le nord du Limousin et le Nord-Ouest. Sur le reste du pays, ils sont souvent modérément secs à très secs. Ils sont plus proches de la normale de l’ouest de la Gironde aux Charentes et au centre de la Vienne, sur le littoral du Languedoc-Roussillon, dans l’Eure-et-Loir et du centre de la Seine- et-Marne au nord de l’Aube. Les régions du Nord-Ouest et du nord de la Nouvelle-Aquitaine sont moins touchées par rapport à 1976. La région PACA connaît en revanche depuis mi-mai une sécheresse des sols inédite et durable.